Au centimètre près ou pas
Première question : quelle précision et quelle répétabilité ? En effet, le signal Egnos, en libre accès, offre par exemple une précision de l’ordre de 15 à 50 cm. Il suffit pour épandre de l’engrais sur 24 m mais pas pour biner du maïs et reprenant les lignes de semis. A l’opposé, le RTK descend à environ 2 cm, de quoi aller dans les détails pour des opérations très pointues. D’autre part, la saisonnalité de certains types de travaux demandant une grande précision peut aussi orienter vers un abonnement ponctuel. Portant seulement sur quelques semaines seulement par an, il revient alors moins cher.
Autoguidage un jour, autoguidage toujours
Cette distinction sur la précision du guidage se double de la notion de répétabilité. En effet, selon le type de signal, la précision initiale demeure ou pas dans le temps. Ainsi, seul le RTK permet de biner un maïs semé deux mois plus tôt en retrouvant exactement les lignes de passage du semoir. Et même de retrouver ses lignes l’année suivante. Enfin, la notion de temps de convergence peut aussi être évoquée : certains systèmes demandent plusieurs minutes avant d’être opérationnels. Il faut donc anticiper en allumant la console avant d’arriver dans la parcelle.
Vérifier la compatibilité
Autre étape importante : le matériel à autoguider. Est-ce qu’on parle d’un investissement à venir, ou d’un engin déjà parc qu’on veut rétro-équiper ? Dans le second cas, l’automoteur est-il pré-équipé pour piloter directement la direction sur le circuit hydraulique, ou bien faudra-t-il se contenter d’un volant électrique adaptable, moins précis ? Est-ce qu’il y a besoin de basculer un équipement d’autoguidage d’un matériel sur un autre durant la saison, y compris l’antenne ? Est-ce qu’on veut équiper plusieurs matériels de marques différentes, avec un seul fournisseur ? En effet, il peut exister des incompatibilités entre marques.
La ronde des satellites
Et outre des questions de fonctionnement, il est important de demander si les lignes de guidage déjà enregistrées sur un équipement de marque A peuvent passer ou non sur un autoguidage de marque B. En ligne, c’est plus facile, en courbe, le transfert est parfois délicat. Les fournisseurs se distinguent par ailleurs en matière de sources des signaux venant des réseaux de satellites qu’ils peuvent traiter dans leurs consoles. Tous reçoivent ceux du GPS (Etats-Unis), et certains y ajoutent Glonass (Russie), Galileo (Europe), ou Beidou (Chine), pour plus de fiabilité.
L’autoguidage en zone blanche
Dernier point concernant l’accès à la correction RTK : la transmission du signal. La plupart des fournisseurs proposent aujourd’hui un accès par le réseau téléphonique GSM, avec une carte SIM. La qualité de réception dépend alors de celle du réseau, et précisément de celui du ou des opérateurs reconnus par la carte SIM employée (Orange, SFR, Bouygues, etc). Autre méthode moins présente aujourd’hui : le signal radio, avec une balise fixe. Des concessionnaires, des exploitants agricoles ou même des cuma disposent aujourd’hui d’une ou plusieurs bases fixes avec émetteur radio. Ils ne sont plus tributaires du réseau GSM mais cette technologie s’avère sensible au relief et aux obstacles naturels du paysage. Enfin, et c’est peut-être l’avenir : la correction RTK uniquement par satellite, lancée récemment par John Deere (SF-RTK).
Comparaison entre les systèmes de guidage
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Des marques connues…ou moins connues
Aujourd’hui, les grandes marques de tracteurs proposent une ou plusieurs solutions d’autoguidage, développées en interne (John Deere), dans une filiale (Raven chez CNH, Trimble chez Agco…) ou par un partenaire (Trimble avec Claas, Novatel avec JCB et avec Agco…). Des entreprises présentent par ailleurs une gamme à leur nom : Agleader, Müller, Raven, Topcon, Trimble… Elles vendent en concession ou via des spécialistes comme Innov’GPS, Buisard ou Vantage. Plus récemment sont arrivées des marques moins connues, le plus souvent chinoises. Le tarif tourne autour de 5000 €. Quelques exemples : CHC Nav (chez Evo’Mat), FJ Dynamics (chez Fournial), Sveaverken, Allynav, ou encore Farmtek, une société française…Les dispositifs les moins chers ne sont pas forcément associés à une offre de signal RTK. Il faut alors se connecter à une base Centipède… s’il y en a une à proximité.
Finalement, pour qui n’est pas familier de cette vaste galaxie de l’autoguidage, la confiance dans un interlocuteur proche, compétent et disponible fera sans doute la différence.
Se guider sur les routes avec un engin agricole
Il arrive qu’on doivent parcourir une longue distance sur route, dans un secteur qu’on ne connaît pas. Malheureusement, les GPS courants ne prennent pas en compte le gabarit des engins agricoles (largeur, hauteur et poids). Tout juste peut-on décocher « péages » et « autoroutes ». Un jeune chauffeur en a encore fait les frais cet été, se retrouvant avec un plateau de paille coincé dans les rues étroites de Guise (Aisne). Les GPS dédiés aux poids lourds demandent quant à eux de souscrire un abonnement. Dans ce cas, il est déjà possible de vérifier le parcours au préalable sur une application de carte en mode satellite, voire en mode « streetview » (pour Google). La carte peut aussi aider à éviter les centres ville. Autre solution : faire le parcours en voiture au préalable pour repérer les obstacles.
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