[Avis] Les avantages et points de vigilance du système John Deere Autopath

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[Avis] Les avantages et points de vigilance du système John Deere Autopath

Aujourd'hui, 90 % des tracteurs John Deere de la série 6R sont pré-équipés de l'autoguidage, mais encore peu d'agriculteurs sont dotés en France du système de guidage actif d'outil Autopath.

Éviter la dérive des outils attelés est possible grâce à des systèmes de guidage actif d’outil. Parmi les technologies, on retrouve : les caméras, les interfaces de guidage et le guidage actif d’outil intégré comme le propose John Deere. Encore peu connu, ce dernier offre de nombreux avantages. La frcuma Occitanie, en appui de la cuma de Rozes, dans le Gers, a testé ce système de guidage.

Dans sa stratégie de proposer une gamme de matériels connectés et tout intégrés, John Deere a développé un système de guidage actif d’outil appelé Autopath. L’intérêt est de pouvoir recentrer l’outil par rapport à la ligne de guidage en corrigeant les déviations qu’il peut y avoir au moment du semis. En plus de l’antenne du tracteur, l’outil (semoir, bineuse…) est également équipé d’une antenne GPS. Celle-ci va enregistrer la position exacte des lignes de semis. L’Autopath va ensuite générer une cartographie avec l’ensemble des positions de rang qui pourront être utilisées pour d’autres opérations telles que le binage. Le but étant de réaliser un semis le plus précis possible et ainsi pouvoir biner au plus près des plantes sans intervention manuelle.

Montage simple

avis John Deere Autopath

En cabine, la console permet de visualiser les deux corrections de signal avec une ligne pour le guidage du tracteur et l’autre pour l’outil avec une correction en temps réel. (Photo Florent Georges)

Pour cela, le tracteur doit se doter d’une antenne avec correction RTK (SF 6000 ou 7000). Celle-ci communique avec une deuxième antenne positionnée au milieu de l’outil et lui transmet des informations de position. L’antenne de l’outil, quant à elle, transmet la position exacte de l’outil vers la console. Le montage prévoit également l’ajout d’un boîtier appelé contrôleur 1100 qui reçoit l’information de position et commande la position de l’outil indépendamment du tracteur via le distributeur électrique. Il n’y a donc pas de mouvement d’huile permanent. L’intérêt de ce montage est qu’il s’adapte très facilement sur un système hydraulique.

Temps de paramétrage et de prise en main à ne pas négliger

L’utilisateur doit tout d’abord enregistrer dans la console un certain nombre de paramètres : largeur du semoir, écartements des rangs, passages de roues, position exacte de l’antenne par rapport au tracteur et à l’outil, etc.

L'écran pour le guidage du tracteur et de l'outil.

L’écran affiche également l’information Isobus permettant de visualiser en temps réel la translation de l’interface ou de l’outil. (Photo Screenshot vidéo JD)

Lors du semis, la console du tracteur enregistre la position des rangs. On transfère ensuite les données dans l’application MyJohnDeere, appelée Operations Center, à l’aide d’une clé USB ou seront automatiquement exportées pour les tracteurs équipés de la technologie JDLink (permettant un export des données en temps réel). L’utilisateur doit ensuite, depuis l’Operations Center, générer un fichier de configuration pour la création des lignes de guidage. De la même façon, soit les données seront renvoyées automatiquement de l’Operations Center vers la console du tracteur, soit transférées par clé USB afin de les utiliser pour des travaux ultérieurs, comme le binage.

Les lignes de guidage du tracteur apparaissent sur l'écran de contrôle.

Visualisation des lignes de guidage du tracteur et de l’outil générées par l’AutoPath. (Photo John Deere)

Efficacité, productivité et précision, les bénéfices des systèmes de guidage du tracteur par GPS ou camera sont aujourd’hui reconnus et séduisent de plus en plus d’agriculteurs. Ils apportent en effet une plus grande précision et une plus grande répétabilité de positionnement. Pourtant, selon les conditions de sol (dévers, type du terrain…) et conditions de passage (stade de végétation…), les outils ne suivent pas toujours parfaitement la trajectoire du tracteur.

Pour remédier à cette situation, des systèmes de guidage actif d’outil existent évitant ainsi toute dérive. Parmi les technologies, on distingue trois catégories :

John Deere Autopath: retour d’utilisation positif avec quelques points de vigilance

La cuma de Rozes, dans le Gers, a pu tester ce système de guidage. L’objectif était de comparer le système de guidage caméra de leur bineuse Garford au système de guidage actif d’outil John Deere. Le guidage John Deere Autopath remplace le système de guidage par caméra. Dans le cas d’une bineuse fixe, une interface aurait été nécessaire pour translater de gauche à droite.

Pour Éric Encausse, adhérent à la cuma de Rozes, le système est très intéressant. « On va pouvoir passer sur des cultures tout juste levées alors que la caméra ne les détecterait pas. On va aussi pouvoir passer dans une végétation très dense où la caméra pourrait être perdue. Au binage, le système permet un meilleur débit de chantier et on passe au plus près des plantes. On abîme aussi moins les bouts de rangs en venant directement se replacer sur la ligne à biner. Alors qu’avec la caméra, tant que l’outil n’est pas posé, la caméra ne se recentre pas dans le rang (besoin d’un recentrage manuel). »

Comme pour toutes les nouvelles technologies, la prise en main peut demander du temps. La formation de l’utilisateur n’est pas donc pas à négliger : enregistrement, import et export des données, jumelage des antennes, paramétrages du travail dans la console et dans l’Operations Center…

Un guidage reposant sur le principe d’enregistrement des ligne de semis

« Il est très important de s’assurer que l’enregistrement des lignes au semis s’opère bien. Le système de guidage repose sur ce principe. L’opérateur doit être vigilant aux pertes de signal au semis à cause de la couverture nuageuse ou en bordures de bois. L’outil pourrait alors se décaler et les lignes générées ne seraient pas correctement positionnées. Ce qui serait très problématique au binage », indique Florent Georges, animateur agroéquipement à la fdcuma du Gers.

Autre point fort du système, son coût. Compter un investissement d’environ 7 500 €. Cela comprend le mât et une antenne à positionner sur l’outil, le contrôleur 1110 et les faisceaux. Il faut également ajouter la souscription d’un abonnement ‘Automation 4.0’, à payer une fois, d’un montant de 2 000 €. Il s’agit du niveau le plus haut d’abonnement pour l’agriculture de précision comprenant les demi-tours automatiques. Le coût est cependant variable selon l’équipement déjà en possession de l’agriculteur. La facture peut notamment augmenter si le tracteur ne comprend pas une antenne en correction RTK.

Note des utilisateurs du John Deere AutoPath John Deere

L'outil de guidage Autopath John Deere est bien noté

Eric Encausse, de la cuma de Rozes, dans le Gers, attribue une note moyenne de 4 sur 5 à l’Autopath John Deere.

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