Tonne à lisier : les intérêts d’une cuve en polyester

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Tonne à lisier : les intérêts d’une cuve en polyester

Vide et avec son Axion 850, la tonne d’épandage Bauer affichait un poids de 26,5 t sur la bascule. L’ensemble d’épandage a fait preuve de sa maniabilité sur une démonstration organisée le 2 avril avec le programme Val’or (©Frédéric Lavalou)

Remarquable à sa citerne en polyester, une tonne à lisier Bauer était en démonstration début avril dans une cuma de Normandie. Elle allie grande capacité et maniabilité.

La tonne à lisier Bauer a réalisé une démonstration plutôt convaincante à la cuma de la Lande Patry, le 2 avril 2025. « C’est un type de matériel qui s’envisagerait dans le cadre d’un projet d’épandage en prestation complète, avec minimum de 1 200 voyages par an », résume Frédéric Lavalou, référent épandage du réseau cuma organisateur de l’événement avec le constructeur. La tonne à lisier Bauer était attendue sur le thème du poids. Le démonstrateur indiquant une réduction du poids de cuve de 10 à 20 % par rapport à l’acier plus habituel.

À valoriser par une activité intense

En fin de compte, les arguments premiers de la machine à cuve en polyester seraient plutôt ailleurs. Après la pesée de la tonne de 19,5 m³ avec rampe pendillards de 24 m, le conseiller cuma retient : « Le poids à vide équivaut à celui d’une tonne de 20 m³ d’ancienne génération avec compresseur et rampe à pendillards de 18 m. Mais le co-bénéfice essentiel du moulage, c’est surtout l’intégration de la cuve dans le châssis. »

D’une part, le centre de gravité est plus bas. D’autre part, ceci aboutit à un attelage très compact. Avec une monte de pneus en 750/60R30.5 que l’expert juge « plutôt pertinent par rapport à la préservation du sol », l’ensemble mis en action sur la parcelle du Gaec de l’Hermitage restait dans le gabarit routier homologué pour 40 km/h, soit 2,55 m de large pour 4,55 m en hauteur.

Une cuve polyester sur la tonne à lisier Bauer

L’emploi du polyester en matériau de la citerne est possible, car il n’y a pas de mise en pression ou en dépression du réservoir. Des pompes à vis assurent la vidange à raison de 8 m³/min maximum. « Mais la tonne reste capable d’appliquer des dosages réduits jusqu’à 10 m³/ha », complète l’animateur. En moins de 3 minutes, la vidange peut donc s’exécuter sur ce modèle, tandis que la séquence de déploie ou de repli de la rampe prend de 25 à 30 s.

La paroi de la citerne se compose de couches de fibres en résine. « Tout réparateur de cuve de pulvérisateur ou de coque de bateau sait donc intervenir sur ce matériau », relate ainsi Frédéric Lavalou. Il précise que le critère de la durabilité est au cœur de l’argumentaire du constructeur autrichien. « Rappelons que sur leur marché domestique, les stratégies d’investissements ne privilégient pas un renouvellement aussi rapide des matériels qu’ici. » Et de la même manière qu’une cuve de pulvérisateur dure, « l’approche de ce constructeur est de proposer une base de matériel, c’est-à-dire une cuve et un châssis, qui s’amortit sur quinze à vingt ans d’utilisation. »

Un matériel fait pour durer et évoluer

Pour autant, l’évolutivité des besoins est prise en compte. Le relevage qui porte l’équipement est par exemple un système de catégorie III. Ainsi, « n’importe quel équipement » pourrait facilement remplacer la rampe Vogelsang à double répartiteur de 24 m utilisée ce jour-là.

Outre les essieux prédisposés au télégonflage, le montage normé Isobus permet aussi l’évolution de la tonne, par exemple avec l’ajout d’un dispositif de débit proportionnel à l’avancement.

Sous la citerne en polyester, l’essieu suiveur commandé par gyroscope constitue « un gros point fort de la machine, ajoute Frédéric Lavalou. C’est la même technologie qu’en poids lourds. Le système s’est montré performant sur les petites routes de campagne. La remorque passe quasiment au même endroit que le tracteur. Le tout sans rien avoir à brancher lors de l’attelage. De plus, dans les dévers, il opère une légère compensation, ce qui apporte un gage de sécurité supplémentaire sur le chantier. » Grâce à cette technologie d’essieu suiveur gyroscopique et au gabarit compact, la tonne en démonstration met en avant sa maniabilité.

Tonne à lisier Bauer : des commandes fluides

Au niveau de la prise en main aussi, le conseiller cuma retient la fluidité des commandes. Néanmoins, il privilégierait de confier cet outil à un chauffeur spécialisé. Au regard de son coût d’une part, qui imposerait une forte activité. D’autre part, « on reste sur une tonne 20 m³, avec pendillards de 24 m. Il y a aussi des automatismes à avoir avec le tracteur. »

La démonstration qui se tenait dans le cadre du projet Val’or était aussi l’occasion de présenter la solution de location d’usage que développe le réseau cuma auprès de ses adhérents. Devant la tonne Bauer, le Claas Axion 850, préparé par SM3, correspondait bien au besoin de traction. « Si l’on investit environ 240 000 € ou plus pour ce genre de matériels d’épandage, la location d’usage pour la traction nécessaire est un moyen de soulager la trésorerie de son activité. Surtout si l’on doit s’équiper d’un premier tracteur. Ça permet de sécuriser un tarif connu au mètre cube, dès le départ pour la durée du contrat de location du tracteur. »

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