Pour calculer les charges de mécanisation du tracteur, nous avons étudié trois exploitations de grandes cultures grâce aux outils Mécagest et Cumacalc. La première possède deux tracteurs pour cultiver 200 ha de céréales et pommes de terre. Elle utilise chaque année 1 030 heures de traction et 180 heures de télescopique. En tout, c’est 9 052 litres de GNR consommés. Le coût d’utilisation revient à 29,20 €/h, soit 99 €/ha.
Calculer les charges de mécanisations des tracteurs de deux autres exploitations
La seconde, de 296 ha de céréales dans des sols plus lourds, utilise deux tracteurs. Ces derniers réalisent 1 378 heures de travail chaque année. Leur consommation s’élève à 23 000 litres de GNR. Le coût est donc estimé à 20,33 €/h et ainsi 94 €/ha.
Enfin, la troisième de 157 ha demande 990 heures de tracteur chaque année réparties sur deux machines. Et consomme 7 166 litres de GNR. Ses charges de mécanisation se chiffrent à 25,5 €/h, soit 161 €/ha.
Dans le cas de la deuxième exploitation, si, on optimise l’utilisation du tracteur à 700 h/an, les deux tracteurs présents sont bien saturés. Elle est donc bien équipée, à la hauteur de ses besoins. En revanche, pour la première exploitation, il y a 350 heures qui ne sont pas utilisées pour le deuxième tracteur. Et pire, pour la troisième, qui n’utilise que 175 heures son deuxième tracteur. Pour tenter d’optimiser la traction au maximum, nous avons imaginé plusieurs hypothèses.
Création d’activité traction en cuma
La première consiste à mettre en commun un tracteur pour que les heures supplémentaires nécessaires soient réparties entre la première et troisième exploitation. Le tracteur serait ainsi utilisé 525 heures caque année. Selon nos calculs, la création d’une activité tracteur dans la cuma entre ces deux exploitants reviendrait à acheter un tracteur neuf au prix de 185 000 euros. Avec un financement grâce à un capital social (10 %) et un emprunt de 4 % sur quatre ans, on obtient un coût de revient de 56 €/h pour 525 heures de travail mutualisé. Toutefois, sur le papier, la mise en commun de ce tracteur semble rentable. Il faut cependant réussir à organiser les chantiers et avoir des fenêtres de travail suffisantes pour le partager.
Si, dans une seconde hypothèse, on imagine deux achats de tracteurs neufs, les coûts d’utilisations grimpent alors à 63 €/h pour la première exploitation. Et 119 €/h pour la dernière. On estime le coût d’achat de 185 000 euros et un emprunt sur huit ans à 4 %. Si les deux exploitants achètent chacun un tracteur d’occasion à 92 476 €, de 2 800 heures au compteur, le coût est de 39 €/h pour l’un et 71 €/h pour le dernier. Si la solution semble moins onéreuse, il faut avoir en tête que les coûts d’entretien et de réparation doivent être revus à la hausse.
Nombre d’heures déterminantes pour calculer les charges de mécanisation du tracteur
Enfin, les services de location de courte durée peuvent aussi être profitables. Pour une offre sur le marché de 445 €/jour, la première exploitation devra débourser 15 575 euros, soit 44,5 €/he. Et la troisième exploitation, 46 €/h. Nous avons pris en compte un tarif journalier qui permet davantage de flexibilité quant à l’utilisation du tracteur. Le coût peut s’avérer inférieur s’il est loué sur une plus longue période.
Si on effectue les moyennes de toutes ces solutions (voir tableau), on remarque que la meilleure alternative est différente pour les deux exploitations. Pour la première, c’est l’achat séparé d’un tracteur d’occasion qui est la moins coûteuse (+ 3 €/h en moyenne). Alors que pour la troisième, c’est la location. Le nombre d’heures d’usage est la principale raison.
Dans un calcul de charges de mécanisation, le plus coûteux reste les heures effectuées par le tracteur de tête. En effet, « elles ne représentent que 30 % du temps, estime Valentin Nugues, conseiller en agroéquipement à la frcuma des Hauts-de-France. D’où l’intérêt, pour optimiser son coût, de la partager en cuma. »
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