Comme chaque cuma est unique, sa stratégie de renouvellement de matériels l’est aussi. Toutefois, s’il fallait établir une généralité, notre étude révèle que le renouvellement rapide reste plus onéreux qu’un long.
Stratégie de renouvellement de matériels : des frais financiers qui plombent
En effet, quel que soit le type de matériel, le surcoût d’un changement de matériel régulier est plus ou moins onéreux. On notera une différence de 0,73 €/balle pour une presse à balle ronde renouvelée tous les trois ans au lieu de six. Et un surcoût de 76,30 €/h pour les moissonneuses-batteuses pour une revente tous les quatre ans au lieu de huit. Sur un tracteur, en moyenne, la différence est de 10 €/h entre un renouvellement tous les trois et six ans.
Ce qui impacte ces coûts de revient, ce sont avant tous les frais financiers liés à ces investissements. À cela s’ajoute la décote des machines qui est plus rapide en début d’achat. Si pour une revente plus tardive, il faut prendre en compte un budget pour l’entretien plus conséquent, il faut rester prudent sur cette idée, car un matériel entretenu se revend toujours plus cher.
Faire durer ?
Avant tout calcul concernant la stratégie de renouvellement, le groupe doit s’interroger sur comment il doit orienter sa stratégie de renouvellement de matériels. « Est-ce un chantier ayant un prix de revient le plus bas possible ? interroge Valentin Nugues, conseiller agroéquipement à la frcuma des Hauts-de-France. Dans ce cas, il faudra plutôt favoriser un renouvellement long. Le groupe cherche-t-il de la sérénité ou de la technologie ? Certaines cuma souscrivent une extension de garantie pour financer facilement l’entretien, explique le conseiller. Toutefois, il faut bien faire attention de lire le contrat car parfois il peut y avoir des surprises, comme le paiement des frais de déplacement. »
D’autres cuma s’adossent à une ETA ou du matériel d’un adhérent pour assurer le chantier malgré les pannes. Cette stratégie peut être gagnante si la cuma dispose de salariés ou d’adhérents qui ont des compétences en mécanique.
L’expérience parle dans le choix de la stratégie de renouvellement de matériels
Si le groupe ne veut pas être dans une telle situation et gagner en tranquillité, le renouvellement du matériel devra être plus rythmé, quitte à être plus onéreux aussi. « C’est une bonne stratégie pour les matériels qui souffrent beaucoup, estime le conseiller. Le nombre d’entraînements implique des pannes et des casses plus fréquentes. » Même conseil pour les activités avec des volumes chargés. Plus souvent et longuement sollicités.
Toutefois, il faut être conscient que du matériel récent, bien équipé donne une meilleure image de la cuma et elle devient ainsi plus attrayante. Dans tous les cas, les responsables savent bien souvent quand il est judicieux de renouveler les matériels. « Ils savent comment est utilisé le matériel, ils ont l’expérience, ajoute Valentin Nugues. Si le renouvellement est encore flou, les groupes peuvent s’appuyer sur les guides des prix de revient où une étude est réalisée pour certains matériels. »
Mais avant de se lancer dans le renouvellement, il faut bien avoir en tête les besoins des adhérents, l’organisation des chantiers ainsi que les équipements et options qui ont vraiment été nécessaires.
10 équipements comparés
Nous avons mis en revue les stratégies de renouvellement calculées dans les dix dernières éditions des rayons X. Ils concernent les stratégies de deux ensileuses, de trois tracteurs (215, 155 et 200 chevaux), d’une moissonneuse-batteuse, d’une faucheuse, d’une presse à balles rondes, d’une charrue et d’un déchaumeur à disques. Ces calculs sont réalisés à base de l’outil CumaCalc qui permet de simuler les couts de revient avec une approche gestion selon la durée de détention des outils et du financement notamment.
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