Sa stratégie d’équipement génère d’importantes économies

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Sa stratégie d’équipement génère d’importantes économies

La cuma de Beaumont-sur-Sarthe met aujourd'hui quatre tracteurs à disposition de ses adhérents.

Rapidement après son installation, Julien Chassais a dû trouver des moyens de faire des économies et s’est penché sur le cas du matériel. L’adhérent de cuma valorise aujourd’hui pleinement sa stratégie d’équipement collectif.

Julien Chassais cultive 130 ha dans le nord de la Sarthe depuis quatorze ans. L’éleveur de Prim’ Holstein et de jeunes bovins charolais affirme sa volonté d’être agriculteur d’une part, et de dégager du revenu d’autre part. La maîtrise des coûts n’est pas un vain mot sur son exploitation qui doit même son maintien en grande partie à cette stratégie.

La maîtrise des coûts est vite devenue une nécessité

Très rapidement après son installation, les choses se sont compliquées pour l’agriculteur qui se souvient : « Les cours des bovins étaient en chute libre. Il m’a fallu renégocier les prêts sur des périodes plus longues. Dans le même temps, j’avais repris du matériel plutôt âgé, sans avoir la capacité financière de le renouveler. Dans ce type de situations, je peux le dire, on apprend vite à compter ! »

La cuma de Beaumont-sur-Sarthe, sous l’impulsion Benoît Mohain, le président à l’époque, entreprenait alors la création d’un groupe tracteur. Ce projet fut salutaire notamment pour Julien Chassais qui était déjà membre du conseil d’administration. « Finalement, avec plusieurs adhérents il s’avérait que nous avions un réel besoin en traction de forte puissance », narre-t-il. « Nous avons commencé par acquérir un tracteur de 200 ch. C’était un Massey Ferguson 7720 que nous affections à nos travaux des champs. » Preuve de cette réalité du besoin, l’activité augmente. La cuma se dote d’un second tracteur et ainsi de suite. Aujourd’hui un tracteur de 155 ch et quatre de 200 ch composent le parc de la cuma de Beaumont.

Cinq tracteurs en cuma aujourd’hui

La qualité du service collectif se ressent sur les chiffres de l’exploitation. Elle consacre moins de 75 800 €/an au total à sa mécanisation, ce qui représente 14 % de son chiffre d’affaires. Le parc matériel de l’exploitation se limite essentiellement à un chargeur télescopique et un tracteur d’occasion (achat à 4 000 h) en copropriété. À l’occasion d’un récent diagnostic de mécanisation réalisé avec sa fédération de cuma, l’éleveur pouvait donc constater la pertinence de sa stratégie. Il se situe mieux que la moyenne (17 %) du groupe de référence sur ce critère(1). Idem pour le poids de la traction : qui représente moins d’un quart des charges de mécanisation de Julien Chassais, contre un tiers pour la moyenne du groupe.

Si les éléments économiques restent prépondérants, le chef d’entreprise confie son objectif d’améliorer ses conditions de travail. La prise d’une semaine de vacances l’été et une autre l’hiver et dispose de week-ends sont importants. Les bons indicateurs précédents lui laissent une marge de manœuvre par exemple pour envisager de la délégation. Julien justifie : « Nous avons trois enfants. J’ai aussi des responsabilités dans la gestion de l’école. » Pour la première fois, un stagiaire est également présent sur l’exploitation. L’agriculteur apprécie : « Ça va bien, c’est un très bon chauffeur. »

Quelles solutions pour la continuité ?

Actuellement la cuma s’interroge à propos de la gestion de son parc tracteur. Le sarthois résume le constat : « Les prix des matériels s’envolent et nous souhaitons conserver des prix raisonnables pour nos activités. Alors quelle stratégie devons-nous privilégier ? Renouveler fréquemment ? Faire vieillir ? Doit-on acheter ? Louer ? » Les questionnements du responsable confirment le rôle important que pourraient jouer les conseillers du réseau qui accompagnent les cuma sur le sujet. Julien Chassais a une certitude : « Nous travaillons trop souvent dans la précipitation dans ces situations-là. Il nous faut établir une réflexion sur la durée, sans être sous la pression des contrats. » Une journée d’accompagnement DiNAcuma qui permettrait au groupe de réfléchir à l’acquisition d’une machine, à 180 000 € aujourd’hui, coûterait 60 € à la cuma. Soit ce qu’elle facture à ses adhérents pour deux heures de traction.

(1) Étude de groupe, réalisée en Pays de la Loire par le réseau cuma, sur la base de 91 diagnostics de mécanisation dans des exploitations ligériennes.

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