Le photovoltaïque sur bâtiment d’élevage : un projet qui s’envisage
Pour autant, l’atelier de production photovoltaïque ne doit pas guider les grandes lignes de la construction d’un bâtiment d’élevage. Il peut simplement nuancer les choix. Ce sont à l’inverse les conditions de vie du troupeau, ainsi que la circulation des animaux, des travailleurs et des véhicules (qui doivent aussi manœuvrer), qui orienteront les décisions d’implantation de l’édifice.
En résumé, l’éleveur doit davantage s’interroger par rapport à l’exposition aux vents des ouvertures que par rapport à l’exposition au soleil de la toiture. Et même, selon l’usage de l’électricité, une couverture qui privilégie une orientation vers l’Est ou l’Ouest présente potentiellement l’intérêt de mieux correspondre aux courbes de consommation électrique d’un élevage laitier. En outre, la différence de productivité du photovoltaïque n’est que de l’ordre de 10% par rapport à une orientation plein sud qui l’optimiserait.
De multiples facteurs
Cette priorisation nécessaire implique des contraintes. « La mise à la terre de tous les éléments doit être parfaite », introduit l’expert en guise d’exemple. « La lumière impacte la santé des animaux. » Elle joue également un rôle dans le mécanisme d’assèchement des litières… Pour ces raisons la lumière doit entrer dans la stabulation. Et de manière suffisamment diffuse pour éviter de créer des zones.
« Pensez par ailleurs que chacun de vos bovins transpire 15 à 20 l/j. » Dans ces conditions, les panneaux photovoltaïques ne peuvent faire office de toiture. Jacques Charlery pointe même jusqu’aux choix des matériaux et une préférence, par exemple, pour le fibrociment face à l’acier, plus sensible à l’ammoniac.
« L’assureur sera attentif à la résistance au feu de la sous couverture. Par rapport au risque incendie, on évitera aussi de mettre l’ensemble de ses moyens de production sous le même toit avec du photovoltaïque, tandis que l’onduleur ira préférentiellement à distance du bâtiment. » Enfin l’exercice de l’élevage risque aussi d’impacter directement la productivité des panneaux. L’éleveur doit par exemple garder en tête que la pailleuse, génératrice de poussière, n’est pas une bonne amie du rendement de ses panneaux photovoltaïques.
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