En France, les énergies renouvelables, dont l’électricité photovoltaïque, ne représentent que 20 % des besoins en électricité. Une part plus faible que la moyenne européenne. Les objectifs de développement des énergies renouvelables, fixés par la loi relative à l’accélération de la production d’énergie renouvelable de février 2023 sont ambitieux.
Accélération de l’électricité photovoltaïque
Il s’agit de porter à 33 % la part d’énergies renouvelables à l’horizon 2030. Avec en particulier une multiplication par 3 de la puissance installée d’électricité photovoltaïque d’ici à 2028 . C’est-à-dire de passer d’environ 15 à 45 GW. Cela doit se traduire par l’installation de 5 GW de puissance supplémentaire photovoltaïque par an !
Hausse de la demande et du prix
Le marché de l’électricité est marqué par une tendance durable à la hausse de la consommation. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance tels que la croissance démographique et l’émergence de nouveaux modes de transport (voitures électriques). Mais aussi la politique de transition énergétique, notamment dans le secteur du logement.
Ajouté à cette augmentation de la demande, estimée à +10 % d’ici à 2035, le contexte international (guerre en Ukraine). Ainsi que les difficultés du secteur nucléaire en France. Tout cela devrait conduire à une augmentation du tarif de l’électricité.
Photovoltaïque : un contexte réglementaire incitatif
Les objectifs européens en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, sont à l’origine de la majeure partie des mesures de soutien au photovoltaïque en France. Cette politique incitative s’est encore récemment renforcée à travers plusieurs textes juridiques. Depuis 2016, l’autoconsommation photovoltaïque est reconnue. Cela permet de bénéficier d’un contrat de rachat du surplus. L’autoconsommation collective a connu plusieurs évolutions réglementaires favorables.
Après la loi Climat et résilience de 2021, qui impose la couverture photovoltaïque des parkings et bâtiments tertiaires, la loi sur l’accélération de la production d’énergies renouvelables donne notamment un cadre juridique à l’agrivoltaïsme. Les arrêtés tarifaires photovoltaïques d’octobre 2021 et février 2023 apportent également un certain nombre d’avancées positives. Citons, l’extension des contrats d’achat aux installations jusqu’à 500 kWc. Et une revalorisation des tarifs d’achat, par la suspension de la politique de dégressivité du prix. Ainsi qu’une plus grande prise en compte de l’inflation dans le calcul du prix.
Forte baisse des coûts et amélioration du rendement
Le transfert massif de la production des panneaux photovoltaïques et des autres composants (onduleurs…) vers la Chine, ainsi que le fort développement de la filière dans le monde ont conduit à une forte baisse des coûts des installations. On mesure ainsi une réduction de plus de 80 % du prix des matériaux sur la précédente décennie (2010-2020).
En parallèle, le développement de nouvelles technologies a permis une amélioration du rendement des panneaux solaires. Par exemple, les cellules photovoltaïques bifaces des trackers captent la lumière directe du soleil, mais aussi, celle réfléchie sur le sol. Avec, à la clé, un rendement jusqu’à 30 à 50 % supérieur à celui des panneaux fixes de toitures
Freins au développement
La baisse des coûts d’installations photovoltaïques ne devrait pas se poursuivre au même rythme. Plusieurs facteurs subissent désormais une inflation qui impactera les installations futures. En premier lieu, la Chine, qui sort péniblement de l’épisode Covid, a du mal à faire face à la forte demande mondiale de panneaux et de composants. Avec à la clé, une augmentation relative des prix.
Ensuite, la forte augmentation des prix des matériaux de construction ainsi que celle (plus modérée) des coûts salariaux des intervenants sur les chantiers, impacte directement le montant final de l’installation.
Enfin, la hausse des taux d’intérêt réduit la rentabilité des projets, sans toutefois remettre en cause leur pertinence. L’APEPHA (Association d’agriculteurs producteurs d’électricité photovoltaïque) a montré, dans une étude de fin 2022, la rentabilité d’un projet photovoltaïque de 130 kWc en vente en surplus. Sur la base d’un emprunt à 3,8 % sur une durée de 10 ans, le taux de retour sur investissement était supérieur à 10 %.
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