Une centrale solaire thermique nouvelle génération pour faire fondre la facture

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Une centrale solaire thermique nouvelle génération pour faire fondre la facture

Ludovic Posnic : « La centrale va me permettre de diviser par deux les frais de chauffage ». La technologie mise au point par la PME mayennaise Fentech permet d’optimiser les rayonnements solaires, et produit ainsi de l’eau chaude y compris par temps nuageux.

À Chemillé-en-Anjou (Maine-et-Loire), Ludovic Posnic a installé une centrale solaire thermique pour chauffer sa porcherie, dans le cadre d’un projet test européen. Objectif : diminuer la consommation d’énergie de plus de 50%.

Quand sa facture d’électricité est tombée l’an dernier, Ludovic Posnic, agriculteur du Maine-et-Loire, s’est dit qu’il était grand temps que la nouvelle centrale solaire thermique entre en fonctionnement. En un an, le coût mensuel avait triplé, passant de 1 500 à 4 500 euros par mois. Sitôt sa nouvelle centrale installée, l’éleveur porcin débranche donc tous les radiants qui permettaient, en complément du plancher chauffant alimenté par une chaudière gaz, de maintenir son bâtiment postsevrage à 28 °C toute l’année.

Une nouvelle technologie de solaire thermique

Cet équipement nouvelle génération a un rendement 1,84 fois supérieur aux chauffe-eau solaires classiques, d’après une enquête réalisée par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire sur plusieurs sites. Ce qui fait la différence, c’est sa technologie. La centrale est composée d’un alignement de tubes à double couche de verre inclinés à 45 degrés. Exposés au soleil et surmontés de 14 ballons. Chacun stocke 300 l d’eau. Tous sont reliés entre eux.

Optimise les rayonnements solaires

Le rayonnement solaire est transformé en chaleur par un alliage métallique breveté par la PME mayennaise Fengtech. L’eau réchauffée dans le tube conserve sa température grâce au vide d’air qui constitue un isolant, entre les couches de verre. « Il y a beaucoup moins de déperdition », résume Gilles Beaujean, technicien énergie à la chambre d’agriculture des Pays de la Loire.

Et puis, ce système optimise beaucoup mieux les rayonnements solaires. « Il y a trois types de rayonnement solaire : direct, diffus et réfléchi. Ce sont les trois qui nous intéressent ici, pas seulement les rayonnements directs », développe Feng Liqun, le fondateur de Fengtech. C’est sans doute pour cela qu’elle est adaptée aux élevages du nord de la Loire où le ciel est plus nuageux qu’au sud et le rayonnement plus diffus.

Cette centrale est aussi bien plus performante qu’une chaudière à gaz, car l’énergie produite est de l’eau chaude. Nul besoin de la transformer, « elle est directement utilisable », fait valoir Gilles Beaujean.

Réduire la consommation de 55%

Ludovic Posnic avec sa centrale installée en septembre dernier, vise l’objectif de couvrir 55% de ses besoins. Autrement dit, l’agriculteur espère réduire de 55% ses achats d’énergie. Avant l’installation, il consommait 67 000 kWh /an, demain, ce ne seront plus que 30 000 kWh, selon les prévisions.

Le coût de l’installation s’élevait à 98 000 euros, subventionnés à 60% puisque c’était dans le cadre d’un projet test européen. À cette somme s’ajoute l’investissement dans des tubes à ailettes. Des tuyaux où circule l’eau chaude qu’il a dû installer au plafond pour chauffer son bâtiment postsevrage. Cette eau est réchauffée par la centrale solaire. Si le temps est trop maussade, c’est la chaudière gaz qui prend automatiquement le relais.

Malgré l’hiver plutôt nuageux, l’éleveur de Chemillé a constaté l’efficacité du dispositif. « Dès qu’on a un peu de luminosité, cela produit immédiatement de l’eau chaude. » Autre constat, l’inertie : « Cette masse d’eau chaude s’échange très longtemps, la température reste élevée quand il n’y a plus de soleil. » Accessoirement, c’est aussi une amélioration de l’ambiance à l’intérieur des salles concernées : « Ce n’est pas une chaleur sèche comme avec les radiants. C’est mieux pour les porcs. » Il a prévu un retour sur investissement sur dix ans et une économie de 6 000 euros d’électricité par an, en partant de l’ancien tarif. Avec la flambée des coûts de l’électricité, les économies devraient être bien plus importantes, et le retour sur investissement plus rapide.

Adaptée aux salles de traite et bâtiments veaux

Cette technologie est facilement adaptable à de nombreux types de bâtiments, et notamment si l’on a des émetteurs de chaleur hydraulique, c’est-à-dire des diffuseurs de chaleur qui fonctionnent à l’eau. « C’est intéressant si l’on a des besoins en eau chaude qui sont pour l’instant assurés par l’électricité, précise Gilles Beaujean. Pour les élevages qui n’ont pas de besoin d’eau chaude, cela perd de son intérêt. « C’est pertinent pour les besoins en eau chaude d’une salle de traite, c’est très intéressant aussi en veaux de boucherie, mais un peu moins en volaille où le cycle de chauffage est discontinu » poursuit l’expert énergie de la chambre d’agriculture.

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