L’auto-construction de l’unité photovoltaïque, un bon compromis pour investir
« La plupart de nos clients nous demandent de réaliser l’ensemble des travaux », précise Mickaël Chevance. Pas le Gaec des Aurores, qui a donc réalisé le terrassement, les fondations. Jusqu’à la pose des panneaux de sa première unité de production photovoltaïque. Celle-ci développe 21 kWc. « Nous avons investi 22 000 €. À trois personnes, nous y avons passé trois demi-journées », expliquent deux des trois associés du Gaec, Cédric Le Bars et Guy Diridollou.
« Nous avions commencé notre étude en 2018. Puis nous avons passé commande vers février 2019. En juin, nous avons fait les travaux. » Les éleveurs retracent ainsi leur histoire, jusqu’à l’envoi des premiers watts dans leur porcherie, en juillet 2019. Quénéa n’est donc intervenu que pour une vérification, le branchement et la mise en service des trois tables de production photovoltaïque. C’est le minimum que prévoit l’offre “à la carte” du fournisseur, « pour certifier la conformité et garantir le bon fonctionnement de l’installation », justifie-t-il sur son site internet.
120 m² de photovoltaïque pour 21 kWc
« Nos bâtiments n’étaient pas adaptés pour une installation de toiture. » Alors qu’ils observent que de nombreux élevages dans ce cas érigent des panneaux trackers, les associés du Gaec des Aurores n’ont pas fait ce choix. « Déjà, il y a encore peu de recul sur ce type de systèmes qu’on nous proposait. Que donnent les coûts d’entretien ? Il y a plus de pièces et des parties mobiles… Et comment se comportent-ils avec du vent ? »
Une réticence qui s’explique quand Guy Diridollou entreprend de décrire le paysage autour de l’exploitation. « Avec la topographie, les arbres, nous aurions dû placer les trackers sur le haut de la colline. Nous aurions sans doute été embêtés. » Enfin, en termes d’investissement, « cela aurait été 50 % plus cher. »
Depuis plus de trois ans, l’élevage naisseur engraisseur intégral de 210 truies consomme 16 % de l’électricité. Sur l’année, cette dernière représente au moins 160 000 kWh. Les éleveurs produisent une partie de leur aliment à la ferme, « pour l’engraissement », précise Cédric Le Bars.
Auparavant, le broyage des grains se faisait plutôt la nuit. Désormais, le système automatisé s’active en journée, « pour valoriser la production photovoltaïque ». Les panneaux servent aussi à suppléer l’achat d’électricité nécessaire au chauffage en maternité, à la ventilation en été, au chargement des silos…
Objectif 25 % d’autofourniture
Les deux chefs d’entreprise calculent : « Jusqu’ici nous achetons l’électricité à 11 centimes. » L’autoproduction contribue donc à diminuer la facture annuelle d’environ 2 500 €.
Et devant la réussite de leur initiative, les éleveurs bretons décident très rapidement d’aller plus loin, dès 2020. Ils remplacent d’anciennes stabulations en contrebas par un unique bâtiment, sans que l’aménagement coûte à l’entreprise. Et ils installent une centrale de 100 kWc sur la toiture pour produire une électricité intégralement envoyée dans le réseau. Tout l’inverse de l’installation auto-construite, qui est bridée afin que sa production ne dépasse pas le besoin de l’élevage. Sous le nouveau toit, le matériel est à l’abri tout en restant accessible. « L’idée était que la production d’énergie rembourse la charge de l’investissement. » Guy et Cédric affirment que la réalité est à la hauteur des attentes. « Il reste même un reliquat. » Car les panneaux du Gaec des Aurores, les premiers comme les seconds, génèrent 120 % du volume de production d’électricité défini dans la prévision.
Dans un avenir très proche, l’élevage devra renouveler son contrat de fourniture d’électricité. Le tarif unitaire pourrait alors doubler voire tripler. Autant dire qu’un tel contexte renforce l’intérêt des 120 m² de panneaux déjà en place, et par la même occasion, la pertinence du projet de la ferme d’accroître la capacité de son module d’autofourniture.
En effet le Gaec des Aurores planche sur l’ajout de deux tables photovoltaïques, ce qui lui permettrait de couvrir 25 % de son besoin annuel d’électricité. « Ce niveau correspond à l’optimum conseillé », explique Cédric Le Bars. Car, sans possibilité de stockage, ni de vente du surplus de production, « aller au-dela impliquerait de surinvestir », pour une installation dont la capacité sera rarement valorisée à sa juste valeur.
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