Que ce soit pour le café, les travaux dans les champs ou pour la mécanique, il faut dire qu’à la cuma de l’Abbaye, à Cluny en Saône-et-Loire, les adhérents savent bien s’entourer. Depuis 33 ans, trois salariés de la cuma de l’Abbaye sont embauchés. Ils facilitent la vie des 130 adhérents et des membres du bureau.. En effet, ils s’appuient aujourd’hui sur trois salariés qui remplissent les tâches administratives et d’entretien du matériel. « On a commencé par un salarié en 1991, chargé de faire de la mécanique, se souvient Claude Nugues, trésorier de la cuma. Puis, nous en avons embauché un second en 1998, et en 2000 un troisième à temps partiel pour la gestion administrative. »
Des salariés de la cuma de l’Abbaye pour l’entretien du matériel
Ces investissements suivent la dynamique de la cuma avec l’agrandissement du bâtiment où loge l’atelier. Ils concernent également de nombreux matériels et activités. « Nous avons décidé de déléguer la comptabilité de la cuma à un salarié qui vient une journée par semaine, explique Benoit Barraud, président de la cuma. Elle s’occupe de la facturation et des rappels de paiement. Cela nous évite de passer beaucoup de temps sur la gestion de la cuma. J’avoue, sans elle, je laisserai le poste de président. »
Outre l’administratif, les membres de la cuma ont décidé de faire appel à deux salariés pour l’entretien et la conduite des matériels. Franck, formé à la mécanique grâce à un CAP, et Florian, arrivé depuis trois ans avec un bac agricole, travaillent ensemble. Pour ce qui est de la conduite et de la mécanique, il s’est formé sur le tard avec l’aide de Franck. « Tous les deux gèrent leur travail comme ils l’entendent, avoue le président. Ils sont responsables et autonomes, ils savent ce qu’ils doivent faire et le planifient très bien. »
Du temps dans l’atelier
Les deux salariés consacrent un tiers de leur temps aux travaux chez les adhérents. « Nous avons un groupement d’employeurs qui nous permet de dispatcher les heures travaillées selon plusieurs structures », explique le trésorier. Le temps restant est distribué entre les tâches d’entretien et de conduite du matériel.
« Tout l’entretien de notre parc de matériel est réalisé par nos deux salariés, précise le président. Que ce soit pour l’entretien courant, les changements de pièces d’usure, les vidanges, l’hivernage ou la soudure, les salariés sont autonomes. » Pour ne pas couper les liens avec ses concessionnaires, la cuma a décidé d’acheter les pièces chez eux et d’externaliser les entretiens liés aux moteurs.
1 500 heures d’entretien
La cuma de l’Abbaye a également décidé de mettre en place un tarif différencié selon les tâches accomplies. À ce jour, les adhérents doivent compter 30 €/h d’atelier et 21 €/h de chauffeur. 1 500 heures d’entretien sont réalisées chaque année. Une belle économie. « Si on estime que le coût horaire chez un concessionnaire s’établit à 50 €, on peut estimer une économie de 30 % sur la facture finale », compte Benoit Barraud.
Forcément, assurer la mécanique a un coût, mais qui est donc vite rentabilisé. « Il faut compter tout de même 10 000 € de structure et de fournitures chaque année », estime le jeune agriculteur. Sans compter les salaires. « Nous payons 27 € pour chaque feuille de paie émise, ajoute-t-il. Mais nous sommes attachés à payer nos salariés au-dessus du smic et nous faisons attention à ce que les conditions de travail soient agréables. »
Machine + chauffeur = économies à la cuma de l’Abbaye
Sans compter les économies réalisées grâce au renouvellement retardé du matériel. « On allonge ainsi la durée d’amortissement et le coût de revient. Il est clair que lorsque la machine a son chauffeur dédié et qu’il est responsable de son entretien, le matériel est mieux entretenu, synthétise le président. Ce sont des pannes en moins. » Dans la même veine, la cuma a tenté de proposer aux adhérents des prestations complètes ; entendez, machines et chauffeur inclus. Ainsi, les salariés conduisent les presses, le semoir de semis direct, la moissonneuse-batteuse et l’ensileuse. Ils changent facilement les pickups et les couteaux.
Le groupe aimerait accueillir un salarié supplémentaire, mais il rencontre des difficultés pour recruter des mécanos. Cuma, comme concessionnaire ou exploitation, le combat est le même : attirer les talents.
Comment en arriver là ?
La cuma de l’Abbaye s’est rapidement dotée d’un salarié. Mais elle a également dû s’adapter aux exigences de la réglementation sur l’emploi. « Nous nous adossons à un centre de gestion afin d’établir les fiches de paie et contrats », explique Benoit Barraud, président de la cuma.
Mais le bureau a mis en place une commission spécifique sur l’embauche. Cette commission a suivi un DiNA dans ce sens. Le document d’évaluation des risques est assuré et les fiches de postes définies. Grâce au bâtiment qui accueille les trois salariés, la cuma dispose des infrastructures nécessaires à leur accueil.
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