L’arrivée d’un salarié fait émerger les projets

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L’arrivée d’un salarié fait émerger les projets

Antoine Huk a fait sa rentrée 2023 à la cuma du Mont d’Houdain en septembre dernier. (Crédit : ©LD)

La cuma du Mont d’Houdain a accueilli son premier salarié à temps plein en septembre dernier. Depuis, le projet de bâtiment émerge des discussions. Reportage dans une cuma boostée par son salarié.

Jeune, passionné par son métier et polyvalent, Antoine Huk a fait sa rentrée 2023 à la cuma du Mont d’Houdain en septembre dernier. Non pas en tant qu’adhérent mais en tant que salarié. En effet, il a signé son premier CDI dans le groupement d’employeur qui émane de la structure.

Salarié en intercuma

Si la majorité de ses heures, 360 heures par an, il les effectue pour la conduite de l’ensileuse et l’entretien du matériel, il passe aussi deux jours par semaine dans une cuma avoisinante. Le reste des heures engagées sont destinées aux travaux chez les adhérents.

Avoir un salarié, ce n’est pas une première pour la cuma du Mont d’Houdain. En revanche, un salarié à temps plein, si. « Nous avions un salarié saisonnier qui venait conduire l’ensileuse à l’automne, se souvient Nicolas Hochedé, adhérent de la cuma et responsable du salarié. Il est parti à la retraite, alors il a fallu le remplacer. » C’est à partir de ce constat que la vingtaine d’adhérents de la cuma s’est retrouvée pour échanger et trouver une solution, avec un Dinacuma à la clé.

Combler le temps libre

En parallèle, Antoine Huk poursuivait des études en machinisme en apprentissage chez Nicolas Hochedé, éleveur de vaches laitières. « Je ne pouvais pas le garder à temps plein, regrettais l’agriculteur. Mais il travaillait bien et il est polyvalent. » Les adhérents ont alors sorti leurs calculatrices. Malheureusement, les heures travaillées dans la cuma, puis celles par-ci par-là chez les adhérents, ne suffisaient pas. Il fallait combler le temps libre. « Les adhérents n’ont peut-être pas vu l’avantage d’avoir un salarié », regrette le responsable.

Les adhérents ont alors proposé à la cuma de la Ternoise, voisine, un renfort de main-d’œuvre. « Ils se sont engagés dans deux jours de main-d’œuvre par semaine, le lundi et le mardi, explique le responsable. Ce sont les jours de congé de leur salarié, alors ils ont besoin de renfort. » Pas question donc de déroger à la règle, d’autant plus que sans cette cuma, ils ne pourraient pas avoir de salarié à temps plein. Ils en sont reconnaissants.

Entretien et conduite

Avec l’arrivée d’Antoine Huk, les tâches ont un peu évolué. Outre la conduite de l’ensileuse, le jeune salarié a aussi pour mission d’entretenir le matériel. Mission qu’il a un peu apprise sur le tas, preuve de sa capacité à s’adapter. « Forcément, d’un point de vue économique, les heures d’entretien vont venir s’ajouter à la facture, on va donc avoir l’impression que le matériel nous coûte plus cher, reconnaît Nicolas Hochedé. Car avant, chacun le faisait de son côté, plus ou moins bien. Cependant, dorénavant, le matériel sera mieux révisé et cela nous dégage du temps pour nos exploitations. C’est bien ça le but de la cuma. »

Quant à la conduite de l’ensileuse, s’il n’est pas seul à la manipuler puisque c’est un chantier avec des postes, il permet davantage de flexibilité pour cette activité. « Antoine va commencer les chantiers plus tôt et les terminer plus tard, illustre son responsable. Car nous sommes tous éleveurs et seuls, nous débutons les chantiers après le travail dans l’élevage. On peut ainsi augmenter le débit de chantier et pourquoi pas envisager de faire un peu de surfaces supplémentaires. »

Pour parvenir à cette organisation, les capacités d’adaptation d’Antoine Huk sont primordiales. Ainsi que sa polyvalence. « J’ai plusieurs patrons, cela demande de se connaître, avoue-t-il. Et je peux aussi bien faire de la mécanique que travailler dans les élevages ou dans les champs. Cette diversité, c’est ce qui me plaît. »

Un seul responsable

À la cuma, son patron s’est naturellement imposé. Nicolas Hochedé, son ancien maître d’apprentissage. « J’ai pris le poste naturellement mais en sachant maintenant toutes les contraintes, je ne le referai plus, explique ce jeune agriculteur organisé. Il y a beaucoup de démarches administratives et de cas particuliers. »

Toutefois, manager un salarié qui a plusieurs responsables peut être délicat. « Il faut imposer un cadre aux adhérents, certains auraient tendance à le faire travailler plus longtemps par exemple, ou le demander plus souvent que son engagement, illustre-t-il. Mais ce n’est pas au salarié de cadrer les choses. Il faut être ferme dès le début, davantage communiquer, plus que lorsqu’on partage du matériel. »

Ce qui a changé au sein de la cuma

Les membres du groupe entretenaient déjà de bonnes relations entre eux. Mais l’arrivée du nouveau salarié à temps plein permet d’échanger encore plus. « On s’appelle davantage et on a un sujet commun », admet Nicolas Hochedé. Et cela implique une autre organisation avec l’émergence d’un projet bâtiment. » Tout du moins, ils en parlent. Pour accueillir leur salarié, lui proposer un atelier fixe mais aussi pour remiser leur matériel, les membres de la cuma réfléchissent à construire ou louer un local. Adepte des Dinacuma, le groupe va sûrement en profiter pour y réfléchir.

Tour d’horizon de la cuma d’Houdain

  • Une vingtaine d’adhérents principalement en polyculture-élevage
  • Un chiffre d’affaires de 220 000 euros en 2023
  • Des activités de traction, épandage, fenaison, travail du sol, semis, presse, moisson, ensilage et transport. Avec une activité de semis de printemps en chantier complet
  • Un salarié à temps plein depuis septembre 2023
  • Deux bâtiments de stockage de matériel en location

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