1 – Quelle puissance choisir pour son ensileuse ?
La surface à réaliser sur une journée d’ensilage de maïs ou encore les rendements habituels dans le secteur comptent parmi les données qui déterminent la catégorie de l’ensileuse adaptée. Grâce à la largeur de son bec et à la puissance de son moteur, elle aura la capacité d’atteindre le débit de chantier escompté. À peine 60 ch par rang peuvent convenir (460 ch pour un bec de huit rangs) dans certains cas. Si les silos des élevages l’autorisent et que le parcellaire est adapté à une vitesse d’avancement plus élevée, il peut être pertinent de préférer plus de puissance. Le poids du maïs et le relief du secteur jouent également. Dans un secteur vallonné, et où le maïs reste vert avec un rendement brut élevé, la puissance nécessaire serait ainsi un peu supérieure à celle de la même machine qui travaillerait en zone de plaine plus séchante.
2 – Quels organes de travail du fourrage ?
Le nombre de couteaux sur le rotor conditionne la capacité de l’ensileuse à hacher plus ou moins le fourrage. Des rotors spécifiques, parfois de plus de 60 couteaux permettent de répondre à une demande de coupe extrême (4 à 5 mm). Certains producteurs de biogaz s’orientent vers cette finesse de coupe, impossible à concilier avec celle attendue par des éleveurs de ruminants, demandeurs de brins longs.
Le choix sur l’éclateur s’intéressera avant tout au différentiel de vitesse entre les deux rouleaux. La plupart des catalogues proposent de base une différence de 30 %. Celle-là est satisfaisante dans le cas général. La poulie indiquée pour passer à 40 % devient pertinente, par exemple en fin de carrière de l’éclateur, pour terminer une campagne. En effet, c’est avant tout le réglage qui fera que la machine respecte ou non l’objectif d’éclatement de l’éleveur. Opter pour le serrage électrique de l’éclateur apporte du confort au chauffeur de l’ensileuse. Il n’aura ainsi pas à descendre pour serrer les rouleaux manuellement. Mais attention dans ce cas à l’étalonner régulièrement, au minimum une fois par an.
3 – Quels équipements d’alimentation choisir pour son ensileuse ?
La question précédente du débit journalier objectif détermine aussi ce critère. Si les ensileuses actuellement en service fonctionnent le plus souvent avec un bec huit rangs, la majorité des achats se porte désormais sur des équipements dix rangs. Parmi leurs intérêts, ces coupes larges facilitent les détourages de parcelles. Elles contribuent en outre à réduire le nombre de manœuvres à effectuer dans le champ. Ainsi, dans un parcellaire particulièrement morcelé, disposer d’un bec plus large fait gagner du temps.
Pour l’herbe, le choix du pick-up dépend du reste de la chaîne de récolte. Le mieux pour l’ensilage est d’avoir un dispositif au gabarit routier. Néanmoins, peu de groupes optent pour le système repliable en raison de son coût trois fois plus élevé. Dans ces conditions, le pick-up de 3,50 m semble le plus pertinent là où le regroupement d’andains est possible (soit à la fauche, soit avec un outil spécifique). L’outil de 3 m (ramassant 2,60 m) impose en effet groupement très serré des andains, qui pénalise d’autant le séchage.
Valoriser la puissance de l’ensileuse
Le marché propose aussi des coupes directes, ciblant les cultures dédiées à la méthanisation. Du fait de son envergure (de l’ordre de 6 ou 7 m), cette solution pénalise le débit de chantier de l’ensileuse, par rapport à un regroupement de 9 à 10 m dans un andain unique. Or, le débit est vraiment une préoccupation primordiale sur ces chantiers. De plus, la coupe directe est relativement chère à l’investissement, qui plus est pour un outil à l’usage très spécifique. Enfin, sans aucun séchage, ce schéma de récolte peut être pénalisant par la formation de jus dans le silo, puis de mousses dans certains digesteurs.
4 – Quelles options ?
La résistance des différentes tôles qui canalisent le flux est un point important à détailler sur l’ensileuse. Le renfort des tôles en contact avec le flux est déjà conseillé pour un usage intensif habituel. Une protection anti-usure maximale devient même indispensable pour des récoltes opérées avec un pick-up. Également au service de la durabilité de l’engin, le détecteur de pierres semble pertinent dès lors que les utilisateurs envisagent des récoltes au pick-up. De la même manière, selon les besoins des agriculteurs, certains investisseurs doivent d’emblée cocher la case d’un incorporateur adapté.
Si l’ensileuse travaille avec un bec 10 rangs, la rallonge de goulotte devient une option impérative, afin d’éloigner suffisamment le tracteur du bec lors des chantiers. De plus, le poids de tels organes sur l’avant du véhicule impose de la vigilance vis-à-vis de la répartition des charges. Il faut s’assurer que le lestage sur l’arrière de l’ensileuse est adapté.
Moins automatique, l’option des quatre roues motrices. Selon les années, elle est très utile dans les zones accidentées en conditions humides, ou totalement superflue. Dans la mesure où les périodes d’utilisation de l’ensileuse s’étalent de plus en plus tout au long de l’année, c’est sans doute une option à ne pas négliger néanmoins.
Enfin, et sans détailler les possibilités technologiques de cartographie, de gestion automatique de l’avancement ou de la longueur de coupe, les catalogues proposent d’autres options qui seront au moins appréciées du conducteur qui en bénéficie. Citons le remplissage automatique des remorques, les caméras, le télégonflage…
5 – Quelles sécurités pour le service ?
Pour l’ensileuse qui doit récolter 500 ou 600 ha de maïs par an, impossible de rester à quai deux ou trois jours en pleine saison. C’est la raison pour laquelle le responsable d’activité se doit de savoir quelle solution sera accessible en cas de panne ou casse, ne serait-ce que pour terminer le chantier en cours. Car l’éleveur doit pouvoir fermer son silo à la fin de la journée. Particulièrement sur ce matériel, la mise à disposition d’un mulet s’avère donc une sécurité déterminante. En revanche, les extensions de garanties sont à mettre en second plan au moment de l’achat d’une machine neuve, dans la mesure où les pannes surviennent plus rarement sur ses premières années de service. Mieux vaut privilégier la couverture assurantielle qui protégera des casses.
6 – Quelle annuité ?
L’annuité est le nerf de la guerre de l’utilisation de l’ensileuse. Dans les campagnes, elle augmente naturellement, traînée par l’envolée des prix d’achat de ces engins et du surcoût qu’induisent certains choix précédents. 30 000 € pour plus de puissance, autant d’euros supplémentaires pour un pont arrière moteur, et 10 000 € encore à chaque rang qui s’ajoute au bec… L’impact immédiat sur l’investissement se répercutera immanquablement sur la facture à l’adhérent.
Les gestionnaires d’activité disposent néanmoins de leviers pour le nuancer. Si la majorité des ensileuses se financent sur 7 ans, la fiabilité des matériels permettrait de calculer sur une période plus longue, pourquoi pas 9 ans, quitte à dissocier la prévision pour le bec, plus sensible à l’usure que l’ensileuse en elle-même. D’autre part, lorsqu’un projet se sent freiné par un volume d’activité prévisionnel limité, l’ouverture peut être source d’optimisations. En effet, d’autres groupes peuvent se trouver dans une situation comparable et complémentaire.
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