Le désherbage mécanique peut constituer un chantier intéressant à déléguer à un robot en grandes cultures. En effet, il requiert plusieurs passages à des périodes chargées pour l’agriculteur. De plus, le degré de précision d’un robot sera toujours au moins équivalent à celui d’un chauffeur dans un tracteur. Retour sur le World Fira 2025 pour découvrir trois robots pour désherber les grandes cultures.
Les robots du Fira 2025 pour désherber les grandes cultures en vidéo
1 / AgXeed AgBot 5.115 T2
Il existe sur le marché l’AgBot 5.115 T2 produit par AgXeed. Il s’agit d’un porte-outil polyvalent offrant un fonctionnement assez proche de celui d’un tracteur. En outre, il dispose sur un moteur quatre cylindres Deutz développant 160 ch et d’un attelage trois points de huit tonnes de capacités. Ainsi, il peut tout à fait embarquer une bineuse.
À noter : on pourra même lui préférer le modèle moins puissant, l’AgBot 2.055 W4, offrant une puissance de 75 ch.
Les robots AgXeed offre un fonctionnement en « autonomie totale ». Concrètement, AgXeed explique que vous pouvez laisser travailler seul ce robot dans votre parcelle sous quelques conditions :
- Un mapping de qualité : à réaliser ou à faire faire. Comptez environ 500 € la demi-journée ;
- L’enregistrement de différentes dimensions concernant l’outil.
À partir de là, le robot va calculer son « volume total ». AgXeed garantit que « pas 1 cm ne dépassera la ligne de délimitation de la parcelle ».
Côté guidage, l’AgBot utilise un RTK associé à une analyse de son environnement par Lidar, radar, capteurs ultrasons et bumper !
Des lignes de guidage partageables avec le tracteur
L’AgBot propose des séquences de bout de champ pour automatiser le relevage de l’outil, le demi-tour et la reprise du travail sur la ligne suivante.
Détail intéressant : le fichier des lignes de guidage du robot est exportable pour être utilisé par le tracteur de l’exploitation.
L’AgBot 5.115 T2 était en démonstration avec différents outils lors du Fira 2025.
Attention, l’outil attelé ne communique pas avec le robot. Aussi, la bineuse devra disposer de son propre système de guidage. La vitesse de travail maximal de l’AgBot est suffisante pour tous les chantiers de désherbage mécanique (14 km/h). Tandis que les 350 litres de GNR embarqués garantissent une autonomie de travail dépassant les 20 heures.
Le prix de vente de l’AgBot 5.115 T2 est annoncé autour de 350 000 €. Comptez environ 100 000 € de moins pour l’AgBot 2.055 W4.
À lire : L’AgBot élu « robot le plus facile à utiliser 2025 » par Entraid Médias.
2 / AgroIntelli Robotti, l’un des robots pour désherber les grandes cultures
AgroIntelli éprouve, depuis plusieurs années, son Robotti. Animé par un moteur thermique Kubota de 75 ch, il officie en grandes cultures, en maraîchage et en pépinières. C’est au moment de la commande que se définit la voie du robot. Elle se situe aujourd’hui entre 1,8 et 3.65 m (travail avec des outils larges de 3 m maximum).
Son réservoir de 300 litres lui assure une longue autonomie : au binage, à raison de 5 l/h, il pourrait désherber pendant 60 heures sans arrêt au stand. Sa prise de force hydraulique développe 18 ch, limitant son usage à des travaux légers.
Pour le reste, son attelage trois points standard avec capacité de relevage d’1.5 tonne, ses trois distributeurs hydrauliques et son retour libre le rendent accessibles à de nombreux outils.
L’AgroIntelli Robotti a biné avec précision durant les 3 jours du Fira 2025.
L’utilisateur programme le parcours du Robotti depuis son ordinateur, au bureau. Gestion des fourrières, prise d’une ligne sur deux… tout s’envisage.
Au champ, le système exploite le réseau GPS (idéalement RTK) déjà souscrit par l’exploitant. Une application permet de garder un regard sur la machine et d’alerter en cas d’anomalie.
Guidage de la bineuse possible
En matière de désherbage mécanique avec outil non-animé, le Robotti permet des réglages de précision. L’utilisateur peut prédéfinir des réglages, comme mémoriser une hauteur de relevage correspondant à une profondeur de binage. Le châssis du robot autorise la translation de la bineuse pour un bon suivi des inter-rangs. La bineuse utilise son propre système de guidage, identique à celui équipant des bineuses attelées à des tracteurs standard.
L’AgroIntelli prévient l’utilisateur de toute avarie le concernant. En revanche, il ne reçoit pas les informations que pourraient transmettre l’outil attelé. Au binage, le Robotti ne préviendra pas si l’outil réalise un mauvais travail (mauvaise profondeur, bourrage, binage des rangs…). Des capteurs Lidar détectent tout obstacle en travers de la trajectoire. Une barrière virtuelle stoppe la machine pour lui éviter de quitter la zone de travail définie.
Aujourd’hui commercialisé, le Robotti coûte entre 190 000 € et 200 000 €. Une solution de location de 35 000 €/an (entre 1 et 3 ans) existe, prix déduit du prix d’achat si l’utilisateur achète la machine.
À découvrir : Dossier spécial consacré aux robots agricoles.
3 / Naïo Technologies Orio
Avec son porte-outils Orio, Naïo possède une solution pour la culture en plein champ. Originalité par rapport aux deux machines précédentes : sa motorisation électrique. Le robot dispose de quatre moteurs de 3000 W, fonctionnant en 48 V. Des batteries interchangeables Lithium Fer Phosphate les alimentent. Elles fournissent 21 kWh en standard, et 32 kWh avec le pack optionnel.
Les quatre roues sont directionnelles. L’autonomie va jusqu’à 8 h de travail, soit 5 à 6 ha/jour compte tenu de la dimension des outils et de la vitesse maximale de 5.5 km/h. Une recharge totale dure 4 heures. Passer de 20 à 80 % de charge prend 2 heures.
L’ensemble pèse 1450 kg à vide et mesure 417 cm de long. Il peut même être transporté avec un simple permis BE, selon les caractéristiques de la voiture et de la remorque. Son relevage trois points classique attèle des outils standardisés.
Le Naïo Orio, l’un des robots pour désherber les grandes cultures, peut accueillir une bineuse avec guidage par caméra.
La navigation du Orio se prépare au préalable sur PC, et offre de nombreuses possibilités (gestion de fourrières, parcours spécifiques, affinement des trajectoires…), tout en prenant en compte la géométrie des outils attelés.
Au champ, le guidage RTK permet de contrôler le robot. Une application prévient l’utilisateur si une anomalie est détectée. La machine autonome possède :
- Quatre bumpers ;
- Des capteurs Lidar ;
- Un module de barrière virtuelle pour assurer la sécurité des opérations.
Compatible avec les bineuses à caméra
Employé au désherbage mécanique, l’Orio pourra accueillir différents outils. Au binage, le châssis permet la translation de la bineuse. Cette dernière utilise son propre système de guidage, lequel communique avec le translateur. L’utilisateur peut mémoriser des réglages, mais le robot ne corrigera pas de lui-même un défaut de fonctionnement de l’outil.
Naïo commercialise l’Orio 200 000 €, avec une garantie de 5 ans. Des solutions de location sont possibles.
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