Dans la Marne, les adhérents de la cuma de Margerie-Hancourt ne sont pas à une innovation près. Déjà en 2018, ils avaient été remarqués par la série d’investissements qu’ils avaient réalisé dans l’optique de réduire leur utilisation de produits phytosanitaires. Bineuse, herse étrille et houe rotatives avaient investi les champs des adhérents. Aujourd’hui, c’est pour la pulvérisation localisée au semis qu’ils sont précurseurs.
La pulvérisation localisée au semis
Mais depuis, les 25 agriculteurs ont aussi équipé leur semoir de précision, un Gaspardo, d’un système de pulvérisation localisée au semis. Montant de cette option, 5 600 euros. « Au niveau du semoir, il y a une buse à chacun des 12 rangs, explique Yves Durand, président de la cuma et adepte de ce système. Au moment du semis, on va venir appliquer le désherbant uniquement sur le rang. »
Système assez simple d’utilisation, cela ne demande pas de frais supplémentaires à l’usage, ni à l’entretien. « Nous avons simplement payé 1 000 euros pour équiper le semoir renouvelé de ce système, précise le président. Le coût du semoir est facturé 16,30 €/ha que la pulvérisation sur le rang soit utilisée ou non. »
70 % d’économie de produit
Cette technique permet d’économiser un passage de pulvé avant ou après les semis. C’est selon la culture implantée. « Sur le tournesol, l’efficacité est telle qu’on estime faire une économie de 70 % des volumes de produits phyto », annonce le président. En effet, sur cette culture, lorsque la croissance est rapide, cet agriculteur n’effectue qu’un seul passage de désherbant.
Pour les autres cultures, comme les betteraves, le colza ou le maïs, c’est un peu moins vrai puisqu’il faut compter plusieurs interventions de ce type. « Mais pour ce premier désherbage, on économise tout de même 70 % des volumes, précise t-il. Mais surtout, cela évite un passage dans la parcelle avec le pulvé. » En appliquant la dose de désherbant au semis, cela évite de mettre en concurrence les plantes dès leur levée.
Bonne organisation de chantier
Pour les interventions dans le rang, les agriculteurs de la cuma s’appuient sur la bineuse équipée d’une caméra. Elle est réglée au même écartement que le semoir. Selon les conditions météo et les années, elle est plus ou moins utilisée. « En moyenne, elle effectue entre 400 et 450 ha chaque année », estime Yves Durand.
Utiliser la pulvérisation sur le rang permet également de laisser les plantes compagnes se développer sans qu’elles ne viennent concurrencer les cultures. D’une contenance de 300 litres et une autonomie de 6 ha pour le tournesol par exemple, le système demande davantage d’organisation du chantier. « Pour perdre le moins de temps possible, j’utilise une cuve de 1 000 litres, explique Yves Durand. Je la transvase directement dans la cuve sur le semoir et j’y ajoute le désherbant. »
Plus de sérénité
S’il y a certes, un peu de perte de temps, estimé à 5 minutes à chaque recharge, elle est largement comblée par l’économie du passage de pulvé. C’est une histoire d’une demi heure pour une journée de travail lorsque tout est bien réglé. « Et surtout, on est serein, admet volontiers l’utilisateur. On repart du champ, il n’y a pas besoin de se stresser pour pulvériser ensuite, ni avant le retour de la pluie ou du vent. »
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