Le printemps aura été propice au désherbage mécanique des cultures de maïs. En conséquence, les essais 2022 d’un réseau régional* dans le centre de la France se concluent sur une bonne note pour les stratégies de désherbage du maïs qui reposent entièrement sur l’action mécanique. Elles sont « globalement efficaces », commentent Bastien Chopineau et Édouard Baranger, d’Arvalis. Les passages de herse étrille ou de bineuse ont pu s’opérer sans pluie après l’intervention et, selon les deux observateurs, « cela a limité les repiquages d’adventices .» Le réseau d’essais évalue les différentes stratégies de lutte contre les adventices du maïs depuis vingt ans. Au fil des campagnes, selon les experts, « les stratégies mixtes confirment leur intérêt ». Ils précisent : « Particulièrement avec un désherbage classique à 6-8 feuilles du maïs. »
Les stratégiques mixtes de désherbage des cultures de maïs confirment leur intérêt
Les deux ingénieurs d’Arvalis détaillent la conduite du désherbage obtenant la meilleure régularité dans leurs derniers essais. La herse étrille assure le premier passage. Un binage prend la suite, rattrapé par un désherbage de postlevée à large spectre avant la couverture de l’inter-rang par le maïs. « Il est possible d’inverser l’ordre du binage et du passage chimique en fonction du contexte météo », détaillent Bastien Chopineau et Édouard Baranger. Cette année, ces deux modalités s’avèrent équivalentes.
Du point de vue économique, elles tirent également leur épingle du jeu. Pour un peu moins de 95 €/ha, elles ouvrent les portes d’une forte réduction d’IFT. Les agronomes posent néanmoins une condition de réussite pour ces stratégies : l’absence de fortes populations de graminées. En outre, ils alertent vis-à-vis des binages tardifs. Sur un maïs à 8 à 10 feuilles, gare à l’intervention avec un sol trop humide. Elle peut en effet faire relever des adventices, sans pouvoir réintervenir derrière.
Le pulvé devait sortir deux fois
Du côté des stratégies classiques de désherbage du maïs, le verdict des essais est plus sévère. Pour cause, « la quasi-absence de précipitations courant avril n’a pas été favorable à l’efficacité des herbicides racinaires de prélevée », expliquent Bastien Chopineau et Édouard Baranger, Pour leur part, les stratégies en un seul passage sont aussi décevantes sur le plan de l’efficacité.
« En revanche, les produits de postlevée, positionnés dans des conditions chaudes, voire sèches, ont eu une bonne efficacité sur des adventices qui étaient en train de souffrir. » Les experts tempèrent néanmoins ces observations par l’analyse pluriannuelle des résultats : « Les stratégies de passage en prélevée, rattrapé par une postlevée, permet de plus grande régularité sur flore graminées plus dicotylédones. »
Deux modalités obtiennent une moyenne supérieur au seuil d’acceptabilité dans ce contexte sec de 2022. La première est un double passage en postlevée. Elle impose de la réactivité et est sensible au contexte climatique. La seconde, plus stable et moins onéreuse, atteint néanmoins les 100 €/ha.
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* Le réseau couvre un secteur depuis l’Ile-de-France au Limousin et l’Auvergne. Les essais validés en 2022 se localisent dans le Cher et en Auvergne. Leurs implantations sont intervenues entre le 10 avril et le 5 mai. Les partenaires ayant participé à la réalisation du réseau 2022 : Arvalis, chambre d’agriculture de l’Allier, Ucata, Ceta du val de Morge et Limagrain. L’intégralité des résultats 2022 est à retrouver ici.