La betterave a-t-elle atteint un sommet en 2024 ?

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La betterave a-t-elle atteint un sommet en 2024 ?

Si les rendements de betteraves semblent corrects en 2024, la conjoncture est devenue maussade.

Devenue lucrative ces dernières années, la betterave sucrière risque de ne plus bénéficier de la conjoncture porteuse. Si cette année, elle semble se stabiliser, les producteurs s'attendent à un revers de médaille l'année prochaine.

« C’est maintenant que les agriculteurs vont définir leur assolement pour 2025 », alerte Timothé Masson, économiste à la CGB (confédération générale des planteurs de betteraves). Car en effet, si les feux étaient au vert ces dernières années, la conjoncture semble maussade pour la betterave 2024. « Au Pays-Bas, les sucreries ont déjà demandé à leurs producteurs de réduire de 10 % les surfaces emblavées l’année prochaine », raconte l’économiste. Preuve que le vent a tourné.

Conjoncture maussade pour la betterave 2024

« 2025 ne ressemblera pas aux campagnes de ces dernières années, prévient Timothé Masson. Les cours européens du sucre ont chuté. Et avec eux le prix de la betterave. Les importations des 500 000 tonnes de sucre ukrainien sur le marché européen pèsent sur les cours, explique l’économiste. Même si un plafond de 200 000 tonnes a été fixé pour l’année prochaine, cela ne suffira pas à faire un appel d’air. »

Pour cette année, les betteraviers devraient tout de même passer par une belle porte. Si les niveaux de rendements se confirment. « Les sucreries se sont engagées à payer les betteraves au moins 40 €/t, fait remarquer l’économiste. Et ce prix est nécessaire pour qu’ils puissent couvrir leurs coûts de production. »

Des rendements qui se maintiennent ?

Mais pour le moment, l’heure est aux arrachages de betteraves. Ils ont débuté à la mi-septembre et les rendements semblent corrects. À la limite de la moyenne de ces cinq dernières années, selon l’estimation de la CGB. Les résultats restent très contrastés. Les semis ont été tardifs et les rendements sont décevants dans les zones à fort potentiel.

D’autant que les cas de cercosporiose sont nombreux et qu’avec le retour de la pluie, les betteraves semblent perdre en richesse. Bonne nouvelle, en revanche, du côté de la jaunisse, il semblerait que la météo de cette campagne n’ait pas été propice aux vols de pucerons dans les bassins de production.

Avec des surfaces boostées de 5 % cette année, la production devrait atteindre un niveau correct. De quoi approvisionner les sucreries pendant les 87 à 130 jours prévus. Seule la météo décidera des interruptions… ou non.

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