Si les arrachages de betteraves ont bien débuté, les précipitations de ces dernières semaines ont ralenti la cadence. Dans certaines zones, il est tombé plus de 200 millimètres d’eau en trois semaines. La récolte est donc à l’arrêt.
Betteraves : des rendements pénalisés
Dans d’autres secteurs, qui ont été moins arrosés, les arrachages se poursuivent doucement non pas sans abîmer le sol et une tare tarre conséquente. « Pour le moment, la moitié des surfaces ont été arrachées, tient à souligner Emmanuel Pigeon, directeur de la CGB des Hauts-de-France. Néanmoins, les stocks dans les parcelles s’amoindrissent avec quelques jours d’avance seulement. Alors qu’à date, il y a au moins l’équivalent d’une semaine aux bords des champs. » L’idéal est que d’ici la fin novembre tout soit terminé… mais la météo ne semble pas en accord.
Côté rendements, ils ont été fortement pénalisés par le retard des semis. Avec un mois de végétation en moins, les betteraviers voient leurs rendements se réduire et sont globalement déçus. Mais, « depuis une dizaine de jours, les rendements évoluent passant d’un cumul de moyenne à 75 t/ha contre 85 t/ha, annonce le directeur de la CGB. Seulement, la richesse est encore insuffisante. »
Prix annoncé
Si les parcelles sont exemptes de jaunisse dans les Hauts-de-France, ce n’est pas le cas partout. Certains agriculteurs de Beauce, notamment, seront pénalisés par la maladie. La cercosporiose est en effet bien présente car les conditions automnales douces ont été favorables pour son développement. « C’est également un facteur qui limite la progression des rendements » rappelle Emmanuel Pigeon.
La récolte n’étant pas encore achevée, le sucrier Tereos a déjà annoncé un prix plancher de 42,10 €/t de betterave. À cela, les adhérents de la coopérative peuvent espérer ajouter des dividendes et quelques compléments de vente. Une annonce qui va remotiver les agriculteurs ? Pas sûr… D’autant que le syndicat des betteraviers appelle à la prudence.
Surfaces à surveiller
« Le marché européen du sucre est porteur, nous sommes déficitaires, fait remarquer Emmanuel Pigeon. C’est pour cela que les prix ont progressé. Face aux autres cultures devenues moins attrayantes, ont pourrait imaginer une hausse des surfaces d’ici la prochaine campagne ». Mais il faut bien avoir en tête que nous sommes presque à l’équilibre. La prudence est donc rappelée par la CGB et Tereos.
En effet, les Ukrainiens importent beaucoup de sucre sur le marché européen et avec le Brexit nous avons perdu le marché britannique. Une bonne récolte et tout peut s’inverser. Les betteraviers n’auraient plus accès au marché européen mais mondial, qui frôle tout juste les coûts de production.
« Il peut être néanmoins, nécessaire de pouvoir renforcer certaines usines qui connaissent des campagnes courtes notamment dans le Sud de Paris », précise le directeur. Mais c’est aussi là où le risque de jaunisse est le plus présent.
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