Un chantier d’arrachage de betteraves qui limite les tassements

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Un chantier d’arrachage de betteraves qui limite les tassements

Lors des arrachages de betteraves en conditions humides, les passages de machines et remorques lourdes peuvent tasser le sol.

À la cuma du Haut-Escaut, dans le Cambrésis, un groupe de quatre betteraviers a investi dans son propre matériel d’arrachage pour limiter l’impact du chantier sur le sol.

Si la première motivation des quatre betteraviers de la cuma du Haut-Escaut reste économique, celle qui vient juste après est agronomique, pour préserver le sol. Et ces deux raisons ne sont pas antagonistes, comme le démontre Benoît Leclere, président du groupe située dans le Nord.

Une machine simple

En effet, lors du renouvellement de leurs arracheuses à betteraves, le groupe a préféré choisir une automotrice plutôt qu’une intégrale. « Nous avons acheté une Lectra V2 de la marque Holmer en 2020, se souvient-il. Elle avait 13 ans et peu d’heures au compteur. Elle avait fait des petits travaux dans l’Aube auparavant. » Les quatre agriculteurs ont opté pour cette « petite » machine simple et non pas une intégrale, d’abord pour son coût.

arrachage betteraves

La cuma du Haut Escaut a opté pour cette « petite » machine simple et non pas une intégrale, d’abord pour son coût.

Le prix d’achat a atteint les 20 000 €, pour un coût du chantier facturé 40 €/ha pour une centaine d’hectares à récolter. Le prix d’achat a atteint les 20 000 €, pour un coût du chantier facturé 40 €/ha pour seulement une centaine d’hectares à récolter. Car les adhérents ne voulaient pas s’engager à très grande échelle, la conjoncture n’étant pas fiable et les surfaces diminuant d’années en années. « Mais ça détend, avoue Benoît Leclere. Les coûts de production sont réduits grâce à une charge de mécanisation limitée. Ça donne de la souplesse en cas d’aléas climatiques, économiques ou encore techniques. Si je fais un rendement de 80 q/ha, je m’en sors encore. »

Conduite par l’adhérent, la machine a un débit presque identique à celui d’une intégrale. Seulement faut-il avoir les remorques et les chauffeurs qui vont avec. « Comme nous récoltons nous-même nos betteraves et que nous ne sommes que quatre agriculteurs engagés, on peut choisir les fenêtres météo les plus favorables, fait-il remarquer. Dans la même veine, nous essayons d’arracher toutes les betteraves pour la mi-novembre, afin de pouvoir encore bénéficier des sols ressuyés. » La machine, avec ses roues fines, étant un peu moins portante qu’une intégrale.

Des sols préservés car pas tassés

Ils font attention aux sols, comme au chargement des matériels. Car même si l’automotrice ne pèse que 18 tonnes et n’a qu’une petite trémie, les agriculteurs peuvent décider de ne pas remplir complètement la benne si besoin. « Nous essayons d’être raisonnables sur les chargements, tout comme nous nous appliquons à ne pas rouler au même endroit, précise Benoît Leclere. On considère qu’on a le temps de bien faire les choses. D’autant qu’avec les pneus basse pression que nous avons, je peux dire que le sol, après l’arrachage des betteraves, n’est pas tassé. »

La preuve, la plupart d’entre eux sèment du blé sans labourer et assez facilement. « Je ne remarque pas de variation de rendements dans la parcelle en comparaison avec les autres champs, assure l’agriculteur. Bien sûr nous travaillons nos sols, mais cela reste superficiel. » Toutefois, Benoît Leclere explique que depuis deux ans, il réalise un passage de fissurateur sur les sols secs et légèrement tassés qui accueillent les cultures de printemps. Une méthode qui permet aux plantes de mieux résister aux périodes sans pluie.

arrachage betteraves

Conduite par l’adhérent, la machine a un débit presque identique à celui d’une intégrale. Encore faut-il avoir les remorques et les chauffeurs qui vont avec.

Un chantier bien rodé qui fait attention au porte-monnaie, mais aussi aux sols. Cependant cette organisation ne tient qu’à un fil. D’une part, le nombre d’adhérent et les surfaces engagés dans cette activité risquent de diminuer. D’autre part, il est de plus en plus difficile de trouver ce type de machine d’occasion. Pourtant, il en va de la santé des sols et leur résilience face à la sécheresse.

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