En Gironde, les agriculteurs élaborent des projets et créent, voire « recréent », pour cela de nouvelles cuma. Visite de six d’entre elles qui ne sont pas en panne d’idées.
La cuma des Bidouches va faire du foin
Dans le nord Gironde, sur les cantons de Saint-Savin, Saint-Ciers-sur-Gironde, Blaye, et Libourne, se trouve la cuma des Bidouches. Depuis 2021, année de sa création, elle regroupe sept adhérents. Mais trois à quatre jeunes agriculteurs viendront probablement la rejoindre par la suite. Aujourd’hui, cette cuma propose du matériel lié à la viticulture, notamment une machine à vendanger. Elle possède aussi du matériel lié à la culture d’asperge, pour la récolte, pour la plantation ou encore une dérouleuse.
La machine à vendanger est aujourd’hui en location auprès d’une société d’achat groupé de matériel d’un des adhérents. Le parc restant appartient à la cuma. La cuma des Bidouches souhaite rester à taille humaine. Car cela favorise la cohésion du groupe et la convivialité. Et ainsi une bonne accessibilité aux outils. Au vu des profils élevage des futurs adhérents, elle envisage également d’investir dans du matériel pour les foins.
La cuma des Hauts de Baurech accueille des robots
La cuma des Hauts de Baurech est un bel exemple de cuma viticole girondine. Elle a effet su renaître de ses cendres. Cette coopérative existe en réalité depuis plus de 30 ans. Mais son matériel était vieillissant. Elle voyait aussi ses adhérents partir peu à peu à la retraite. Au même moment, un groupe de jeunes viticulteurs du secteur cherchait à créer une cuma pour investir dans de nouveaux outils. Ils ont finalement adhéré à la cuma des Hauts de Baurech, tout en en reprenant l’administration.
Aujourd’hui, les huit adhérents ont sous leur hangar une belle panoplie d’outils : deux machines à vendanger, un tracteur, deux bennes… Et même deux robots viticoles ! Une première parmi les cuma du département. Aujourd’hui, les projets ne manquent plus, notamment l’arrivée d’interceps pour du désherbage mécanique ou l’achat de tables de chai. La cuma emploie également un mécanicien à temps plein. Elle souhaite, de plus, contractualiser avec un chauffeur. Elle proposera ainsi du service complet à ses adhérents.
La cuma des kiwis de Sainte-Bazeille fructifie
Dans la vallée de la Garonne, la culture du kiwi continue de se développer comme en témoigne la plantation d’une soixantaine d’hectares par la société SCEA Château de kiwis dans la commune de Sainte-Bazeille (47). Cette société, créée en 2022 est d’ailleurs à l’initiative de la création de la cuma des kiwis de Sainte-Bazeille. Constituée le 14 octobre dernier, elle se compose de quatre adhérents : Denis Pons, les Pépinières Chambon, la SCEA de la Source et la SCEA Château de kiwis. Son objectif : être un support de mécanisation pour la production de ce fruit sur le territoire.
À peine créée, de l’intercuma est déjà prévue avec la cuma de Barie pour un épandeur à compost. Ensuite, une commande a été passée pour un télescopique avec la société Camacuma. Pour 2024, d’autres investissements sont en réflexion : épandeur à engrais avec DPAE, tondeuse, broyeur à marteaux.
La cuma de Beaugas a restructuré pour mieux rebondir
C’est un groupe d’agriculteurs émanant d’une autre cuma historique du secteur qui est à l’origine de cette coopérative située dans le villeneuvois (47). Des problèmes de gestion et gouvernance rendant impossible tout nouveau projet, ils ont donc préféré repartir de zéro. Le nouveau conseil d’administration, présidé par Valentin Triballeau, jeune agriculteur installé en élevage bovins, est bien décidé à faire vivre cette cuma autour de matériels d’élevage (remorque plateaux, round baler, épandeur à fumier) et de travail du sol.
Pour ce faire, la jeune structure a racheté du matériel de l’ancienne et mis en place une nouvelle organisation et gestion plus stricte. Mais de nouveaux projets émergent aussi afin de dynamiser cette cuma, comme une houe rotative, une cage de retournement et un épandeur de fumier à table.
La cuma 3MK formalise le partage
Autre exemple parmi les nouvelles cuma de Gironde, la cuma 3MK. Cette coopérative est née dans le nord Lot-et-Garonne, à Monviel. À l’origine du projet, cinq exploitants agricoles, regroupés sur les communes de Monviel et Ségalas, qui partageaient depuis quelques années des outils de traction, travail du sol et entretien des cultures.
La création d’une cuma n’a été qu’une formalité pour ce groupe habitué à échanger. Pourquoi 3MK ? Ce nom est composé des initiales des prénoms des enfants des membres de la cuma : Maël, Mathias, Mathéo et Kilian. Son président Bruno Claude trouve dans le système cuma un moyen de mutualiser le matériel dont, de nos jours, le coût augmente considérablement. Mutualiser les moyens fait ainsi réduire les charges sur les exploitations individuelles, et amène un cadre juridique et légal à la mise en commun par le statut cuma.
Les nouveaux achats de ce groupe sont une charrue 5 corps et un broyeur d’accotement, avec peut-être une réflexion sur un tracteur de forte puissance. Bienvenue à 3MK !
La cuma Agrialliance mécanise pour favoriser la méthanisation
La dernière coopérative née en Lot-et-Garonne est la cuma Agrialliance. Elle se trouve dans la commune de Sainte-Colombe-de-Villeneuve. À la base, un gaec et deux EARL partageaient du matériel au sein d’une SARL. En 2019, un projet de méthanisation en petit collectif naît, accompagné par Cometh 47. Il donne lieu à la SAS Métha Alliance. En injection directe de gaz sur le réseau, la production continue de gaz correspond à l’équivalent de la consommation moyenne de 1 300 habitants.
La création de la cuma, présidée par Sébastien Teyssedre, a pour but de mécaniser la mise en culture de céréales et de cives. Elle regroupe aujourd’hui trois EARL, un gaec et un agriculteur. Ce sont principalement des céréaliers, des éleveurs caprin et bovin. Mais il y a aussi un maraîcher ainsi qu’ un arboriculteur. Tous sont apporteurs de matière au méthaniseur. Et la SAS de méthanisation qui compose cette cuma bien ancrée sur son territoire. « La méthanisation est une solution intéressante pour gérer de manière durable nos effluents d’élevage et coproduits de cultures. Elle nous permet en même temps de réduire la présence de mouches, de pérenniser nos activités agricoles et de protéger les sols », explique en effet Florent Van Kwikkelberghe, le trésorier.
Les premiers outils à mutualiser dans cette nouvelle cuma seront des tracteurs, et des outils de travail du sol, d’entretien des cultures et de mise en culture.
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