À la cuma de Barie, en Gironde, l’accueil est une valeur importante. Maraîchers, céréaliers, arboriculteurs et paysans boulangers cohabitent, mutualisent le matériel entre productions et s’entraident. Cela se traduit par deux à trois nouvelles adhésions tous les ans. Pour la plupart, il s’agit de maraîchers installés sur des petites surfaces avec des productions diversifiées. La frcuma Occitanie a donc organisé un voyage d’études en février dans cette cuma, dans l’objectif de faire se rencontrer les adhérents et des maraîchers venant de l’Ariège, de la Haute-Garonne, des Hautes-Pyrénées, du Gers et du Tarn. L’occasion de discuter avec le groupe, de comprendre comment ils s’organisent au quotidien pour le partage des matériels ainsi que d’aborder les problématiques et les questionnements.
L’ovni cuma
Car sur ces sujets, le réseau cuma est de plus en plus sollicité : maraîchers, groupement de producteurs, espaces tests agricoles… Pas toujours bien connu par ces profils, le modèle cuma questionne. La perspective d’une mécanisation et d’emploi partagé intéresse les maraîchers. Mais ce modèle collectif peut-il répondre à leurs attentes et besoins ? Et à quel coût ?
Réponse de Laurent Brunel, trésorier de la cuma de Barie : « Pour nos exploitations diversifiées, c’est une chance d’avoir autant de matériels à disposition. La cuma nous permet d’accéder à des matériels qu’on n’utilise pas souvent et il n’y aurait pas d’intérêt à les acheter seul. »
L’accueil, un enjeu important pour le réseau
Les adhérents maraîchers ont ainsi partagé les avantages qu’ils voient dans l’adhésion à la cuma : éviter de réaliser des investissements lourds, accéder aux subventions avec des taux d’aide intéressants (de 40 à 60 %), partager les pratiques et l’entraide, tout en évoquant la nécessité d’investir un peu de son temps pour que le groupe fonctionne. « Il y a parfois quelques problèmes de disponibilités de matériels mais on arrive toujours à s’arranger », indique Arnaud Garbay, le président de la cuma de Barie. « Il est primordial d’instaurer des règles et s’y tenir. »
L’ouverture des cuma à ces nouveaux profils est un enjeu important pour le réseau. « Être ouverts et accueillir divers profils d’agriculteurs a permis de maintenir les exploitations de petites tailles sur le secteur », témoigne-t-il.
Regarder ses adhérents d’un œil neuf
L’installation et le renouvellement des responsables agricoles étaient aussi à la une lors de l’assemblée générale de la fdcuma de l’Aveyron. À l’occasion de la table ronde organisée pour l’occasion, des voix se sont élevées pour considérer la problématique de l’installation sous l’angle des cédants également.
Le président de la fédération, Didier Larnaudie, a adressé un clin d’œil aux responsables de cuma en leur contant l’histoire d’Albert, un adhérent dont tout le monde sait qu’il partira sous peu à la retraite, et qui fait l’objet de nombreuses spéculations… « Ne pourrions-nous pas nous mettre autour de la table et discuter de l’avenir des exploitations que nous connaissons ? », s’est-il interrogé.
Point de vue complété par des interventions qui n’ont pas manqué de souligner la responsabilité des agriculteurs eux-mêmes dans les processus d’agrandissement. Mais aussi un tabou, soulevé par Julien Tranier, représentant de JA d’Aveyron : « Certains futurs cédants se demandent si leur exploitation est viable, et donc si la transmission est possible. »
En face, les repreneurs ne manquent pas. Élisa Michel-Maynier, de l’Addear, a par exemple évoqué l’accueil de 450 repreneurs potentiels sur 2022, et de 50 cédants sur 45 exploitations.
L’Addear a donc mis en place avec la fdcuma de l’Aveyron un programme de repérage des agriculteurs en âge de transmettre leur exploitation. Une initiative qui fait mouche, à l’image du travail impulsé par la frcuma d’Occitanie.
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