À Saint-Germier, la cuma La Germoise s’est récemment orientée vers l’acquisition de matériel d’occasion. Son président, Laurent Allard, revient sur les motivations ayant guidé ce choix.
Achat de matériel d’occasion auprès d’un particulier
« Nous étions cinq exploitations intéressées par l’achat d’un plateau de grande capacité, indique-t-il. Mais les prix des plateaux neufs, avoisinant 20 000 € HT, nous ont freinés. Dans le même temps, un adhérent qui cessait son activité d’élevage vendait une partie de son matériel. Il avait, notamment, un plateau à fourrage de 12 m, d’une capacité de charge de 20 t. Cela correspondait exactement à nos critères. Ce plateau, datant de 2009 et étant en bon état, nous a coûté 11 000 € HT, auxquels il a fallu ajouter 1 000 € pour l’équiper de fourragères. Pour ce type de matériel, l’achat d’occasion auprès d’un particulier comporte peu de risques. Nous l’avons financé par un prêt de cinq ans et la facturation se fera aux kilomètres parcourus. Comme nous avons effectué notre première campagne en 2023, nous n’avons pas encore établi notre prix de revient. »
Achat de matériel d’occasion auprès d’un concessionnaire
Satisfaite de cet investissement, la coopérative a décidé de se tourner une fois de plus vers l’occasion. Elle acquiert ainsi un déchaumeur à disques. « La demande d’adhésion de deux agriculteurs à notre activité déchaumeur a été l’élément déclencheur, explique Laurent Allard. Nous étions jusqu’alors équipés d’un déchaumeur à disques Carrier XL de 4,25 m de largeur, avec lequel nous réalisions une moyenne de 700 ha par an pour neuf exploitations. Avec ces deux nouvelles adhésions, il y avait 120 ha supplémentaires d’engagement. Cela nous paraissait difficile à absorber avec notre seul déchaumeur, sans risquer de dégrader la qualité de service.
Sachant qu’une vague de départs en retraite se préparait dans un futur proche, il n’était pas envisageable de fermer la porte à ces nouveaux adhérents, car il en allait de la pérennité de notre cuma. Cette fois, nous nous sommes tournés vers un concessionnaire pour sécuriser l’opération. Dans le cadre d’une reprise, Agri 86 nous a proposé un déchaumeur Horsch Joker de 6 m de large au prix de 36 000 € HT. Financé par un prêt de cinq ans, ce montant incluait la remise à neuf de tous les disques, ainsi que le contrôle et le remplacement, le cas échéant, des roulements de paliers.
Nous avons choisi de n’avoir qu’une seule activité déchaumage qui regroupera nos deux matériels. Outre l’aspect économique, l’intérêt est de disposer de deux outils complémentaires, avec deux diamètres de disques différents. Le premier permet de travailler superficiellement et le second d’être plus agressif, notamment dans le cadre d’une destruction de prairie. Notre objectif est de proposer ce service pour un coût de 12 €/ha, ce qui aurait été inenvisageable avec l’achat d’un matériel neuf. »
Particulier ou concessionnaire ?
Si le choix de l’occasion n’est pas adapté à toutes les cuma, il apparaît cependant comme une excellente solution en vue de pérenniser un groupe, de faciliter le lancement d’une nouvelle activité ou d’améliorer la qualité de service, lorsqu’une activité atteint un seuil de saturation. Suivant le degré de sophistication du matériel, il peut s’avérer plus pertinent de passer par un concessionnaire. C’est à chacun de mesurer les risques et d’estimer les avantages et inconvénients des différentes formules pour acquérir son matériel d’occasion.
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :