Tous les mois, dans les colonnes d’Entraid, la rédaction voit défiler les exemples de groupes qui améliorent leurs revenus, restent maîtres de leurs décisions, reprennent les rênes de leurs exploitations et de leurs territoires. Cela suppose souvent un niveau d’écoute important de la part de leurs partenaires, collectivités, habitants, élus… Il n’y est pas toujours. Nous nous joignons aux agriculteurs pour faire valoir leur capacité à changer les contraintes en atouts. Et nous demandons aux décideurs, aux consommateurs et aux habitants, à tous les échelons, de reconnaître la qualité de leur travail, pour façonner les paysages et pour produire les aliments et l’énergie que nous consommons tous les jours.
Le ras le bol des agriculteurs comme des cuma
La fncuma joint sa voix aux revendications qui s’expriment ces jours-ci dans le monde agricole.
Tous les sujets de mécontentement du monde agricole se cristallisent aujourd’hui dans des manifestations. Partie du Sud-Ouest, la colère se propage sur tout le territoire. Les raisons sont multiples, depuis l’administration de l’activité agricole dans son ensemble jusqu’aux conséquences des aléas récents du climat et des maladies.
Des charges et normes toujours plus lourdes
La fncuma a pour sa part fait savoir qu’elle « s’associe à la saturation générale face à des charges et normes toujours plus lourdes. » Elle cite en particulier « la flambée des prix des matériels agricoles et celle des prix de l’énergie, la fin programmée du GNR et la forte hausse des taux d’intérêt. »
Elle craint un étouffement des groupes d’agriculteurs que sont les cuma, et qui ne fonctionnent que sur le bénévolat.
Pas de compensation pour le carburant
Cette hausse des charges et notamment le prix des machines ne semble pas voir de fin à moyen terme. Quant à elle, la fin programmée des aides au carburant est compensée par des mesures fiscales pour les agriculteurs, et qui bénéficient plutôt aux grandes exploitations. Mais les cuma, tout comme les entrepreneurs d’ailleurs, n’en bénéficient pas.
De grosses disparités
Le traitement médiatique de cette crise a tendance à généraliser un peu vite et à oublier les grosses disparités qui existent au sein même de la profession agricole. L’économiste Jean-Marie Séronie l’a par exemple rappelé dans ses interviews. Il faut souligner qu’en 2023, les immatriculations de tracteurs dits « standards » ont augmenté de 4,2%. La preuve que le dynamisme économique perdure en moyenne et que certaines exploitations s’en sortent plutôt bien.
Le poids de la mécanisation
La fncuma rebondit d’ailleurs sur ce fait. « Dans un contexte où la France est championne européenne des charges de mécanisation et où la compétitivité de la ferme nationale est en jeu, il est temps de se dire qu’il y a aussi un levier à trouver. Moins de 10% du parc machine agricole est mutualisé ». Son président Matthieu Goehry précise : « L’Etat ne se donne aucun objectif sur le sujet, comme il le fait avec le covoiturage ; nous appelons à encourager la mutualisation de machines qui est bonne pour notre portefeuille et l’environnement ».
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :