La colère des agriculteurs s’étend en Europe. Cela ne se résume donc pas à notre Hexagone. Dans les autres pays européens, les agriculteurs sont en colère et le font savoir. S’ils ont pour même objectif de valoriser au mieux leur travail, les revendications sont tout de même un peu différentes.
Colère des agriculteurs européens, des revendications
Tout a commencé aux Pays-Bas, l’année dernière quand le gouvernement néerlandais a proposé un projet de loi visant à réduire les émissions d’azote des élevages. Ni une, ni deux, les agriculteurs hollandais ont pris leur tracteurs pour démontrer leur mécontentement. Puis, ce sont les pays de l’Est qui les ont suivis.
En Pologne, Hongrie, Bulgarie ou Roumanie, ce sont les importations de produits agricoles ukrainiens qui viennent bousculer la balance commerciale et la valeur de leurs produits. L’Union européenne a d’ailleurs annoncé, le 31 janvier, vouloir réduire les importations de volaille, d’œufs et de sucre. Les filières agricoles françaises, bousculées par cette concurrence, saluent la réponse mais regrettent le délai d’application. En effet, cette mesure ne rentrera en vigueur qu’en juin prochain.
Le gasoil agricole, une priorité ?
En Allemagne, la fronde a commencé en décembre 2023. C’est avant tout la réforme sur la fiscalité du GNR qui les a fait grincer des dents. Depuis plusieurs semaines, les Allemands réclament une « préservation des subventions liées au diesel agricole ».
En Belgique, les agriculteurs se sont joints récemment à la colère générale. Ce sont avant tout les normes administratives, la réglementation européenne et les importations de produits non communautaires qui poussent les agriculteurs dans la rue.
En Grèce et en Italie, les agriculteurs ont aussi rejoint le mouvement fin janvier. Dans ces pays, la raison principale évoquée est fondée sur la hausse des coûts de productions. Enfin, en Espagne, ce sont les sécheresses à répétition sur fond de réglementations étouffantes qui ont poussé les agriculteurs à prendre leurs tracteurs pour manifester leur mécontentement.
Réponses de l’Europe
Qu’elles que soient les revendications et les pays, ce malaise, qui s’étend comme une tache d’huile dans toute l’Union européenne est avant tout causé par un ras-le-bol et un manque de considération du travail agricole. Des convois de tracteurs filent d’ailleurs vers Bruxelles ce 1er février 2024.
La réponse de la Commission européenne s’est faite le 25 janvier avec le lancement d’un « dialogue stratégique », annoncé par Ursula Von der Leyen. « Ce dont l’agroalimentaire en Europe a besoin, c’est une perspective à long terme. Une façon prévisible de progresser. Le temps est venu de trouver un nouveau consensus », lance-t-elle. Une pression dont Bruxelles se serait bien passée, à quelques mois des élections.
Par ailleurs, l’Europe a annoncé ce 31 janvier également un gel de la réglementation sur les jachères pour un an. Mesure vivement contestée et représentative des normes environnementales qui pèsent sur les exploitations européennes. D’autres annonces devraient être proclamées d’ici la fin de semaine.
Pour rappel, la balance commerciale agroalimentaire française poursuit son recul. Selon Agreste, « en novembre 2023, l’excédent des échanges agroalimentaires français atteint 713 millions d’euros. Il diminue de nouveau sur un an (- 157 millions d’euros par rapport à novembre 2022).»
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