Le labour permet d’atteindre différents objectifs. Il est entre autres l’unique moyen de retourner entièrement la surface travaillée en enfouissant les résidus végétaux et le stock de graines d’adventices en surface. Pour parvenir à un bon résultat, quelques conseils de réglages de la charrue qui s’appliquent aux charrues portées travaillant dans le sillon et représentent la majorité des ventes dans les cuma.
Commencer par les réglages du tracteur
Avant les réglages de la charrue, le tracteur doit aussi être préparé. La première vérification consiste à mesurer l’entre-pneus. Cette distance, souvent comprise entre 1,20 m et 1,50 m, dépend du type de charrue utilisée. Elle est généralement fournie par le constructeur. Un détail à se faire préciser avant l’achat de la charrue, au risque que la distance entre-pneus ne soit pas adaptée à la charrue choisie.
La mesure de l’entre-pneus arrière et de l’entre-pneus avant doit être similaire. Un entre-pneus avant de 10 cm supérieur à l’arrière est toléré. Au-delà, le tracteur aura une tendance à rouler en crabe dans le sillon. Il en résulte une hausse de la consommation de GNR et une usure prématurée des pneumatiques.
Lors du montage de pneumatiques larges, le choix est souvent fait d’augmenter la distance entre les pneus avant. Cela permet de gagner en rayon de braquage. Une bonne chose pour les demi-tours avec d’autres matériels, mais pas pour la pratique du labour.
Ne pas oublier les pneumatiques
Ensuite, vérifier la pression des pneumatiques suivant la préconisation du constructeur. Le mieux étant de peser l’ensemble. Sur-gonfler entraîne une diminution de l’adhérence et un tassement qui peut créer une semelle de labour. La pression doit être identique à droite comme à gauche. Un côté sous-gonflé, et la charrue ne sera plus d’aplomb.
Du côté du relevage, les chandelles sont de longueur identiques et fixées en position fixe sur les bras de relevage. La position flottante est à privilégier avec des outils comme le semoir pour absorber les inégalités du terrain. Avec une charrue portée, laisser les stabilisateurs libres. Ne pas oublier de remettre le semoir en position fixe lors des phases de transport.
Enfin, équilibrer le tracteur avec des masses avant pour bénéficier d’une bonne traction des quatre roues.
Pour les réglages de la charrue, la profondeur en premier
Ensuite, les réglages de la charrue se déroulent dans un ordre précis. On commence par la profondeur suivie par l’aplomb, le talonnage le déport et le dévers. La profondeur de travail se règle avec le relevage et la roue de jauge située à l’arrière. Ensuite vient le réglage de l’aplomb c’est-à-dire la verticalité des étançons lorsque la charrue est au travail. L’ajustement de l’aplomb s’effectue généralement en modifiant la position de la vis d’aplomb sur la tête d’attelage.
Vient ensuite le réglage du talonnage de la charrue. Il consiste à s’assurer que le bâti reste bien parallèle au sol durant le travail, ce qui permet à tous les corps de travailler à la même profondeur. Le réglage s’effectue en jouant sur la longueur du troisième point positionné dans le trou oblong sur la tête d’attelage de la charrue. Les bons réglages de la charrue sont quand l’axe du troisième point reste au centre du trou oblong lors du travail.
Déport et dévers pour finir
Le déport représente la largeur de travail du premier corps. Cette largeur de travail doit être identique à celle des autres corps. Elle est fonction de la taille des versoirs en place. Par exemple 40,6 cm pour un versoir de 14 pouces.
Pour finir, le réglage du dévers. Il consiste à faire en sorte que le tracteur puisse avancer droit sans que le chauffeur apporte de correction via la direction. On peut visualiser un mauvais réglage du dévers quand le troisième point penche à droite ou à gauche. Un dévers bien réglé permet de tirer parti de la puissance disponible du tracteur, de limiter l’usure des pièces travaillantes et d’augmenter le débit de chantier. Généralement sur les charrues actuelles, ce réglage est hydraulique et est réalisé en même temps que le déport.
Préserver la glisse des versoirs
La pratique est de moins en moins réalisée, mais le graissage des versoirs lors du remisage de la charrue présente un intérêt. Il protège de la rouille. La couche de rouille affecte la durée de vie du versoir. Mais elle empêche surtout la terre de bien glisser sur le versoir.
Dans des sols non usants, la rouille sur les versoirs peut mettre un certain temps à disparaître. La terre colle à cette couche de rouille. Il en résulte une consommation supérieure de GNR, jusqu’à ce que le versoir retrouve sa brillance et redevienne lisse. Pour les charrues équipées de versoirs en plastique, utilisés en terre collante, il est conseillé de ne pas stocker la charrue à l’extérieur. En effet, les rayons du soleil peuvent affecter la durabilité de cet élément.
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