Un tiers des charges variables
Les coûts des poussins et de l’aliment, généralement contractuels, représentent 80 % des charges. L’amortissement du bâtiment, les frais financiers et de frais de gestion sont autour de 12 %. Les 8 % restants sont des charges variables sur lesquelles l’éleveur a quelques marges de manœuvre. Le tiers de ces charges variables correspond aux frais de chauffage. Les autres postes étant la litière, l’eau et l’électricité consommée pour la ventilation, l’éclairage, les chaînes d’alimentation et d’abreuvement. Pour l’instant, une majorité des poulaillers sont chauffés au propane. Cependant, les résultats économiques observés avec les chaudières biomasse (miscanthus, plaquettes de bois, déchets de scierie…) sont intéressants. Ces chiffres relayés par Vincent Blazy de l’Itavi, mettent en lumière l’intérêt d’une bonne isolation du bâtiment. Cela doit être étudié dès la conception du poulailler, en ciblant les matériaux isolants appropriés, dont l’épaisseur évolue entre 40 et 60 mm en général. Plus c’est épais, plus le coefficient d’isolation est élevé.
Impact sur les dépenses de chauffage
Une bonne isolation a un impact positif sur les dépenses de chauffage, mais aussi sur le confort des volailles lors des pics de chaleur estivale. Un sujet particulièrement sensible dans les régions méridionales. En présence de fuites d’air ou de ponts thermiques (liés parfois à une mauvaise pose de l’isolation), le comportement de l’animal va évoluer, indiquait Wejdene Chetouane de l’Itavi, lors du Space 2023. La répartition des volailles dans le bâtiment est un indicateur visuel. Les performances zootechniques, telles que l’indice de consommation ou la fréquence des pododermatites, risquent d’en pâtir. Pour diagnostiquer les flux d’air parasites, certains utilisent des fumigènes ou des caméras thermiques. Notons que les systèmes d’échangeur-récupérateur qui recyclent la chaleur provenant de l’air extrait du poulailler, transféré ensuite à l’air neuf entrant, peuvent alléger votre facture d’énergie. L’entretien régulier des installations de ventilation, ainsi que la vérification des sondes de température et des sondes hygrométriques, sont recommandés pour préserver une bonne ambiance dans le bâtiment.
Ré-isoler le bâtiment ?
Cependant, sur le long terme, c’est l’ensemble de la structure qu’il faudra songer à ré-isoler en procédant éventuellement par étapes. D’abord les endroits les plus exposés au vent. Puis le reste des cloisons. Alors que l’investissement dans la coque d’un poulailler s’amortit comptablement sur une trentaine d’années, c’est plutôt une quinzaine d’années pour l’isolation. L’intérêt économique d’un tel réaménagement dépendra aussi du rapport entre le coût de la ré-isolation et le coût du chauffage. Pour ce type de travaux, il est possible dans certaines régions de bénéficier d’aides publiques, de type PCAE, qui peuvent atteindre entre 30 et 40 % du coût.
Repères technico-économiques
Les prix des matériaux et des prestations des entreprises ont beaucoup évolué ces dernières années. Voici quelques repères indicatifs observés début 2023, qui peuvent varier selon les régions :
- 10 à 15 €/m2 de mousse alvéolaire
- 4 à 5 €/m2 de laine de verre
- 20 € le panneau sandwich de 1 m2 et 70 mm d’épaisseur
- 30 à 50 €/m2 de béton
Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :