L’entretien des haies, des arbres, des différentes zones boisées procure une grande quantité de bois de biomasse, difficile à valoriser. Ces branchages sont le plus souvent brûlés. La litière à base de plaquettes était déjà utilisée dans des départements voisins et dans l’Allier, de nombreux agriculteurs se sont lancés dans l’aventure.
Privilégier les bois blancs
Tout type de bois peut être utilisé. On gagne à donner priorité aux bois blancs (saule, peuplier, tremble, bouleau, noisetier…) et aux résineux. En fait tous les bois conviennent mais moins ils sont denses et plus ils tendent à être absorbants s’ils sont bien secs. Le bois de chêne et de châtaignier est utilisable s’il provient de tiges âgées de moins de 25ans, encore peu riches en tanin. Au-delà de cet âge, ces essences sont mieux valorisées en bois bûches ou en pieux pour les clôtures.
Des plaquettes sèches pour une meilleure efficacité
Si les plaquettes peuvent être stockées à l’extérieur en faisant un tas le plus haut possible, il est préférable de les stocker à l’abri durant 6 à 8 semaines afin d’obtenir une plaquette plus sèche donc plus absorbante.
Côté utilisation, plusieurs techniques peuvent être utilisées vis-à-vis du mode d’apport, de la fréquence des apports et de l’épaisseur des couches, ceci en fonction de la mécanisation disponible, de l’agencement des bâtiments et de l’importance des lots d’animaux. La pratique la plus répandue est l’apport d’une couche peu épaisse de 6 à 8cm avant l’entrée des animaux. Dans ce cas, on utilise 4 à 5m3 de plaquettes à la place d’une tonne de paille. Après une période pouvant aller jusqu’à 3semaines, de la paille ou une fine couche de plaquettes est rajoutée et cette opération est renouvelée jusqu’au curage. Il est constaté que la quantité de paille utilisée est moins importante grâce à l’effet structurant et drainant de la sous-couche. Le passage des plaquettes en pailleuse est aussi possible.
L’apport d’une couche épaisse de plus de 10cm, pouvant aller jusqu’à 20cm, réduit l’efficacité de la litière et entraîne une surconsommation de plaquettes.
Au niveau de l’apparence, les plaquettes en litière s’assombrissent. Elles paraissent sales mais en fait, ce n’est pas le cas. La litière reste longtemps propre et confortable, elle respecte parfaitement le bien-être animal. Aucune blessure, égratignure ou marque d’échauffement n’est constatée. Les animaux se couchent aussi bien sur les plaquettes que sur la paille et restent propres. La température faible de la litière limite le développement des bactéries. Les bovins ne cherchent pas à consommer les plaquettes contrairement à la paille, ce qui permet de mieux contrôler l’alimentation.
Le coût de production des plaquettes se situe entre 5 et 9€ le m3. En comparaison avec la paille, cela correspondrait à une valeur comprise entre 30 et 50€ la tonne. Lorsque toutes les charges sont prises en compte, nous arrivons à une valeur de 18 à 20€ le m3.
Privilégier le compostage
L’utilisation du fumier de plaquettes se fait de la même manière que le fumier pailleux. Le curage nécessite l’utilisation d’un godet plutôt qu’une fourche car la litière est moins liée. Le compostage est conseillé pour améliorer la décomposition de ce fumier.
Celui-ci doit être épandu, composté ou non, en surface sans enfouissement car la décomposition comme celle du fumier pailleux, demande un milieu aérobie.
Aujourd’hui, peu d’agriculteur comptent faire marche arrière. Le choix de pailler les animaux de cette façon permet de valoriser, entretenir les haies, bords de rivière et bois de l’exploitation et de faire des économies en paille.