Tout a commencé par le problème de ramassage des pierres dans les parcelles. « C’est un travail que j’effectuais déjà avec mes parents », se rappelle Sébastien Lacassagne, président de la cuma de la Moulègre depuis 2015. « L’âge avançant et, surtout, le manque de temps dans notre métier d’éleveur m’ont d’abord fait prendre la décision de passer par l’entreprise pour ce travail. En en parlant autour de moi, une dizaine d’adhérents de la cuma et de la cuma voisine des Hauts Plateaux étaient partants pour investir dans une ramasseuse de pierres. Nous nous sommes réunis en intercuma et, en 2020, nous avons investi 37 500 € dans une ramasseuse de pierres pour nos parcelles. » Un outil qui rassemble dix adhérents pour un tarif de 25 €/h, avec en moyenne la réalisation de 75 h/an.
Une ramasseuse de pierres en intercuma, puis une pelle
L’investissement dans la ramasseuse de pierres en intercuma a fait ressortir un vieux projet : l’investissement dans une pelle mécanique. « Un projet qui avait été étudié et abandonné faute de volontaires, indique Sébastien Lacassagne. Mais aujourd’hui, la pelle mécanique permet de répondre à plusieurs besoins. » Cette idée a vite rassemblé une dizaine d’adhérents de plusieurs cuma et l’investissement a été réalisé en 2021 pour un total de 130 000 €.
Le choix s’est porté sur un modèle de 10 tonnes avec godets et un plateau de transport. « Nous avons aussi ajouté un grappin coupeur pour les branches de 20 cm de diamètre et un lamier pour tailler les haies, précise-t-il. Il y avait un besoin de mécanisation pour tout ce qui est élagage et entretien des haies et c’est aussi une activité complémentaire pour la pelle mécanique. » Même si certains étaient sceptiques, argumentant qu’une pelle mécanique ne serait jamais rentable, « elle a déjà réalisé 1 200 heures en 2 ans et rend énormément de services », reconnaît-il.
Une poursuite des investissements
Toujours grâce à l’intercuma, les investissements se poursuivent. Un combiné presse-enrubanneuse pour 85 000 € avec un groupe de sept adhérents, dont quatre comme chauffeurs, avec une organisation en banque de travail. Le combiné réalise 1 500 bottes par an à un tarif de 8 €/botte, sans compter le tracteur. Cette année aussi, l’intercuma a permis l’investissement dans une benne monocoque pour cinq adhérents.
« L’intercuma a aussi permis d’avoir notre premier tracteur en mars 2022 », note le président. La demande provenait d’un jeune installé hors cadre et qui n’avait pas de matériel. « En en discutant, nous avons réussi à former un groupe de cinq adhérents, poursuit-il. Certains ne souhaitaient pas renouveler, d’autres avaient besoin de puissance ou d’un tracteur supplémentaire à certaines périodes. Nous étions partis avec un total de 340 heures et, finalement, il a réalisé 500 h l’année dernière.
Tous ces investissements n’auraient pas pu être réalisés sans l’intercuma. Aujourd’hui, c’est devenu un passage obligé pour continuer à investir. Avec ces investissements, le chiffre d’affaires de la cuma est passé de 10 000 € en 2015 à 65 000 € l’année dernière. Nous sommes encore en progression.»
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