Pourquoi opter pour la récolte du maïs en intercuma ? Pour la cuma de Hours, située dans les Pyrénées-Atlantiques et recensant 60 adhérents dont 30 très actifs, le groupe batteuse est une institution. « Il existe depuis vingt-cinq ans », se félicite Laurent Cabanne, le président. En début de campagne 2021, sa concession Case IH lui livre une Axial flow 7250. Aussitôt la cuma récolte 420 ha de maïs avec. « Et nous devrions atteindre 500 ha à l’avenir avec l’achat d’une coupe flexible pour le soja », précise Laurent Cabanne. Si la cuma a pu réaliser cette récolte avec une moissonneuse-batteuse flambant neuve, ça n’a pas toujours été le cas.
Optimiser le coût de la récolte du maïs avec l’intercuma
Au fil des ans, les membres du conseil d’administration se sont enrichis des expériences passées et ont adapté leur stratégie d’investissement pour optimiser le coût de récolte. « Les deux premières moissonneuses-batteuses que nous avons achetées étaient d’occasion, se souvient le président. Nous avons eu plusieurs soucis sur la seconde, avec une panne assez grave. » La revente de celle-ci n’avait pas permis de solder les échéances. De ce fait, la cuma se retrouve à la fin des années 2000 avec un boulet de 20 000 € à solder. Si cet événement a été délicat à gérer sur le plan financier, il a poussé les dirigeants à entamer une réflexion sur le système d’investissement. En résulte la décision de mettre en place une intercuma avec une structure du Gers et une politique de renouvellement uniquement avec du matériel neuf.
La dynamique du coût de la récolte du maïs détonne
Cette mutualisation du besoin permet de réaliser 1 000 ha sur l’année avec un investissement commun aux deux coopératives. Inévitablement, les tarifs d’utilisation s’en ressentent. « Grâce à l’intercuma, nous atteignons aujourd’hui un tarif de récolte du maïs à 105 €/ha et nous avons soldé les 20 000 € de perte sur la revente de la dernière machine d’occasion il y a quinze ans. Avant de créer l’intercuma nous étions plutôt à 115 €/ha. Sur la même période les entrepreneurs ont augmenté leur tarif », se réjouit Pierre Touya. Le trésorier prévoit toutefois une augmentation des tarifs pour la campagne 2022 en lien avec la hausse des prix du gasoil.
Deux cuma : un même niveau d’exigence
Il y a quinze ans, c’est par l’intermédiaire de sa fdcuma, que Pierre Touya se met en relation avec la cuma de Peyrelade, dans le Gers. Les deux partenaires trouvent un terrain d’entente sur la complémentarité de leur objectif. « Lorsque nous les avons rencontrés, ils voulaient une troisième machine pour passer rapidement leurs 2 000 ha de blé. Nous, nous cherchions une moissonneuse-batteuse neuve pour récolter le maïs. Nous avons passé un accord pour qu’elle soit libérée début septembre, quoi qu’il arrive », détaille Laurent Cabanne.
Si l’intercuma fonctionne aussi bien sur la durée, trésorier comme président sont d’accord : c’est grâce à un même niveau d’exigence des deux structures sur l’entretien et le nettoyage. « Ils n’ont pas un gros délai avant de nous la ramener mais elle est toujours prête quand elle arrive ici. Inversement quand nous la renvoyons là-bas, elle est impeccable », assure Laurent Cabanne. Il se souvient qu’une année, la cuma gersoise a appelé pour signaler un problème sur les filtres mal nettoyés lorsque la machine est arrivée chez eux. Aussitôt, il s’est rendu sur place avec d’autres membres du conseil d’administration pour régler le problème. « Mais depuis nous avons changé de salarié et ça n’arrivera plus », se félicite-t-il.
Des compromis nécessaires
Trouver un accord entre plusieurs groupes en activité demande aussi de s’adapter aux usages des uns et des autres. Les adhérents de la cuma de Hours se sont ainsi calés sur leurs partenaires concernant le renouvellement tous les trois ans. « Nous voulions que l’investissement se fasse une fois dans leur concession et une fois chez nous, mais finalement ils ont des tarifs plus avantageux donc nous passons toujours par leur concession », rapporte encore le président. Pour faire durer l’accord dans le temps, il faut également anticiper le fait que l’évolution de la situation pour l’un des partenaires impacte forcément l’autre.
« La dernière machine n’a été renouvelée qu’au bout de quatre ans car, dans le Gers, ils étaient en réflexion sur leur stratégie suite à la baisse des surfaces à battre », relate Laurent Cabanne. Pour préserver l’intercuma, les agriculteurs d’Hours ont accepté de partir sur un modèle plus puissant qui permettait à ceux de Peyrelade de passer à une barre de coupe plus grande. Ainsi, ils ont adapté l’équipement à l’évolution des surfaces et pu ajuster le nombre de machines.
Du côté de Hours, « il faut encore affiner les réglages avec Case IH ». En effet, la nouvelle batteuse, plus puissante, se retrouve « sous alimentée avec notre récolteuse à maïs huit rangs et nous avons des problèmes de qualité du grain », constate le président en regrettant la mise en route qui a été « un peu rapide l’année dernière ».
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