En Bretagne, l’entraide intercuma est vitale. Entre 2010 et 2020, un quart des exploitations laitières ont disparu. Cela a engendré une évolution des attentes des exploitations, avec plus de surfaces à récolter et peu de main-d’œuvre. De plus, les surfaces ensilage de maïs baissent dans certains territoires. Dans le même temps, les investissements des automoteurs de récolte ont connu une forte hausse, ce qui nécessite d’avoir plus de surface pour maîtriser les prix de facturation. Les arrangements et l’entraide entre cuma sont alors apparus comme une solution face cette nouvelle problématique.
Naissance de l’Union de cuma du Grand Ouest : l’entraide intercuma s’amorce
L’Union de cuma du Grand Ouest a été créée en début 2022. L’union regroupe trois cuma : cuma de L’Oudon à Méral (en Mayenne), cuma de Saint-Thiédou à Penguily et de Saint-Glen (en Côtes-d’Armor). Chaque cuma possédait sa propre ensileuse. Les cuma faisaient face à une baisse d’activité pour certaines et à un besoin de renouvellement pour d’autres.
En associant les trois groupes, ils sont passés de trois à deux ensileuses pour récolter 900 ha de maïs et 450 ha d’herbe. Le groupe a choisi de vendre deux ensileuses (Claas 940 et JD 8500) pour investir dans une John Deere 8500 Prodrive 4RM, bec dix rangs et pick-up 3 m. L’investissement est d’environ 433 000 € hors taxe. Le prix de revient sans carburant ni main-d’œuvre conduite est de 100 €/ha. Dans le fonctionnement de l’union, la facturation sera sans main-d’œuvre et sans carburant. Chaque cuma est responsable de la conduite. L’union facture à chaque cuma la part annuité, entretien et assurance.
Entraide pour l’ensilage du maïs
Depuis six ans, la cuma Rance Arguenon, de Languenan (22), et la cuma de la Vallée de la Chèze, à Treffendel (35) , distantes de 70 km, s’entraident. Au démarrage, les deux cuma ont une seule ensileuse chacune et beaucoup de surface (plus de 600 ha par cuma). L’objectif est un échange de surface d’environ 100 ha, soit quatre jours de travail. Il n’y a pas d’échange d’argent, on équilibre le service d’une année sur l’autre. Depuis le départ, l’échange a été possible seulement une année (en 2021). En plus de l’échange, les groupes s’entraident en fournissant un service de main-d’œuvre. Il y a deux ans, la cuma Rance Arguenon manquait de main-d’œuvre et la cuma de Treffendel a répondu positivement. Et pour cette année, c’est l’inverse, la cuma de Treffendel a fait une demande et la cuma Rance Arguenon a fourni une semaine de main-d’œuvre.
Échanges entre cuma pour la moisson, un bon exemple de l’entraide intercuma
• Cuma des Forêts à Plessala (22) et cuma de la Travailleuse à la Chapelle-Janson (35)
Première année d’échange pour la cuma de Plessala. La cuma de la Chapelle-Janson travaille depuis plusieurs années avec d’autres cuma pour la moisson, cette année, elle recherchait une nouvelle cuma pour réaliser la moisson. Plessala et la Chapelle-Janson ont deux moissonneuses, dont chacune une Claas Lexion 650. La cuma de Plessala a récolté 120 ha à la Chapelle-Janson et la cuma de la Chapelle-Janson environ 70 ha. L’entraide permet une qualité de service pour les adhérents en sécurisant les coûts.
•Cuma la Saint gilloise à Saint-Gilles (35) et cuma de la Vallée du Lié à Plouguenast (22)
Deuxième campagne de moisson pour les deux cuma. Elles réalisent la moisson d’environ 550 ha de céréales avec trois machines. Elles mettent leurs moyens en commun et établissent un prix de revient ensemble, sans GNR ni main-d’œuvre.
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