Les résultats de son ACV(1) sont majoritairement en faveur de la méthanisation sur 16 indicateurs clés, dont le changement climatique. Une étude de l’Inrae se donnait l’ambition de présente un bilan environnemental global de la méthanisation agricole. Le travail était assez inédit et intégrait les trois fonctions associées au processus de méthanisation: la production d’énergie, la gestion d’effluents et la fertilisation des sols.
Bilan environnemental globalement positif
L’analyse de l’Inrae distingue deux schémas. L’un est qualifié de ‘culture’. Les résidus de cultures et les Cive y constituent presque 80% des apports. Le second, le schéma ‘élevage’, fait quant à lui la part belle à une production basée sur les effluents (50% des apports).
Dans les deux cas, les résultats de l’ACV avec méthanisation sont comparés au bilan d’un système équivalent sans méthanisation. Et dans les deux cas, le scénario avec méthanisation montre de meilleures performances sur une majorité de critères. Sous le prisme du changement climatique par exemple, les deux hypothèses ‘avec méthanisation’ proposent une performance supérieure à leur témoin de plus de 60%.
La réglementation fixe des bonnes pratiques essentielles
Alors que «la méthanisation pourrait constituer un des leviers majeurs pour atteindre un mix de gaz 100% renouvelable dans les réseaux en 2050», le développement d’une filière «repose principalement sur la méthanisation d’intrants agricoles tels que les résidus de cultures, les effluents d’élevage et les Cive. Ces substrats pourraient assurer 50 à 75% de la production de gaz renouvelable», ponctue l’institut de recherches.
Sur quelques critères en revanche, la méthanisation présente un impact environnemental plus lourd. L’étude de l’Inrae précise néanmoins que ce bilan est à nuancer.
Exemple avec le critère de l’eutrophisation des eaux douces pour lequel le scénario ‘culture’ s’avère moins performant que son témoin sans la méthanisation, si celui intègre bien la mise en place de Cipan. Sans ces cultures intermédiaires pièges à nitrates dans le scénario témoin, les différences se gomment.
Cive, couverture des stockage, épandage adapté
De la même manière, le rapport précise les bonnes pratiques, sans lesquelles le bilan environnemental de la méthanisation agricole ne pourra être. «Au-delà de l’utilisation des résidus de cultures, un des principaux enjeux repose sur le potentiel de mobilisation des Cive.» . Le rapport pointe donc notamment l’importance d’introduire des Cive. Il en va de même avec la parfaite maîtrise de la production du gaz. Le document insiste par exemple sur le respect de l’obligation de couverture des stockage du digestat. Leur non-couverture dégrade en effet fortement la bonne performance des deux schémas ‘avec méthanisation’, ne serait-ce que sur le critère du changement climatique. De la même manière, des pratiques vertueuses de l’épandage du digestat y optimiseront fortement le cycle de l’azote.
(1) L’Analyse du Cycle de Vie (ACV) permet d’identifier les principaux postes de pollution et les leviers potentiels d’amélioration lors de la réalisation d’un produit, processus ou d’un service.
Pour retrouvez le rapport complet: Site de l’Inrae.
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