L’ensilage du maïs 2024 s’oriente vers une saison particulièrement longue. Les éleveurs, les cuma et les entreprises de travaux agricoles doivent s’y attendre. Dans les régions habituellement les plus précoces, les ensileuses devront être prêtes dès le mois d’août, d’après les premières prévisions d’Arvalis et ses partenaires. Mais au regard des conditions météorologiques difficiles en début de cycle, « deux périodes de semis se sont imposées », constate Anne-Sophie Colart, animatrice de la filière maïs fourrage au sein d’Arvalis.
Les premiers ensilages avant le 31 août
Ainsi la prévision cette année distingue deux cartographies de démarrage des chantiers de récolte, pour prendre en compte ces deux séquences d’implantation. La première carte se base sur l’avancement de la maturité des maïs fourrage semés sur fin avril jusqu’au 10 mai. Dans le sud de la région Centre-Val de Loire, en Midi-Pyrénées, dans le Limousin et en Rhône-Alpes, les plus précoces de ces cultures devraient atteindre le stade le plus propice à la récolte avant le 31 août. Celui-ci correspond à « l’atteinte du stade de 32% de matière sèche plante entière », rappelle le communiqué de l’institut du végétal.
Sur les deux-tiers sud de la France, les conditions humides du printemps ont perduré les 15 premiers jours de mai avec d’importantes quantités de pluie. En conséquence, les dates de semis se sont retardées par rapport aux normales. Cette période d’intempéries a même pu obliger à des resemis. « Les chantiers de semis ont repris sur la dernière décade de mai pour se poursuivre jusque courant juin », précise Anne-Sophie Colart. La seconde carte de prévisions concerne cette seconde vague d’implantations.
La saison 2024 de récolte du maïs fourrager promet de s’étaler dans le temps.
L’ingénieure note par ailleurs : « Contrairement à l’année dernière, le mois de juin, plus froid que la médiane des dix dernières années – et plus particulièrement dans le quart nord-est –, n’a pas permis de rattraper le retard pris. » Ainsi les agronomes s’attendent à de nombreux ensilages tardifs, « après la mi-octobre », dans plusieurs bassins de production.
Méthodologie
Cette année, l’estimation des dates de récolte du maïs fourrage profite d’une nouvelle méthodologique.. Pour chaque département comportant plus de 1 000 ha de surfaces de maïs fourrage en 2024 (source Agreste), les experts d’Arvalis ont défini différents cas types. Un cas type correspond à une station météo, un groupe de précocité représentatif de la zone et une date de semis adaptée au contexte de l’année. Au total 199 d’entre eux (•) ont été identifiés sur le territoire hexagonal.
Ces cas types ont été associés aux données météo de l’année en cours, jusqu’au 26 juillet, et à sept jours de météo prévisionnelle, puis aux données historiques fréquentielles médianes sur 15 ans pour les semaines à venir. Le résultat est une estimation précise de la période à laquelle le stade optimal de récolte, de 32 à 33 % de matière sèche plante entière, sera atteint. L’interpolation des données météo permet ensuite de produire ces cartes.
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