L’ensileuse de la cuma est équipée pour mesurer la matière sèche en instantané. Yoann Lezé connait les données: «D’habitude, la moyenne du groupe se situe autour de 33-34%. Mais en 2016, nous avons tous été piégés, avec une moyenne à 37-38%.» L’éleveur est installé «depuis 12 ans. Je n’ai jamais connu une valeur alimentaire si faible et une telle baisse de production laitière.»
Cette baisse, il l’estime à 10% environ et pour lui, la mauvaise qualité des maïs ici est liée à l’année climatique: il n’est pas convaincu que sa récolte aurait été de bonne qualité, même en réussissant à récolter à 34 % de matière sèche.
Côté organisation, «notre cuma fonctionne comme une ETA: il n’y a pas de planning à l’avance. Il faut parfois faire de grosses journées mais nous arrivons à satisfaire tout le monde. En 2016, le maïs avançait tellement vite que nous avons fait appel à d’autres cuma pour environ 60 ha car nous étions débordés.»
Méthodes évolutives
«Pour déterminer le stade de récolte, je faisais autrefois des analyses de matière sèche sur un échantillon de trois pieds, mais c’était trop approximatif.» Depuis 2016, il utilise la méthode de deux collègues de la cuma: «j’observe la floraison pour cibler une date de récolte deux mois plus tard. Avec cette technique, ils ne se trompent pas beaucoup, à condition que l’année soit standard au niveau hydrique notamment.»
A l’approche de la date, «je fais le tour de mes parcelles une fois par semaine pour observer l’intérieur des grains. Quand la partie laiteuse a disparu du bout du grain, j’ensile 10 à 15 jours après.»
Au grès de ses tours de plaine, il a acquis de l’expérience: «Je constate que la plante reste plus ou moins verte selon la profondeur du terrain dans les différentes zones du champ, alors que les grains de maïs, eux, sont davantage homogènes. J’aime bien récolter à 35 % de matière sèche et je ne me trompe pas en général.»
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