1-Le choix entre le traditionnel œillet et la rotule
Œillet fixe, vissé ou rotule K 80 sont les trois choix de liaison entre le tracteur et les épandeurs de fumier. Mais beaucoup ont remarqué le phénomène, surtout dans un travail sur des parcelles en pente. Un épandeur se vide de l’avant vers l’arrière. Quand on a épandu le premier tiers de la cargaison, on se retrouve parfois avec un manque d’adhérence sur les roues arrière du tracteur et un œillet qui tape contre le chien de fermeture.
Ce dernier est juste une sécurité. Il n’est pas conçu pour forcer vers le haut. En plus, lors des déplacements sur route avec un épandeur chargé, le jeu entre l’œillet et le piton provoque un choc qui nuit au confort et participe aussi à son confort. Avec un attelage rotule K 80, le jeu est inexistant. L’œillet s’use aussi avec le temps. Un œillet vissé sera plus facile à remplacer et donne le choix alors d’opter pour une rotule.
2-Le confort avec la flèche suspendue
La suspension de flèche est généralement un équipement proposé de série pour les épandeurs de fumier. Elle participe au confort et à la moindre usure de l’épandeur. La plus courante est la suspension à lames qui peut être de deux sortes. La première dispose d’une suspension à lames longitudinales, avec une fixation du timon généralement sur un point de pivot à l’avant de la caisse, et les lames ressort installées à l’arrière dans le prolongement. Pour la seconde, le timon est accroché sous la caisse, et les lames ressort placées transversalement devant la caisse.
De plus en plus, on trouve aussi des suspensions de flèche oléopneumatique. Ce type de suspension, en plus du confort de conduite qu’elle procure, est obligatoire en cas de l’installation de la pesée dynamique pour plus de précision. Pour les épandeurs à deux essieux, la manipulation de la suspension permet de reporter la charge sur le tracteur pour gagner en traction. Peu d’incidence sur le report de charge en simple essieu. Le risque en manipulant la suspension est de modifier l’angle du cadre d’épandage et donc la répartition du fumier dans la parcelle.
3-Les bons pneumatiques
Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour le choix des pneumatiques pour un épandeur simple essieu à caisse étroite. Est-ce qu’il y a des contraintes de largeur totale ? Si ce n’est pas le cas, on prendra le pneumatique le plus large possible pour la portance et pour moins marquer les sols. La hauteur du pneumatique est aussi importante. La dimension la plus vendue est 650/75R32.
Pour un épandeur simple essieu, le PTAC est de 16 t. 13 t à l’essieu, plus 3 t de report de charge avec un attelage à œillet. On arrive à un PTAC de 16 t maximum. Si on charge, seulement au champ, un épandeur de 14 ou 16 m3 avec du fumier, on sera bien au-dessus du PTAC. Pour les pneumatiques, il est donc important de prendre en compte la charge technique de l’épandeur. Suivant les manufacturiers, les indices de charge peuvent être différents pour un pneumatique de même dimension. Un élément à prendre en compte.
4-La chaîne marine vulgarisée
La chaîne marine, de dimension 14 ou 16, équipe la majorité des épandeurs de fumier. L’important, c’est la résistance de la chaîne à l’allongement et à la déformation du maillon. Cette résistance est déterminée par son grade. Plus il est élevé, plus elle sera résistante à la déformation. La chaîne Vaucanson se retrouve plus sur les épandeurs à chaux. Elle est réputée pour avoir une meilleure force de traction et plus de résistance. Attachées aux chaînes, les barrettes jouent aussi sur la qualité d’approvisionnement des hérissons.
5-La porte guillotine pour la régularité des épandeurs de fumier
La porte guillotine a un véritable intérêt. Elle participe à la régularité de l’épandage. Son rôle consiste à écrêter le tas, afin de présenter un front de fumier constant devant les hérissons. Avec des produits légers, la porte peut être partiellement fermée pour alimenter seulement le bas des hérissons et avoir un effet table d’épandage. Partiellement ouverte aussi au démarrage avec du fumier un peu mou. Cela évite d’avoir un tas lors des premiers mètres de travail. Le tablier accompagnateur relié au tapis, technologie Buchet utilisée aussi par Chevance, permet également au fumier de ne pas s’écrouler dans la caisse durant le travail. La hauteur du tas est régulière, même dans les parcelles en pente, en montée ou en descente.
6-Hérissons verticaux ou table d’épandage?
Pour épandre du fumier lourd à 30 ou 40 t/ha, les hérissons verticaux restent la technique la plus adaptée. La table d’épandage, composé de hérissons horizontaux, est recommandée pour les produits légers comme le compost ou la fiente de volailles. Le produit est projeté sur une hotte et retombe sur des plateaux munis de pales, qui l’éjectent sur une grande largeur. Les principaux avantages de la table d’épandage sont la possibilité d’apporter un faible dosage par hectare sur une grande largeur, avec une régularité peu altérée par le vent.
En revanche, elle dispose d’une mécanique plus complexe, donc plus coûteuse et plus lourde, demandant plus de puissance. Elle n’est pas adaptée pour les fumiers compacts. Des solutions polyvalentes existent comme des cadres interchangeables hérissons verticaux / table d’épandage . Une solution chronophage. Une autre possibilité consiste à positionner une hotte derrière les hérissons verticaux. Il est ainsi possible de réduire la dose par hectare, mais sans la même précision.
7- Le choix de la régulation
Choisir une régulation avec DPA permet de maintenir une dose constante à l’hectare, sans influence des variations de vitesse du tracteur. À condition que le chargement soit homogène et que la densité du tas soit la même sur toute la longueur de la caisse. Un système de pesée statique permet de connaître le poids du chargement pour régler le DPA. Avec un système de pesée dynamique, la régulation automatique du débit s’effectue en fonction du poids réel de fumier dans la caisse tout au long du travail. Une solution indispensable pour l’épandage de produit à forte valeur fertilisante comme ceux épandus avec une table d’épandage.
8-La bonne caisse pour les épandeurs de fumier
Le choix de la taille de la caisse sera différent selon l’organisation des chantiers. Avec un épandeur un essieu roulant chargé sur la route, choisir un volume de caisse permettant de ne pas dépasser les 16 t de PTAC est un bon moyen de rester dans les clous de la réglementation routière. Avec un chargement de l’épandeur uniquement à la parcelle, la hauteur de la caisse doit être adaptée au matériel de chargement. Pour un chargement homogène, la longueur doit être un multiple de la largeur du godet utilisé pour le chargement. Une caisse de 5 m sera chargée avec un godet de 2,50 m. On gagne ainsi en régularité d’épandage et en temps de chargement. À l’arrière, il est possible d’installer des volets de bordure pour limiter les projections en bord de parcelle.
9-La France championne de la centrale hydraulique
Très peu demandée à l’étranger, la centrale hydraulique est plébiscitée en France, particulièrement par les cuma. Le premier avantage est qu’elle permet de ne pas polluer les huiles des différents tracteurs utilisés. Le second avantage est de gagner un peu de puissance disponible. Quand on fait tourner la pompe hydraulique du tracteur, on va perdre un peu de puissance disponible. Se servir de la prise de force pour entraîner une centrale hydraulique permet d’utiliser une puissance déjà distribuée.
10-Dernière ligne droite pour le freinage
L’échéance approche. En 2025, le freinage double ligne pneumatique ou hydraulique sera la norme. Les tracteurs neufs n’auront plus de freinage simple ligne. Le choix du type de freinage pour les nouveaux outils tractés est donc important. Pour les matériels utilisés par plusieurs tracteurs en cuma, le système de freinage devra être compatible. La tendance chez les constructeurs de matériels est une orientation vers le freinage pneumatique, plus simple et moins cher. Des matériels encore commandés aujourd’hui avec un freinage simple ligne seront ensuite difficilement revendables.
Sécurité: ça n’arrive pas qu’aux autres
Cela fait partie des faits divers que l’on retrouve dans les médias pratiquement chaque année. « Dramatique accident du travail. Un agriculteur a perdu la vie. Il était en train de nettoyer un épandeur à fumier, dont le mécanisme était en marche, lorsqu’il est tombé dans l’engin. Il semblerait que le tuyau servant pour le nettoyage se soit coincé dans l’épandeur, faisant basculer la victime qui a été entraînée par le tapis roulant. » En plus du bon sens qui doit être de réaliser le nettoyage avec le mécanisme des épandeurs de fumier à l’arrêt, des solutions sécurisées existent comme la plateforme déplaçable. Suivant les régions, la MSA peut aussi accorder une aide financière dans le cadre des projets de sécurité et d’amélioration des conditions de travail.