Printemps 2024 : les lisiers au plus près du sol

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Printemps 2024 : les lisiers au plus près du sol

La cuma 4 Chemin (Gurunhuel, 22) dispose désormais d’une tonne Pichon SV 20 avec une rampe à pendillards 15 m (©Jean-Marc Roussel).

La saison d’épandage lancée, plusieurs cuma en profitent pour mettre en service leurs derniers investissements. Tour d’horizon des tendances sur les tonnes à lisier dans l’Ouest.

Les tonnes à lisier s’en donnent à cœur joie depuis que la pluie est finie. Quelques cuma dans l’Ouest étrennent ainsi leurs derniers investissements pour l’épandage du lisier. Plusieurs groupes où les adhérents utilisent par eux-mêmes le matériel adoptent néanmoins le pendillard. À Plougonver (22) par exemple, la cuma de Panthou épand de l’ordre de 20 000 m3/an. Elle renouvelle en augmentant le volume de 3 m3 avec un modèle Samson de 18 000 l. Surtout elle se dote d’une rampe de 16 m.

Epandage du lisier : le pendillard assoie sa position

Pour sa part, la cuma la Printanière (Bréal-sous-Monfort, 35) avait déjà cherché à épandre en pendillards en conservant sa précédente citerne. Le test d’une première rampe de 7 m n’avait pas été concluant et son matériel n’était pas compatible avec la seconde rampe qu’elle envisageait. La coopérative opte finalement pour un renouvellement complet. Elle met ainsi en route une Pichon SV 18, avec une rampe pendillards de 15 m. Les adhérents se disent satisfaits, entre autres par la phase de remplissage qui dure moins de quatre minutes, dépressurisation incluse. Néanmoins ils identifient déjà un inconvénient de leur matériel. Le bouchon qui assure l’ouverture sous les broyeurs répartiteurs est un système moins pratique que la poche avec tuyau.

Tonne à lisier neuve en cuma

En Bretagne, le pendillard constitue environ la moitié des activités cuma d’épandage liquide. À l’instar de la cuma de Panthou, les groupes continuent d’investir (©Jean-Marc Roussel).

Des alternatives qui se démocratisent pour l’épandage du lisier

La cuma de l’Équipe (Saint-hilaire-du-Maine, 53) vient de renforcer son parc avec une quatrième tonne à lisier. Pour sa remorque de 21 000 l, elle a opté pour une rampe 15 m. Ses responsables mettent en avant plusieurs arguments de cette dimension par rapport à une version plus large. Dans cette cuma, plusieurs éleveurs conduisent la tonne à lisier. « Une rampe plus large, ce n’est plus le même matériel en termes de complexité, de robustesse… On passe à deux broyeurs répartiteurs. Donc c’est plus cher aussi », résument-ils. Si la cuma compte sur cet outil pour consolider l’activité d’un nouveau tracteur de 250 ch, le pari semble bien parti pour être gagnant. En un mois, sa tonne Mauguin a réalisé 200 voyages.

Tonne Mauguin de la cuma l'équipe

La cuma de l’Équipe (53) a jugé qu’une largeur de rampe de 15 m était un bon compromis.

La méthanisation booste l’enfouisseur

« Selon les secteurs et les usages, le choix d’équipements dominants varie un peu », observe Hervé Masserot, référent épandage du réseau cuma. En présence de systèmes associant élevage hors sol et cultures annuelles, « on peut trouver plus d’enfouisseurs par exemple. L’avantage est que l’on fait tout en un passage. »

Animateur machinisme pour les cuma sur l’Est de la Bretagne, Gurvan Leboulc’h complète : « Beaucoup de groupes agricoles où il y a de la méthanisation ont aussi cette demande. » Y voyant en même temps l’intérêt de préserver encore mieux la valeur fertilisante des effluents, « les cuma se rendent comptent que ça fonctionne et qu’elles ont souvent la puissance de traction suffisante pour ces équipements. »

Disposer d’une gamme complète d’équipement

Ainsi la cuma de Piré (35) propose désormais la prestation avec un enfouisseur à dents Evers de 7 m. Il s’adapte sur l’une ou l’autre de ses deux tonnes Samson PG20 et PG II 25. Peu après la mise en route, les utilisateurs constataient la bonne qualité d’enfouissement du lisier d’une part . D’autre part, certes le débit de vidange (équivalent à 5 m3 par minute) avec l’enfouisseur est loin des 10 m3 par minute que les pendillards atteignaient dans les mêmes conditions, mais l’impact sur le débit de chantier global reste faible. En effet, « c’est la phase transport qui en est le plus limitante ici. Même si on prend quelques minutes de plus pour vider, le nombre de tours à l’heure change peu », relativise Gurvan Leboulc’h.

Activité d'épandage de digestat en cuma

La présence d’adhérents traitant du digestat contribue aussi à l’évolution des équipements du groupe (©Gurvan Leboulc’h).

Reste que l’utilisation de la tonne à lisier sur la culture pérenne qu’est la prairie est favorable à l’engouement pour le pendillard. « L’avantage est que l’on augmente la largeur de travail par rapport à la buse. Donc on augmente le débit de chantier », reprend Hervé Masserot. Son homologue en Normandie Frédéric Lavalou complète : Dans le bocage du bassin manchois, l’équipement dont le développement est le plus notable, « c’est vraiment le pendillard à patin. »

Tonne à lisier Samson PG avec enfouisseur Evers

À 40 m3/ha, la qualité d’enfouissement du lisier est au rendez vous avec l’enfouisseur de la cuma de Piré (©Wanig Peron).

Rampe à patins et petites tonnes

La rampe de pendillards à patin concilie la largeur à une dépose de l’effluent sous la végétation. L’argument commercial semble avoir porté ses fruits auprès des polyculteurs éleveurs selon l’expert normand qui retient surtout un enseignement de cette période d’hiver et printemps compliquée pour les activités d’épandage du lisier : « Les tonnes de petit format ont assuré le service. Certains groupes ont parfois sauvé la situation comme ça. » Plusieurs cuma orienteraient leur réflexion pour continuer de disposer, en complément, d’une tonne simple essieu par exemple de 12 000 l, en pneumatiques extra larges et bien équipée.

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