Les utilisateurs de rampe à patins témoignent de leurs satisfactions, lors d’une démonstration sur l’épandage à Scaër (29) en février. La cuma du Minez, basée sur la commune, a fait ce choix. Dans le cadre du plan de relance elle achetait voilà trois ans, deux rampes à patins Bomech. Son président, Pierre Sinquin, souligne que l’effet léger des patins suffit à favoriser l’intégration du lisier dans le sol. En même temps il limite le salissement de l’herbe. « Le retour des vaches gagne une huitaine de jours par rapport au pendillard. » Pour lui, la cuma ne reviendra pas à un autre système car le patin lui semble un très bon compromis entre le pendillard et l’enfouisseur. Pour sa part, le salarié Fabien Padellec évoque les bouchages. Ils surviennent « plutôt avec des lisiers de début de saison, mal préparés. Et c’est toujours dans les broyeurs répartiteurs, qu’il faut parfois ouvrir pour un nettoyage. »
La rampe à patins, un matériel d’épandage encore méconnu
La cuma de Coat Losquet aussi a opté pour le système à patins. Il y a tout juste un an, elle mettait en route sa rampe Agriest, la première du département. Laurent Garo représente la cuma de Rosporden et partage le constat. « Il peut y avoir parfois un peu de bouchage, mais cela ne vient pas des tuyaux de 38 mm », qui selon certains seraient trop petits. L’adhérent de la cuma de Coat Losquet insiste sur la préparation des lisiers, qui doit être correcte, puis souligne par exemple : « Les sondes d’insémination n’ont rien à faire dans une fosse. »
Les bouchages sont le fait du lisier et non du matériel
Là aussi, la pression sur chaque élément est somme tout assez faible (une vingtaine de kilos). C’est suffisant pour laisser un travail relativement propre et avec moins d’odeur qu’un pendillard. Dans le département, ce dispositif peut ainsi travailler à la même distance des habitations qu’un enfouisseur (15 m). Hervé Masserot, conseiller du réseau cuma spécialiste de l’épandage précise qu’il s’agît là d’une particularité : « Aujourd’hui, dans la plupart des départements, la réglementation considère la rampe à patins plutôt comme un système à pendillards. »
À l’échelle de Bretagne, seulement 2 % des effluents liquides seraient épandus via ce système. Une enquête du programme Abaa démontre qu’en revanche, le pendillard a conquis les campagnes : il réalise presque la moitié des épandages (48 %). Tandis que le volume épandu à la buse reste important (35 %), l’usage d’enfouisseurs représente tout de même 15 %. La cuma de Scaër-Ouest a pour sa part opté pour cette alternative. Son président Ronan Le Bourhis témoigne avec l’appui d’une mise en action vraiment parlante de l’enfouisseur à disques : Même légèrement enfoui, l’azote du lisier est bien valorisé.
Enfouisseur, sans tonne et automoteur
Deux outils de l’ETA Emery achèvent le tour d’horizon comparatif. Le premier, l’épandeur sans tonne assure le début de saison (1,5 mois). Son grand intérêt réside dans la préservation de la structure du sol. Patrice Emery met en effet en avant que la charge par essieu est presque trois fois moins élevée qu’avec une tonne à lisier 2 essieux. En revanche, l’épandage sans tonne est un chantier qui demande une certaine logistique.
L’automoteur Ploeger de type trike, avec chargement par l’avant, présente des intérêts comparables. Comme il se ravitaille à partir d’une tonne « taxi » de 27 m3 ne faisant que du transport routier, l’automoteur n’évolue quasiment que dans la parcelle. Ainsi le chantier maintient propres les routes. D’autre part le tassement est limité par une répartition de la charge sur toute la largeur de l’engin. Toutefois, pour ce chantier, il faut prévoir 1000 m3 minimum.
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