L’ensilage de maïs versé n’était qu’un très lointain souvenir pour Ludovic Guittet, président de la cuma La Genote (Vendée). Les tempêtes de septembre 2024 lui ont rappelé combien cette situation devient vite un casse-tête. En ce 23 octobre 2024, il reste 105 ha à récolter sur les 450 que représentent les 14 adhérents. Et cela dans des parcelles non drainées.
Des semis tardifs
« Les semis se sont terminés très tard, fin juin début juillet, mais les maïs étaient beaux. La tempête a tout mis à plat alors qu’ils arrivaient à peine à maturité. » Mais à cette contrainte de cet ensilage de maïs versé s’est ajouté la pluie. Des terrains détrempés pas tous drainés qui impliquent de reporter le chantier ou d’affronter les enlisements. La cuma possède deux machines, une Claas Jaguar 840 avec un bec Kemper 8 rangs à petites toupies, et une Krone Big X 480. « La Claas fait en priorité les parcelles les moins versées mais ne s’en sort pas trop mal. Nous avons enlevé quelques éléments du bec Kemper, les pointes centrales et des décrotteurs. »
Cueilleurs modifiés sur les deux ensileuses pour l’ensilage du maïs versé
La Krone se débrouille mieux mais grâce à des adaptations. « Nous avons acheté cette machine d’occasion en raison d’un prix très attractif, notre budget étant limité. Au printemps dernier, au vu des conditions météo, nous l’avons équipée d’un pont arrière moteur, et nous ne le regrettons pas ! » Sur les premiers chantiers d’ensilage de maïs versé, il fallait bien disposer des 4 roues motrices.
Le cueilleur EasyCollect 600-2 souffrait en revanche de bourrages. « L’inspecteur technique de Krone nous a fait démonter les diviseurs extérieurs et installer des releveurs en fer rond. Le résultat est bien meilleur. Avec la suspension hydraulique du pont arrière, on peut en plus gérer le piquage du cueilleur, ça aide. »
Pas de solution miracle pour l’ensilage de maïs versé
Frédéric Danieau fait partie des adhérents qui conduisent les deux ensileuses de la cuma. Il constate qu’il n’y a pas de solution miracle pour l’ensilage de maïs versé. « J’essaye de prendre le maïs perpendiculairement au sens de la verse, et de changer d’angle de temps de temps. On arrive à ne pas trop en laisser au sol mais le débit de chantier est divisé par deux. »
Sur le bec Krone, le retrait des diviseurs fait qu’il n’y a plus de palpeur pour gérer la hauteur. C’est un élément de plus à surveiller pour le chauffeur. La tâche est d’autant plus délicate dans les parcelles binées ou fertilisée à l’enfouisseur.
Des bourrages à l’éclateur
Les enlisements constituent l’autre point noir de cette saison 2024. Là non plus, pas de solution miracle. « Au détourage, je laisse cinq rangs, que je récolte à la fin. Comme les bords de parcelle sont souvent plus humides, cela évite d’y passer deux fois. » Après la tempête, certains adhérents ont voulu ensiler aussitôt, bien que le maïs ne soit pas encore à maturité. « Dans des maïs à 28-30 pourcent de matière sèche, nous avons subi des bourrages de l’éclateur, et ça n’a rien d’agréable d’aller sous l’ensileuse pour débourrer dans ces conditions ! Nous avons fini par ouvrir l’éclateur à fond pour éviter les ennuis ».
Les questionnements ne sont pas terminés à la cuma La Genote. En effet, après cette campagne d’ensilage de maïs versé tardive, les adhérents se demandent comment ils vont semer leur blé.
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