L’agriculteur qui témoigne à la tribune cherche de longue date à faire évoluer ses méthodes de travail. « En adoptant l’éco-conduite, on gagne quelques litres. Quand on modifie son système, on change d’échelle », résume Vincent Leborgne. En effet, il existe de nombreuses solutions pour réaliser des économies de GNR, dont l’éco-conduite. Devant l’assemblée générale de la frcuma Ouest en février, l’éleveur laitier en Seine-Maritime expose quelques chiffres de son expérience, certes récente, du semis direct. « J’ai fait l’intégralité de mes semis de blé et d’orge 2023 avec un semoir direct à dents en 3 m. » La différence en termes de GNR nécessaire est flagrante : avec 12 l/ha, l’implantation en direct de ces céréales aura nécessité moitié moins de carburant que ses précédents itinéraires, pourtant simplifiés.
Tout ce qu’il faut savoir sur la réglementation encadrant le GNR !
Des économies de GNR notables
Le témoin précise ne pas observer à ce stade de différence de rendements. Il ne cache pas pour autant les difficultés. Si son essai sur 9 ha de maïs en semis direct en 2022 avait été concluant, « en 2023, j’ai eu 30 ha à semer deux fois. » Vincent Leborgne reste cependant convaincu de son choix d’évoluer vers le semis direct, qui lui demande de surcroît beaucoup moins de temps de travail. « Avec ces 150 à 200 h de moins sur le tracteur à l’année, il y a aussi un gain sur le plan du renouvellement des matériels que je ferai moins rapidement. »
12 l/ha en semis direct contre 25 l/ha en TCS
« Je me suis aussi intéressé à l’éco-conduite. Mais je me rends compte que lorsque les fenêtres météo sont serrées, il faut faire très vite les chantiers. » Si le Normand relativise ainsi le potentiel de leviers tels que l’éco-conduite, ses voisins de tribune signalent tout de même que le mode de conduite du tracteur à un impact sur le GNR consommé à la fin de la journée.
Facture de GNR : attention à la vitesse !
Conseiller cuma en Bretagne, Jean-Marc Roussel liste surtout les paramètres que l’agriculteur, ou la cuma, doit absolument maîtriser s’il entend raisonner sa facture de GNR. L’adéquation entre le tracteur et son outil, le poids ou la bonne gestion des pneumatiques… l’expert compile les points de vigilance. « La vitesse ou encore la profondeur de travail engendrent aussi de la consommation de carburant. » Selon lui, l’enjeu est de taille : « Quand vous facturez une prestation de labour 100 €/ha et que vous dépensez 30 € en carburant, il ne reste déjà plus que 70 € pour payer le matériel et la main-d’œuvre. Aujourd’hui, pour une cuma, le carburant pèse de l’ordre de 23 % du chiffre d’affaires. C’est équivalent à la main-d’œuvre. »
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