Semer du maïs à côté d’un champ d’escourgeons jaunît, ce n’était pas encore arrivé à Nathanaël Signez, agriculteur à Villers Saint-Barthélemy dans l’Oise. Pourtant, en 2023, les agriculteurs n’étaient pas en avance non plus… Mais pas à ce point. Fin mai, tout était terminé. Semer du maïs en 2024 relève de la patience.
Semer du maïs en 2024
Sur ses 40 hectares de maïs prévus en 2024, le Picard en a déjà semé une douzaine début mai et espère bien emblaver encore une vingtaine d’hectares d’ici le week end. « Le gros du travail sera fait, espère t-il. Il ne reste que les zones humides, où l’eau stagne, où je n’arrive pas encore à accéder. Alors j’attends. » Peut-être même qu’il devra abandonner certaines surfaces.
La quasi totalité des surfaces semées en maïs serviront à nourrir une partie de son troupeau d’une centaine de vaches laitière en ensilage. S’il en reste, il essayera de le vendre en maïs grains. « Avec les semis retardés, je ne récolterai pas l’ensilage avant mi-septembre et les grains fin octobre, estime l’agriculteur. J’espère que l’automne sera sec sinon la récolte risque d’endommager les sols. » Et que le soleil va vraiment s’installer car pour les premiers maïs semés, leur couleur jaune montre bien une carence en chaleur.
Sol bien travaillé
Pour ce printemps, Nathanaël Signez a dû utiliser sa charrue pour travailler ses sols. Trop humides. « D’habitude, je laboure mes parcelles en hiver mais cette année ça n’a pas été possible, explique t-il. Alors j’ai labouré mes parcelles au fur et a mesure. Mais il a d’abord fallu détruire les couverts. » Il a choisi de travailler finement son sol avec deux passages de herse rotative.
Pourtant, le semoir qu’il utilise et qu’il partage en cuma est capable de semer dans une parcelle moins finement travaillée. « Le travail du sol lui a permis de sécher plus rapidement, précise l’agriculteur. Et cette année, les mottes s’éclatent bien grâce aux alternances de pluies et de sec. »
Fertilisation starter
Pour Nathanaël Signez, pas besoin non plus d’ajouter de l’engrais starter. Cet éleveur a misé sur le lisier et le fumier de son exploitation. Question de prix et de disponibilité. « En temps normal, j’épands le lisier et le fumier sur toutes les parcelles destinées au maïs, explique t-il. Mais cette année, je n’ai pas pu accéder à certaines parcelles, faute de portance suffisante. » Il faudra donc mettre la main à la poche et épandre un engrais starter dans ces zones.
Question variétés, malgré les retards de semis, Nathanaël Signez n’a pas fait évoluer ses plans. « J’ai gardé les variétés que j’avais prévu, les indices de précocité sont encore valables, estime t-il. Et puis, c’est toujours compliqué d’avoir des semences en fin de campagne. En revanche, j’inverserai peut-être l’ordre de récolte. Avec un maïs grain pour les premiers semis et le reste en fourrage. » Il faudra surement découper les parcelles selon l’humidité et la portance des sols.
Désherbage mécanique en suspens
Pour ce qui est des ravageurs, pas besoin d’attendre très longtemps après le passage du tracteur pour les voir. À peine passé, les corbeaux sont déjà dans le semis. L’agriculteur a pourtant utilisé des semences traitées et tente d’enterrer davantage la graine… Au détriment d’une levée rapide.
Dans quelques jours, il faudra penser à désherber les parcelles. « Si la météo le permet j’utiliserai la bineuse ou la herse étrille de la cuma, envisage t-il. Mais je crains que leur utilisation ne soit compliquée cette année. » Les jours sans pluie se comptent sur les doigts de deux mains… Il faudra d’abord finir les semis.
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