Grâce à ses deux salariés, il fait bon à travailler pour la cuma Dessilex (62). En tout cas, c’est l’image que s’efforce de donner Guillaume Carlu, trésorier de la cuma et éleveur de vaches laitières. En effet, depuis huit ans, le groupe de huit adhérents embauche un salarié pour l’activité désilage qui a vu le jour en 2015. « Nous avions décidé de créer cette activité pour décharger un peu notre emploi du temps, se souvient-il. Nous savions que nous allions devoir embaucher. Nos statuts de cuma nous permettaient également d’être un groupement d’employeurs. Nous avons donc embauché une personne à temps partiel pour la conduite de l’automotrice. »
Deux salariés à plein-temps
Très vite, le salarié a effectué quelques travaux à droite et à gauche en plus de sa mission principale. Le confort ou la nécessité d’avoir un salarié s’est fait de plus en plus ressentir de la part de quelques adhérents. En 2018, la crise du lait pousse le groupe à réaliser un audit de leurs exploitations via le Mécagest. « Il en est ressorti que la mise en commun de nos exploitations serait bénéfique, explique l’éleveur. À trois éleveurs, nous décidons de franchir le pas d’une cuma intégrale avec à la clé l’embauche d’une personne à mi-temps en 2018. »
Entre-temps, le premier salarié démissionne et c’est l’occasion pour le groupe d’embaucher une deuxième personne à plein-temps. C’est Éric qui a la place et on lui confie les chantiers de pressage. Depuis quatre ans, le binôme se répartit les tâches selon les motivations et envies.
« Rien n’est vraiment fixé mis à part les missions de désilage et de pressage, avoue le trésorier qui s’appuie beaucoup sur leur autonomie. Chaque semaine, nous nous réunissons pour répartir les heures chez les adhérents selon les travaux à effectuer. »
Un chantier qui avance
Une autonomie appréciée des deux salariés. « Nous sommes maîtres de notre temps, lance Mickaël. Nous nous arrangeons selon nos contraintes et nos préférences pour effectuer tel ou tel chantier. Et lorsque les périodes de semis ou la récolte arrivent, c’est nous qui organisons les chantiers pour que le débit soit le plus rapide possible. » Un bonus, en plus de conduire du matériel performant et assez récent.
L’organisation, si elle semble brouillonne reste bien rodée entre les adhérents. « Il le faut pour assurer les chantiers rapidement, insiste le trésorier. Nous sommes davantage réactifs grâce à nos deux salariés. Nous avons testé lors d’un chantier d’épandage. Mon collègue a fait six tours entre l’arrivée du véto, les coups de téléphone, l’inséminateur, etc. Pendant ce temps, le salarié en faisait 24. On sait que lorsque le chantier a débuté, ça avance. » Une efficacité qui n’est pas négligeable avec les périodes de sec ou de pluie, de plus en plus longues. « Ça déstresse ! Et ça réduit la charge mentale », s’enthousiasme Guillaume Carlu.
Donner envie de rester à la cuma Dessilex
Toutefois, le groupe est bien conscient de la chance d’avoir deux salariés qui travaillent aussi bien. « Sans eux, on n’y arriverait pas, fait remarquer le trésorier, qui ne pourrait pas embaucher une personne à plein-temps pour son élevage. Leur polyvalence, leur capacité à s’adapter, mais aussi leurs compétences, n’ont pas de prix. »
Encore faut-il leur donner envie de rester dans ce groupement d’employeurs. Pour cela, les adhérents de la cuma s’y attellent tous les jours et tentent de créer un cadre de travail agréable. « On sait que leurs missions ne sont pas toujours amusantes, avoue Guillaume Carlu. En contrepartie, on essaye de leur donner de la souplesse et on leur laisse le volant. »
Car le groupe en est conscient : « s’ils ne sont pas bien chez nous, ils auront vite fait d’aller voir ailleurs ! »
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