Le coût total d’un chantier de pressage en balles rondes dépend naturellement de nombreux facteurs. Nous avons choisi ici d’explorer l’effet du nombre de balles réalisées annuellement par la machine, et du débit de chantier. Pour cela, nous partons d’une presse à balles rondes à chambre variable avec chambre de 1,80 m. Achetée 43 000 € et utilisée durant 6 ans, elle réalise 3 000 balles/an, pour un coût de 3 €/balle filet compris. D’autre part, le tracteur qui la mène est un modèle de 150 ch, coûtant 16,80 €/h. Avec un taux de charge moteur de 35 % en moyenne, il consomme 12 l/h de GNR à 1,20 €/l. Enfin, la main-d’œuvre est chiffrée à 23 €/h, et le débit de chantier s’élève à 35 balles/h.
La presse représente les 2/3 du coût de chantier de pressage
Dans ces conditions moyennes, le coût total du pressage atteint 4,50 €/balle. La presse elle-même représente les deux tiers de ce montant. Puis vient la main-d’œuvre pour 14,5%, et enfin le tracteur et le carburant à parts quasi égales.
L’effet volume sur le chantier de pressage
Dans l’hypothèse où la presse ne produirait que 2 000 balles/an, son coût passe de 3 à 4,20 €/balle, soit 40 % de plus. Le chantier complet monte quant à lui à 5,80 €/balle, soit 29 % de plus. C’est une situation qu’on rencontre plutôt en zone herbagère avec peu de céréales. On peut considérer que ce coût plus élevé reste acceptable dans la mesure où il s’applique d’abord à un fourrage de qualité synonyme de litres de lait ou de kilos de viande, et non à un simple produit pour litière que constitue la paille.
Et si on monte à 4 000 balles/an ?
Dans l’autre sens, il arrive assez souvent que des presses en cuma atteignent 4 000 balles/an, notamment avec une bonne complémentarité foin, paille et enrubannage et une conduite organisée (salarié ou entraide). Dans cette hypothèse, la presse elle-même descend à 2,30 €/balle, soit 23 % de moins qu’avec 3 000 balles/an. Le chantier de pressage passe quant à lui en dessous des 4 €/balle et perd 13%.
Et si on pousse à 5 000 balles/an, ce qui s’observe parfois sur le terrain, la presse coûterait alors moins de 2 €/balle. À ce niveau, la machine seule ne pèserait pas plus lourd que le filet. Le chantier dans son ensemble tomberait à 3,55 €/balle. Toutefois, à ce degré intensif d’utilisation, il faudrait pour être juste reconsidérer la durée de détention de la presse. Une valeur de 4 ou 5 ans serait plus logique. Le modèle de calcul s’en trouverait alors changé.
L’effet débit sur le coût de chantier de pressage
Pour le débit de chantier, nous sommes partis d’une hypothèse de 35 balles/h. Mais si le chantier se déroule en conditions favorables, chauffeur efficace, terrain plat, beaux andains, liage et éjection rapides, on peut espérer monter à 45 balles/h. Dans ce cas, le coût du chantier hors conduite descend de 3,85 à 3,65 €/balle, soit 5% de moins.
En prenant en compte la main d’œuvre, le total passe de 4,50 à 4,15 €/balle, soit 8 % de moins. Dans l’autre sens, avec des andains peu fournis ou des pentes qui rallongent le temps de dépose de la balle, le débit peut tomber à 25 balles/h. Le chantier hors conduite monte alors de 3,85 à 4,20 €/balle, et le total main-d’œuvre incluse grimpe quant à lui de 4,50 à 5,15 €/balle. Soit 14 % de plus.
D’autres hypothèses à envisager
D’autres hypothèses de travail pourraient faire l’objet d’un calcul prévisionnel. Ainsi, la comparaison ficelle contre filet faisait partie de nos simulations dans l’édition Rayons X de 2020. Mais aujourd’hui, sur le terrain, le débat semble en grande partie éteint au profit du seul filet. Il peut également être pertinent de s’interroger sur l’option hacheur. D’un côté, c’est un investissement plus élevé, un besoin de puissance supplémentaire et plus de carburant dépensé. De l’autre, on peut gagner un peu en densité de balles, donc en coût de pressage, transport et logement.
Avec ou sans hacheur
Dans le cas de l’herbe, le travail de la mélangeuse s’en trouve d’autre part facilité, avec un gain en usure et en carburant. Mais le chiffrage précis de tous ces paramètres constitue une équation complexe à établir. Dans une réflexion d’achat, il serait aussi intéressant de prendre en compte le temps de liage et d’éjection, qui diffère notablement d’un modèle de presse à un autre. Ce facteur joue un peu sur le débit de chantier et donc le coût de la balle quand on y inclut la traction et la main-d’œuvre.
Enfin, n’oublions pas la densité de pressage, pas toujours identique d’une presse à l’autre. Elle fait qu’un coût à la balle élevé peut être compensé par une densité supérieure et finalement un coût à la tonne correct.
L’effet GNR sur le coût de chantier de pressage
Avec les fortes variations du prix du GNR subies récemment, il est intéressant de vérifier comment le coût du pressage s’en trouve influencé. Par rapport à notre hypothèse de tarif de 1,20 €/l, le fait de retrouver le niveau d’il y a quelques années, à 0,80 €/l, ferait gagner 0,14 €/balle. Soit 420 € sur une saison de pressage de 3 000 balles. A l’opposé, une hausse supplémentaire poussant le GNR à 1,60 €/l augmenterait le coût de la balle de 0,14 €. Avec un supplément annuel de 420 €.
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