En pleine saison d’ensilage de maïs, fin 2019, Aymeric Leliège débute sa carrière à la cuma Selloise. Depuis début 2021, il y est à temps plein et en CDI. Le salarié de cuma a suivi une formation agricole. D’une part ce cadre lui permet d’avoir «une meilleure compréhension du métier d’agriculteur et donc des attentes des adhérents», et puis il avait réalisé ce cursus avec des jeunes qui, depuis, se sont installés et sont adhérents de la cuma.
Les jeunes parlent aux jeunes
Malgré ces installations récentes de jeunes adhérents, Aymeric Leliège se pose des questions sur l’avenir de sa cuma. En effet, à l’interrogation des perspectives du groupe à cinq ans, sa réponse est parlante: «Il faut que les choses avancent.» En cela, il rejoint l’avis de jeunes adhérents de la cuma qui aspirent à prendre des orientations qui répondront à leurs besoins à moyen terme. Or, comme dans la plupart des cuma, les adhérents qui approchent de la retraite penchent plus naturellement pour un ralentissement des investissements, des projets. À l’inverse, Aymeric encourage les cédants à voir la cuma «comme un atout dans la cession de leur exploitation.»
La portée de l’entretien hivernal à la cuma Selloise donne un exemple concret. Entre sécurité et coût, Aymeric préfère le préventif. Certaines pièces sont donc changées à cette occasion, car la panne en pleine saison est de moins en moins bien vécue. Si le conseil d’administration soutient ce choix, quelques adhérents préféreraient ‘user jusqu’au bout.’
L’importance du binôme responsable/salarié de cuma
Pour Christophe Poirier, président de la cuma Selloise, «c’est motivant d’avoir un jeune salarié. Il a des idées pour avancer. On va dans le même sens.» Aymeric Leliège est l’unique salarié de la coopérative. Ce soutien des administrateurs lui est donc primordial. Il analyse enfin: «C’est important d’avoir un responsable à l’écoute et avec qui le courant passe bien.» C’est là un des leviers de la fidélisation des recrues. La cuma Selloise a nommé un jeune responsable salarié qui est le référent pour l’organisation du travail et la gestion des heures. De son côté, le président joue plus le rôle de référent relationnel entre Aymeric et les adhérents.
La cuma de la Colmont a embauché il y a deux ans un mécanicien de 19 ans. Jusque-là, elle n’avait pas eu de salarié à temps plein. Elle proposait donc une double nouveauté à ses adhérents: un salarié et l’atelier de mécanique. Les compétences en mécanique de ce jeune salarié attirent des nouveaux adhérents. De fil en aiguille, les adhérents ont tendance à plus utiliser les services de la cuma.
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