Le 19 septembre, les cuma du Grand Est ont parlé réduction de doses pulvérisées à Aubeterre, dans l’Aube. En effet, la frcuma avait organisé une journée de démonstrations dynamiques autour de ce thème. À cette occasion, huit matériels de pulvérisation ont été présentés. Les principales marques étaient présentées : Amazone (2 machines), Beyne, Horsch, Artec, Berthoud, John Deere et Magrowtech. Chacun a pu exposer les points forts et faibles de chaque matériel. Parmi eux, une grande nouveauté a pu être utilisée en grandeur nature : l’ARA d’Ecorobotix, sorti en 2019 et médaillé d’or au SIMA 2022.
Jusqu’à 80 % d’économie de produit avec l’ARA d’Ecorobotix
L’ARA est un pulvérisateur qui permet trois types d’applications. Sélective qui cible toutes les mauvaises herbes, même celles juste à côté de la culture. Non sélective pour une utilisation sur une zone bien délimitée de la parcelle. Et enfin, une application en plante par plante. Ce système permet de traiter uniquement la culture. Avec par exemple un insecticide pulvérisé à 4 feuilles sur betteraves, on obtient 80 % d’économie de produit.
La machine roule à 7,5 km/h soit un débit d’environ 3 ha/h. L’agriculteur peut donc pulvériser entre 25 et 30 ha pendant une journée. L’Ecorobotix ARA se compose de deux parties. La partie avant comporte un système de doubles cuves. L’une de 600 litres d’eau clair permet de rincer le circuit et également de préparer la quantité de bouillie nécessaire à pulvériser. Elle s’adapte à l’état de la parcelle. Dans l’autre, de 300 litres, se trouve la bouillie.
1 buse tous les 4 cm
Equipée d’une pompe hydraulique pour plus de stabilité et de puissance, la circulation se fait en continu pour éviter que les buses restent collées. Mais surtout pour que la machine puisse passer de 2 à 100 l/ha d’un moment à l’autre avec du produit disponible à chaque instant dans toutes les buse. Grâce à ce système, la quantité est adaptée au mieux et s’adapte aux différentes zones de la parcelles
La partie arrière fait six mètres de large (3 rampes de 2m). Elle est composée de six boitiers de caméras (1 par mètre) qui contiennent chacun un flash led. Une fois que l’appareil est déployé les plantes situées en dessous sont dans l’obscurité. On y trouve une buse tous les 4 centimètres soit au total 156. Avec autant de buses, le travail est très localisé. Une prise de force entraînant un alternateur recharge les batteries qui permettent d’alimenter en énergie les boîtiers caméra et les électro leds électriques.
30 pulvés en France
Les boîtiers sont équipés également de deux caméras différentes : une 3D pour faire une modélisation du sol donnant la capacité de travailler sur des buttes (carottes par exemple), de détecter la vitesse d’avancement et le niveau de mouvement (courbes). Ces informations complexes sont renvoyées à la bonne buse pour n’attaquer que la mauvaise herbe.
La caméra 3D gère aussi la hauteur des rampes via un vérin électrique pour toujours être à 26 cm de la cible. Un ajustement des rampes est possible entre 16 et 56 cm de hauteur. Une caméra RGB au milieu est là pour détecter les plantes, différencier la culture des mauvaises herbes.
La culture est détectée à partir de 2 cm et jusqu’à 40 cm de hauteur. Pour les mauvaises herbes suivant les algorithmes, parfois très performants (oignons, betteraves), dès que les adventices font un ou deux millimètres la machine arrive à les détecter.
Aujourd’hui en France, il y a entre 25 et 30 pulvérisateurs ARA vendus, et notamment une dizaine sur le Grand Est. Pour en acquérir un, il faut compter 120 000 euros.
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