Comme Daniel, Jérôme Boyé, adhérent de la cuma, pratique les couverts végétaux depuis 1998 sur son exploitation de 36 hectares : «Sur près du quart de mon vignoble, j’implante chaque année un couvert végétal un rang sur deux avec une céréale, généralement de l’orge, qui est ensuite détruite au printemps. L’autre rang est semé avec une fétuque semi-traçante destinée à rester plusieurs années en place et tondue une à deux fois par an. Après sept à huit ans, j’alterne le dispositif.»
Une analyse de sol permet alors de faire un point sur l’état minéral du sol. «En général, il manque un peu de potasse et de phosphore que j’apporte à ce moment-là. C’est le seul apport d’engrais que je réalise. L’azote étant fourni par la minéralisation de la biomasse apportée par les couverts.»
A quelques kilomètres, Henri-Pierre Cabannes développe les couverts végétaux sur la totalité de son vignoble situé majoritairement en coteaux. Pour des raisons d’organisation, il réalise des blocs d’une dizaine d’hectares, tour à tour implantés pour trois ans, où il sème un rang sur deux avec un mélange d’avoine et de moutarde destiné à être broyé au printemps. Initialement semé avec du ray-grass, trop concurrentiel pour la vigne, l’autre rang est désormais implanté avec de la fétuque, du pâturin et du thym.
«Le thym est une espèce qui fonctionne très bien car elle résiste très bien à l’arrachement sur les parcelles en pente.» Le vigneron dresse un bilan très positif. «Au départ, en Limouxin, les couverts végétaux ont été développés pour lutter contre l’érosion. Après quinze années de pratique, nous nous sommes rendus compte qu’ils avaient induit une nette amélioration des sols.»
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