Dévoilé en 2016, le robot viticole enjambeur de la start-up toulousaine Naïo Technologies arrive dans les vignes. Sa première application : le désherbage mécanique sous le rang. Après une campagne 2017 d’essais grandeur nature, une dizaine de robots seront mis en service dès 2018.
Né d’un projet collaboratif engagé en 2014 entre la start-up toulousaine Naïo Technologies, l’IFV, le centre technique de la vigne et du vin et le LAAS-CNRS, laboratoire de recherche en robotique à Toulouse, et cofinancé par la région Occitanie, le robot enjambeur viticole TED va faire ses premiers pas dans les vignes au printemps 2018.
«A l’origine, il y a la volonté d’apporter une réponse aux agriculteurs désireux de réduire l’utilisation des herbicides chimiques, qu’ils soient en culture biologique ou pas. La robotisation du désherbage répond à cette attente tout en réduisant la pénibilité du désherbage et en libérant du temps», explique
Christophe Gaviglio de l’IFV.
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En 2016, les premiers tests du prototype en matière de désherbage mécanique sous le rang avec interceps, griffes, etc., ont été concluants et ont permis de confirmer son intérêt dans le cadre de l’utilisation d’outils passifs. «TED est un robot que nous voulons multifonctionnel, destiné à réaliser aussi des opérations d’épamprage, de tonte, d’effeuillage, rognage… En matière de désherbage, on préconise des interventions fréquentes réalisées sur une flore adventice peu développée», précise l’ingénieur IFV. Une première application qui a fait l’objet d’une série de tests chez des vignerons durant 2017.
Doté d’une motorisation électrique et d’un système de repérage grâce à une caméra, un laser et un GPS RTK embarqués, le robot TED se déplace avec une précision centimétrique à une vitesse de 4 km/h. «La fusion de différents capteurs apportant des repères à la fois physiques et visuels lui confère une certaine robustesse en matière d’avancement et de repérage», confirme Christophe Gaviglio.
En ce qui concerne le désherbage mécanique, le choix d’un robot viticole enjambeur permet de positionner les outils sur le rang. Une plaque de fixation va permettre l’adaptation de différents outils passifs et, à terme, de nouveaux capteurs. Grâce à une puissance embarquée de 14 kWh, TED possède une autonomie de dix heures et semble adapté à des exploitations de 20 à 25 ha, grâce à un débit de chantier de 4 ha/j pour 8 à 10 heures de travail.
Plus que la superficie, l’un des éléments déterminants réside dans la structure des exploitations. «La présence de parcelles regroupées sur une exploitation constitue un contexte favorable pour le repérage du robot», complète l’ingénieur.
Dix robots mis en service dès 2018
Les tests en cours vont permettre de valider les différentes fonctionnalités (autoguidage, traction…) du robot TED qui, dès 2018, va être déployé à l’échelle du vignoble français. «En 2018, dans le cadre de partenariat R&D avec des vignerons de différents bassins viticoles français, une dizaine de robots seront en service. Cela nous permettra de valider le fonctionnement du robot dans des conditions pédoclimatiques et des vignobles très différents», indique Matthias Carrière de Naïo Technologies.
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