Les températures fraîches de cette mi-avril laissent présager des risques de gel en plaine dans le grand quart nord-est de la France. Les betteraves à peine levées, les colzas en fleurs et les céréales bien avancées dans leur développement, sans oublier les vignes et vergers en fleurs sont menacées. Quels seraient les risques pour les cultures d’un coup de gel en ce printemps 2024 ?
Quels sont les risques pour les cultures d’un coup de gel pour ce printemps 2024 ?
Emmanuel Buisson, expert météo chez Weenat tempère sur les probabilités de gel en France ces prochains jours. « Nous ne sommes pas à proprement dit dans une masse d’air froide polaire qui descend sur la France, explique-t-il dans un communiqué du 17 avril. Néanmoins, les conditions météo sont propices au gel radiatif. Il pourrait y avoir quelques températures négatives localement. Notamment sur le grand quart nord-est de la France, au niveau des reliefs et zones traditionnellement touchés par le gel. »
Côté cultures de printemps, les semis n’ont pratiquement pas commencé dans cette zone pour le maïs. En revanche, la levée des betteraves est déjà effective depuis quelques semaines. Là, le risque de gel des betteraves est fort. Surtout lorsque les semis ont été réalisés précocement. Ainsi, l’ITB (Institut technique de la betterave) rappelle qu’il existe un risque de montée en graine lors de ces épisodes.
Peu de risques pour le colza
En effet, « la betterave fleurit lors de sa seconde année de culture, explique l’institut technique. Pour que ce phénomène se produise, il faut, sur une période de 90 jours, au moins 17 jours en dessous de cinq degrés. Si dans les trois à cinq mois suivants, il n’y a pas sept jours à plus de 25 degrés, alors la montée en graine est très probable. La connaissance du climat local et un bon positionnement de la date de semis permettent de limiter ce risque. »
Pour le colza, en pleine floraison, les risques sont plus faibles. Terres Inovia rappelle qu’au « printemps, des températures légèrement négatives ou des gelées blanches provoquent des recourbements de tiges. Elles prennent alors parfois une coloration violacée, sans conséquence grave pour les plantes. »
Des céréales plutôt protégées
Pour les céréales, encore en tallage ou au début de la montaison dans la plupart des parcelles de l’est de la France, le risque n’est pas très élevé. Toutefois, « à partir du début de la montaison, il suffit d’une seule journée à – 4 °C pour observer des dégâts, alerte Arvalis. Dans le cas de gelées blanches, il existe de très fortes différences de température en fonction du relief, de l’exposition et de la végétation environnante. »
La seule crainte concerne les orges d’hiver qui sont un peu plus développées. Pour certaines, elles sont au stade de sortie de barbe et là, le gel peut faire mal, la plante étant plus sensible. Toutefois, « il ne faut pas combiner les risques, alerte Jean-Charles Deswartes, ingénieur chez Arvalis. Il faut éviter d’appliquer des herbicides et fongicide alors que la plante est en stress. » La problématique réside chez les agriculteurs qui n’ont pas encore eu les conditions suffisantes, météo ou portance notamment, pour appliquer un régulateur.
De plus, les dates de semis et la précocité des variétés font varier le niveau de risques de dégâts. Par ailleurs, si la densité de semis est trop élevée, dans ce cas, le développement des plantes est homogène et elles sont alors plus sensibles.
Vigilance pour les fruits 2024
Toutefois, pour les vignerons et arboriculteurs de l’est de la France, les prochaines nuits s’annoncent risquées. Car en effet, ce sont avant tout les vignes et les vergers qui sont les premiers touchés en cas de gel printaniers. Sans tours antigel, les nuits prochaines s’annoncent longues pour certains.
Une chose est certaine, cette vague de froid va calmer la végétation qui était très bien avancée.
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