Quelles conséquences après la piètre moisson 2024 ?

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Quelles conséquences après la piètre moisson 2024 ?

Malgré la mauvaise moisson, les prix des céréales poursuivent leur repli.

La production de céréales est attendue en berne de 25 % par rapport aux années précédentes avec 26,3 millions de tonnes de blé récoltées. Ce n'est pas sans conséquences. Le point.

Au lendemain de la moisson 2024, les agriculteurs ont un goût amer. Les rendements de blés sont décevants avec une moyenne en recul de 20 %. La principale fautive reste la météo pluvieuse pendant de longs mois, qui n’a pas facilité le travail des cultivateurs français. Quant à la qualité, elle reste moindre même si ces résultats sont à contraster selon les régions. Forcément, les conséquences de cette moisson 2024 sont à dénombrer.

Plusieurs conséquences de la mauvaise moisson 2024

L’analyse est en cours et suscite chez les opérateurs de nombreuses questions. Faute de rendements suffisants, le moral des céréaliers français est lui aussi, en berne. Outre un sentiment de raté, faute de conditions météo pendant toute la campagne céréalière, la détresse économique se fait sentir. Le marché mondial des céréales ne semble pas prendre en compte les piètres récoltes européennes. Les prix du blé poursuivent leur recul. Les blés français ne pèsent plus sur sur les cours internationaux.

Cependant, il faut rester positifs. Avec 26,3 millions de tonnes de blé, la France sera en capacité de fournir son marché intérieur. En revanche, il risque d’y avoir peu de surplus exportable. « C’est là où cela devient embêtant, avoue Thierry Pouch, chef économiste à Chambres d’agriculture France. La France va perdre des parts de marché cette année. Il sera difficile de les reconquérir l’année prochaine. »

Des parts de marché libérées

D’autant que la concurrence fait rage. La Russie, ne fait plus de cadeau et semble avoir réalisé une bonne récolte. Il y a également les Etats-Unis qui sont aux affaires.

Mais la conséquence la plus dramatique se trouve dans les exploitations. « Les trésoreries sont tendues avec les coûts de production élevés, constate l’économiste. De nombreux céréaliers envisagent de cesser leur activité. On va vers un agrandissement des exploitations ou un abandon de production. Et à l’heure où on parle de souveraineté alimentaire, c’est inquiétant. » À cela s’joute une accumulation de mauvaises années, 2016, 2020 et maintenant 2024, tout pour décourager les céréaliers français.

Le ministère sur le pont

Face à cette mauvaise récolte et une telle conjoncture, le gouvernement s’est rapidement saisi de la situation et a activé plusieurs dispositifs. Il y a, en premier lieu l’assurance récolte et l’indemnité de solidarité nationale.

Ainsi, « pour un agriculteur assuré, ses pertes seront indemnisées, par son assureur et par l’Etat, à 100 % au-delà de sa franchise, explique le ministère de l’agriculture dans un communiqué de presse. Pour un agriculteur non assuré, l’Etat compensera les pertes à hauteur de 40 % au-delà du seuil de 50 % de pertes. »

Des dispositifs activés

Par ailleurs, le gouvernement s’est engagé à verser 70 % du montant des aides découplées de la PAC d’ici à la mi-octobre, afin d’assouplir les trésoreries des exploitations.

« D’ici-là, les autres dispositifs seront déployés et, en premier lieu, le dégrèvement de taxe sur le foncier non bâti pour les zones et agriculteurs les plus impactés, annonce le ministère. Par ailleurs, les caisses locales de la MSA peuvent octroyer des reports de paiement des cotisations sociales. Enfin, l’épargne de précaution pourra être mobilisée. »

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