Moisson 2024 : des résultats hétérogènes dans le Poitou

Partager sur

Moisson 2024 : des résultats hétérogènes dans le Poitou

Moisson 2024 : les densités d’épis sont très variables cette année en raison des conditions irrégulières d’implantation.

Les premiers échos de la moisson 2024 dans le Poitou sont contrastés, voire médiocres. Les conditions météo ont sévèrement parasité les cultures par endroits. Retour d’expériences dans les Deux-Sèvres et la Vienne.

« La campagne 2024 restera dans les mémoires comme une année complexe à gérer sur une période aussi longue, du semis à la fin de cycle », observe Arvalis dans son premier bilan de campagne sur le blé tendre de la moisson 2024. Sur le terrain, la difficulté à mener à bon terme la conduite des cultures en raison de la pluviométrie excessive se vérifie. Au sein d’un même département, entre la zone du Mirebalais au nord de la Vienne, et le Montmorillonnais à l’est, dont les terre sont sujettes à l’hydromorphie, l’éventail des rendements est large. Premier bilan des moissons 2024 dans le Poitou.

Moissons 2024 dans le Poitou : des rendements divisés par deux

Dans cette zone, Philippe Blanchard, chauffeur salarié depuis de nombreuses années à la cuma de la Vallée de la Gartempe, fait part des mauvaises surprises qu’il rencontre à la moisson.

La moisson 2024, vue par Philippe Blmanchard, salarié de la cuma de la Vallée de la Gartempe.

Philippe Blanchard, salarié de la cuma de la Vallée de la Gartempe, dans la Vienne.

« On est sur des niveaux de rendements moyens quasiment divisés par deux par rapport à une année normale. C’est-à-dire autour de 25 à 30 q/ha. On voit beaucoup de parcelles sales. Les désherbages n’ont pas tous été réussis. Les rendements ne sont pas mieux en colza et en orge. Les parcelles de triticale s’en tirent un peu mieux. De plus, les grains sont parfois trop humides. Les agriculteurs qui vendent s’exposent à des réfactions. Et ceux qui stockent à la ferme pour autoconsommer devront être attentifs à la conservation », explique le salarié.

La cuma est en retard par rapport à son rythme habituel : « Nous n’avons pas encore terminé la moisson 2024. Il nous reste encore une cinquantaine d’hectares à battre. Et hier encore, j’ai failli m’embourber en moissonnant un champs d’avoine. » Habituellement , la cuma de la Vallée de la Gartempe récolte 280 ha par an. Essentiellement des céréales d’été et quelques hectares de tournesol.

30 ha en moins cette année

Cette année, la machine ne devrait en récolter que 250 ha. « Tous les agriculteurs n’ont pas réussi à semer. Certains ont été contraints de passer le gyrobroyeur dans les parcelles de colza qui ont mal levé. Et des agriculteurs qui ont voulu se rabattre sur l’orge de printemps ou les cultures de maïs ou tournesol, n’ont pas pu le faire en raison de l’humidité au printemps. Encore la semaine dernière (mi-juillet), un agriculteur a semé du maïs ensilage », explique Philippe Blanchard.

Claas Lexion 620

La moissonneuse de la cuma de la Vallée de la Gartempe est une Claas Lexion 620 (machine de 2014) achetée d’occasion. Elle en est à sa 4e campagne dans la cuma.

La moissonneuse de la cuma est munie d’une coupe de 6 m, une largeur suffisante pour ce territoire morcelé. Coût facturé : 110 €/ha tout compris (machine + main-d’œuvre + carburant).

Moissons 2024 dans le Poitou : de 40 à 80 q/ha la cuma la Fontaine

Dans les Deux-Sèvres cette fois, Damien Cluseau, salarié de la cuma de la Fontaine, située à mi-chemin entre la la plaine de Thouars et le bocage bressuirais, observe des résultats hétérogènes. « Les rendements en blé vont de 40 à 80 q/ha. Les PS sont très bons, de l’ordre de 80 à 82 kg/hl, ou alors très moyens, à seulement 72. Il y a vraiment de tout en fonction des types de terre, humide ou séchante », constate le salarié.

Dans ce kaléidoscope, on constate des champs de céréales avec des densités d’épis très variables. Comme la nature a horreur de vide, des adventices indésirables ont pris leurs aises par endroits en 2024.

moissons 2024 Poitou

La Fontaine dispose de deux moissonneuses John Deere comme celle-ci, arrivées à la cuma la Fontaine en juin 2022.

« Au 22 juillet, nous avons terminé la récolte du colza et d’orge. Nous sommes dans les  blés », explique Damien. Quelques épisodes humides saccadent le déroulement de la récolte. En sachant que la surface totale de céréales a nettement diminué cette année dans la cuma. De 850 ha qui furent récoltés à l’été 2023, la cuma la Fontaine devrait seulement en moissonner 683 ha en 2024. Faute d’avoir pu semer cette année autant de céréales que l’an passé, des adhérents ont augmenté leurs soles en maïs grain et tournesol.

Deux moissonneuses identiques et une organisation équitable

Pour récolter près de 1 000 ha par an, la cuma la Fontaine s’appuie sur deux moissonneuses-batteuses John Deere T660 i. Elle sont arrivées pour la campagne 2022. Leur largeur de coupe atteint 7,60 m. « Dans notre parcellaire constitué de champs d’une surface moyenne de 4 à 5 ha, cela aurait été difficile de valoriser des machines plus grosses », note Damien. Le tarif facturé s’élève à 105 €/ha tout compris (machine, GNR, main-d’œuvre). Hors transport de grains, bien sûr.

Ainsi, 13 exploitations font appel à la cuma pour moissonner. « L’organisation du planning s’opère par zone géographique et l’ordre de passage tourne d’une année sur l’autre. Si la surface à moissonner dans l’exploitation est supérieure à 20 ha, alors la cuma récoltera la moitié de la surface dans un premier temps et terminera la récolte dans un second temps ». Cette démarche permet de répartir les risques inhérents à la moisson, sur l’ensemble des adhérents concernés.

Pour plus d’information, retrouvez aussi ces articles sur www.entraid.com :

Sélectionner deux matériels de la même famille pour les comparer