Le coût total d’un chantier de roulage de couverts végétaux dépend logiquement de nombreux facteurs. Dans cette étude, nous avons choisi de simuler l’effet du nombre d’heures réalisées annuellement par le tracteur. Mais également du débit de chantier, en incluant les temps de déplacement. Nous avons aussi pris en compte le prix du GNR, très changeant ces temps-ci.
Un tracteur 155 ch utilisé 600 h/an
Pour cela, nous partons d’un tracteur de 155 ch, acheté 110 000 € et utilisé 600h/an, soit un coût unitaire de 19,30 €/h hors carburant. Avec un taux de charge estimé de 30 % pour ce chantier, il consomme 9,6 l/h de GNR, valorisé au départ à 1,10 €/l. Notre tracteur emporte un rouleau destructeur de couverts végétaux de 6 m. Il coûte 4,50 €/ha pour une utilisation intensive, de 1 200 ha/an. Le débit de chantier mesuré avec ce rouleau s’élève à 6,6 ha/h dans la parcelle. Mais nous retenons une valeur de seulement 4,6 ha/h. Elle intègre aussi les temps de déplacement. Enfin, la main-d’œuvre est chiffrée à 23 €/h.
Dans ces conditions moyennes, le coût total du chantier atteint 15,90 €/ha, tout compris, et 10,90 €/ha sans le coût de la conduite. Trois postes se partagent l’essentiel du total. D’abord la main-d’œuvre (32 %), ensuite la traction (26 %) et le rouleau (28 %). Le carburant représente quant à lui 14 %. Le tracteur lui-même se décompose ainsi : 20 % de décote, 4 % de frais d’entretien, et 2 % de frais financiers.
1 / L’effet volume d’activité sur le coût total d’un chantier de roulage de couverts végétaux
Le volume d’activité d’un tracteur influence nettement son prix de revient, d’où l’idée d’envisager deux autres hypothèses : 500 h/an et 700 h/an.
La première : un groupe qui débute, qui a peu chargé son planning, ou qui a de faibles besoins en traction. Avec seulement 500 h/an, le coût horaire du tracteur monte à 22,60 €/h, soit une hausse de 17 %. Mais il pèse seulement un bon quart du coût de chantier total.
Ainsi, dans la modalité 500h/an, celui-ci prend quant à lui 4 % de hausse, et atteint 16,60 €/ha. Dans l’autre sens, avec un groupe bien organisé, des travaux variés faciles à inclure dans le calendrier, le tracteur peut aisément travailler 700 h/an. Son coût du roulage de couverts descend alors à 17 €/h, soit 12 % de moins qu’avec 600 h/an. Une différence appréciable. Néanmoins, ramené au chantier complet, la baisse n’est que de 3 %.
2 / L’effet GNR sur le coût total d’un chantier de roulage de couverts végétaux
Avec les fortes variations du prix du GNR subies récemment, il est intéressant de vérifier comment le coût du roulage des couverts s’en trouve influencé. Par rapport à notre hypothèse de tarif de 1,10 €/l, le fait de retrouver le niveau d’il y a quelques années, à 0,80 €/l, ferait gagner 0,40 €/ha, ou 5 % du coût. Soit encore 600 € sur la saison de 1 200 ha de roulage de couverts.
À l’opposé, une hausse supplémentaire poussant le GNR à 1,40 €/l augmenterait le coût du roulage de 0,50 €/ha. Avec, pour conséquence, 480 € de facture de carburant sur la saison du rouleau. Sur les 600 h annuelles du tracteur, avec des travaux diversifiés conduisant à une consommation moyenne de 11 l/h, les 0,30 €/l de différence de prix unitaire du GNR se traduisent par un total 1 980 € de facture de carburant.
3 / L’effet débit de chantier
Pour le débit de chantier, l’hypothèse de départ vient d’un cas réel de roulage de couverts étudié sur une activité totale de 1 500ha. La moyenne relevée s’élève à 6,6 ha/h en parcelle, et 4,6 en tenant compte des déplacements et des temps morts. Si cette valeur de 4,55 ha/h devait par exemple descendre à 3,55 ha/h, à cause de longs trajets ou de parcelles petites et de forme irrégulière, le coût augmenterait de 3,40 €/ha soit de 21 %, pour atteindre 19,30 €/ha.
Hors main-d’œuvre, l’écart serait de 1,90 €/ha, soit 17 %. Dans l’autre sens, avec des conditions favorables permettant de monter à un débit de chantier de 5,6 ha/h, le coût total du chantier de roulage descendrait à 14 €/ha, soit une baisse de 12 %. En imaginant que toutes les parcelles n’en fassent qu’une et qu’il n’y ait aucun déplacement, le débit de chantier atteindrait 6,6 ha/h, pour un coût total de 12,50 €/ha. La différence avec le coût réel, 3,40 €/ha et un total de 24 601 € sur le cumul des 6 années d’utilisation du tracteur, représente le coût des déplacements pour réaliser les 1 500 ha.
D’autres hypothèses à étudier ?
D’autres hypothèses de travail pourraient faire l’objet d’un calcul prévisionnel. Le coût de la main-d’œuvre est notamment estimé à une valeur minimale. Il n’inclut pas le coût des heures non facturables au sein de l’activité d’un chauffeur salarié. À l’inverse, un rouleau hacheur de 6 m affiche souvent une surface de travail inférieure à 1 200 ha/an. Son coût dans l’ensemble de l’opération pourrait donc être revu à la hausse.
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