Pièce maîtresse dans une exploitation, le tracteur est aussi l’un des postes de charges et d’investissements les plus importants. C’est pourquoi la stratégie de renouvellement du tracteur est à étudier avec minutie. L’achat en cuma peut permettre de réduire ses charges de mécanisation. Il peut être aussi l’occasion d’utiliser du matériel plus récent ou plus sophistiqué. Et ouvre la possibilité de renouveler plus rapidement son matériel. Sur ce dernier point deux stratégies peuvent être mises en œuvre. Un renouvellement tous les six ans ou tous les trois ans. La rédaction d’Entraid a étudié les deux éventualités en calculant le coût de revient minimum pour équilibrer la comptabilité.
Des frais d’entretien plus élevés avec un renouvellement long du tracteur
La stratégie de renouvellement d’un tracteur tous les trois ans présente l’avantage d’avoir des coûts d’entretien très réduits. On les estime à 4,20 €/h contre 5 €/h pour un renouvellement au bout de six ans. D’autant plus que, dans la négociation commerciale, il sera peut-être possible d’intégrer une extension de garanties de trois ans. Sans pour autant avoir à payer un surcoût trop élevé. En revanche, le tracteur perd de la valeur très rapidement. Même si, dans cet exercice, il est difficile de le prévoir. Il faudrait pour cela prendre en compte les spécificités des marques de tracteur et les différentes offres commerciales.
L’autre inconvénient, qui reste de taille, est le financement. Celui-ci pèse sur la stratégie de renouvellement à trois ans. En effet, il est très rare qu’un tracteur soit financé sur une durée de trois ans. L’allongement du prêt est donc monnaie courante. Cependant, il faut s’assurer que le capital restant dû ne soit pas supérieur au prix de revente au moment du renouvellement. L’arrêt du prêt en cours et la souscription d’un nouveau peuvent générer des frais bancaires supplémentaires. D’autant plus, qu’avec la tendance actuelle d’augmentation des taux d’intérêt, la cuma risque d’avoir des conditions financières moins intéressantes pour ce nouveau prêt.
Souscrire un prêt pour la solde
Pour éviter cela, certaines cuma optent pour la prolongation du prêt en cours et la souscription d’un nouveau pour assurer la solde. Toutefois, cette possibilité est à négocier selon les banques. Avec les hausses des taux d’emprunt actuels, les banques sont parfois réticentes. Sur ce point, les taux élevés desservent encore plus la stratégie sur trois ans.
Prendre en compte la fiabilité dans le choix du rythme de renouvellement du tracteur
Le renouvellement tous les six ans semble présenter plus d’intérêts et d’avantages. Tout d’abord le coût du financement. Toutefois, l’usure du tracteur et les frais d’entretien sont relativement plus élevés avec l’outil un peu plus âgé. La fiabilité du tracteur est donc à prendre en compte.
Pour cette étude réalisée grâce à l’outil en ligne Cumacalc, nous avons pris le parti de choisir certains critères pour rester au plus près de la réalité du terrain. Notons, d’abord, que cette simulation se fait dans le cadre d’une création d’activité avec un capital social de 10 % au départ. Le prix d’achat du tracteur de 150 à 179 ch, en premier lieu, a été estimé à 110 000 €. Nous estimons le taux d’actualisation de 5 % tous les ans. Le volume d’utilisation retenu est de 600 h par an.
Pour le renouvellement rapide, nous avons fixé un prêt sur cinq ans à un taux de 3,5 %. Pour celui sur six ans, nous avons choisi un prêt sur sept ans à 3,8 %. Concernant les coûts d’entretien et réparation, ils sont évalués respectivement à 4,20 €/h pour un renouvellement tous les trois ans et de 5 €/h pour pour six ans. Concernant les autres charges (assurance, logement, frais de gestion…), elles sont estimées à 2 039 €/an.
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